L’Union européenne responsable des feux et de la déforestation intensive en Amazonie

Aurelia Beigneux

Tribune libre

26 août 2020

Tribune libre d’Aurélia Beigneux, Député français au Parlement européen

Membre de la Commission environnement

Entre le 16 juillet et le 15 août 2020, 20 473 foyers d'incendies ont été comptabilisés en Amazonie. En cette période estivale, les feux de forêts sont nombreux et ces derniers augmentent avec la hausse globale des températures sur l’ensemble du globe. 15 000 foyers d'incendies ont été recensés au cours des deux premières semaines d'août au Brésil selon les données de l'Institut national des recherches spatiales (INPE).

Si les incendies de 2019 ont suscité une mobilisation internationale, nous pouvons voir que ceux de 2020 passent sous le radar des médias nationaux et internationaux.

Ces feux de forêts sont parfois d’origine naturelle, mais sont de plus en plus anthropiques. En cause, la déforestation orchestrée par l'agro-industrie et la mondialisation. Le soja est depuis 20 ans l’un des principaux moteurs de la déforestation, notamment en Amazonie.

L’Union Européenne a une responsabilité majeure dans cette catastrophe. En effet, les pays européens sont responsables de 36 % de la déforestation liée au commerce mondial de produits agricoles. L’Europe est donc le premier continent en termes de déforestation importée. A l’échelle française, l’importation de soja représente entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes par an. Ces déforestations impactent (et parfois de manière irrémédiable) les écosystèmes naturels, notamment la faune et la flore endémique de la forêt amazonienne.

Ce modèle intensif est l’un des piliers des traités favorisant la mondialisation sauvage. Là encore, la vision européiste nuit tant aux producteurs qu’à l’environnement, et ce, des deux côtés de l’Atlantique. L’Union européenne est donc fatalement un maillon de la chaine de la déforestation !

Face à ces catastrophes naturelles nous devons sortir des nombreux traités de libre-échange que l'Union européenne a ratifiés.

Nous devons défendre un autre modèle, tourné vers le localisme. Arrêtons d’importer les produits de la vie quotidienne moins chers que le produit de la ferme d’à côté. Stoppons cette libéralisation à outrance et revenons à un modèle réellement éthique.

En défendant le localisme, nous limiterons drastiquement notre impact sur la déforestation sud-américaine.

Aurelia Beigneux

Tribune libre

26 août 2020

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