Edito de Steeve Briois (18.01.2013) , Secrétaire Général du Front National
Marine Le Pen a très justement rappelé il y a quelques jours que si l'intervention militaire française au Mali était légitime, elle n'en était pas moins la conséquence de choix stratégiques adoptés en Libye et en Syrie, aux conséquences aujourd'hui dramatiques.
J'avais déjà fait part des mêmes craintes début août, quand Jean-Yves le Drian évoquait l'éventualité d'une intervention imminente, dénonçant le jeu de "pompiers pyromanes" auquel se livraient les socialistes, après avoir cautionné une intervention en Libye qui n'a fait qu'alimenter les guerres tribales et les fondamentalismes qui troublent cette zone.
Il était difficilement possible pour la France de ne pas intervenir cette fois-ci, du fait des accords de coopération de défense existant entre le Mali et la France et de l'évidence du péril islamiste qui est en train de gangrener ce pays. Par ailleurs, il existe, pour une fois, une alternative modérée.
Là où l'intervention peut soulever des questions, c'est en revanche dans le fait qu'elle résulte de conflits dans lesquels la France est intervenue à tort, pour des intérêts qui ne sont pas les siens.
Enfin, il est piquant de voir qu'il existe pour nos dirigeants des bons et des mauvais islamistes. En effet, il devient une priorité pour eux de livrer la guerre aux islamistes qui plongent le Mali dans la tourmente, en revanche ils ne voient pas d'inconvénients à soutenir en Syrie et en Libye des fondamentalistes directement liés à Al-Qaida et au Qatar, quitte à mettre en place des gouvernements encore plus nocifs que ceux qui ont été délogés.
Les soldats français qui périront dans les jours et semaines à venir permettront au Mali d'être délivré de cette dictature qui martyrise son peuple aujourd'hui. Si les Maliens sauront leur être reconnaissants de cette délivrance, ils ne devront pas oublier ceux qui ont posé les bases de cet épisode tragique de l'histoire de leur pays.