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Lettre ouverte à Guillaume Pepy, Président de la SNCF

Marine Le Pen

14 octobre 2015

Monsieur le Président,

Une note de service interne de la SNCF a été diffusée sur la Toile ces derniers jours. Cette note appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train "à zéro euro" pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares.

Je vous prie donc de confirmer que vous avez bien envoyé ces instructions et je vous demande solennellement de vous expliquer devant les Français et les usagers du train sur les motifs d’une telle décision. Celui qui est invoqué dans la note, « le confort des voyageurs », paraît largement insuffisant, voire franchement hypocrite, vu les conditions de transport insuffisantes dans lesquelles voyagent chaque jour tant de nos compatriotes qui prennent le train après avoir payé le droit de monter à bord.

Le bon sens le plus élémentaire permet de conclure assez rapidement que le meilleur moyen d’assurer le confort des voyageurs serait tout simplement de ne pas laisser embarquer un grand nombre de personnes supplémentaires, et certainement pas de les laisser emprunter les lignes gratuitement.

Vous ne pouvez ignorer non plus que des collectifs d’usagers en colère ont organisé la semaine dernière une opération de non-présentation de leur titre de transport pour protester contre la dégradation continue du service. Imaginez leur stupéfaction en découvrant la note que vous avez fait passer à vos services !

Eux, qui acquittent depuis des années des billets et abonnements à des tarifs toujours plus élevés, et souvent incompréhensibles, s’aperçoivent qu’il leur suffirait d’être un groupe de clandestins pour bénéficier de la mansuétude des contrôleurs.
Il s’agit d’un camouflet insupportable pour ces voyageurs qui se sentent plus que jamais méprisés et juste bons à payer pour les autres.

Par ailleurs, en facilitant les trajets de clandestins, vous devez vous rendre compte que vous contribuez à aggraver la situation de Calais et de tous les campements installés le long des côtes de la Manche. Beaucoup de clandestins cherchent en effet à rejoindre l’Angleterre. Cela est de notoriété publique et il suffit de voir le nombre d’agents de sécurité dans les trains qui vont vers Calais pour comprendre que vous en êtes conscient.

Il est irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias. Vous facilitez, par cette mesure laxiste, la sale besogne des passeurs et des trafiquants de chair humaine.

Vous ne respectez pas les usagers qui paient. Tout cela dans l’espoir d’éviter quelques conflits dans les gares et de laisser d’autres que vous prendre la responsabilité de trouver des solutions.

Je reconnais volontiers que la politique des gouvernements successifs ne vous aide pas. Néanmoins, je vous demande d’avoir le courage d’affronter la situation et de nous aider à mettre les autorités face à leurs devoirs envers les Français au lieu de participer à la grande trahison de leurs intérêts qui semble être le principe de l’action politique de ces dernières années.

Je vous demande aussi, en mettant fin à cette gratuité pour les migrants, de lancer un signal de justice et d'équité à nos compatriotes qui, pour l'immense majorité d'entre eux, sont des usagers honnêtes des trains de la SNCF. Cette situation est d'autant plus intolérable que la ligne Lille-Paris affiche le coût kilomètre le plus cher de France et que pour bon nombre des habitants de la région les tarifs sont inabordables.

Le service public mérite un traitement plus digne, plus juste, et plus responsable.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée,

Marine Le Pen

Marine Le Pen

14 octobre 2015

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