Le Système électrique européen : un risque de défaillance majeur ?

Aurelia Beigneux

Tribune libre

30 janvier 2021

Tribune libre d’Aurelia Beigneux

Député Français au Parlement européen

Membre de la Commission environnement

Le Système électrique européen : un risque de défaillance majeur ?

« Mets ton pull ! ». Derrière cette injonction paternaliste et agaçante se cache une réalité. La France, et plus largement l’Union européenne, ne sont plus en mesure d’assurer une production d’électricité suffisante. Tout doit être fait pour inciter les Français à baisser leur consommation d’énergie, quitte à user de slogans ridicules.

Et pour cause ! En se fixant des objectifs irréalisables en matière de transition énergétique, l’Union européenne peine une fois de plus à anticiper l’inévitable. Selon France Stratégie, les pénuries d’électricité seront permanentes en Europe d’ici 2030.

La fermeture programmée des centrales nucléaires (déjà amorcée avec la fermeture de Fessenheim), ainsi que le développement des énergies renouvelables vont déstabiliser le système électrique européen. Imprévisibles et soumises aux aléas météorologiques, ces énergies dites « propres » souffrent d’un manque de rendement évident.

Dans sa schizophrénie idéologique face à l’urgence climatique et en diminuant son parc nucléaire et thermique, la France se trouve dans une situation délicate : elle doit importer de l’énergie afin d’assurer sa consommation auprès de pays eux-mêmes déjà déficitaires. L’utopie européiste a un prix, celui de l’indépendance énergétique des États membres !

Là encore, la construction européenne montre ses failles, chacun ne se souciant que de sa propre stratégie avec une totale absence de coordination. L’interconnexion des réseaux électriques a ses limites, les mauvais choix des uns entrainant les autres vers une défaillance inévitable.

Véritable enjeu de souveraineté nationale, notre indépendance énergétique appelle à une prise de conscience que nul ne semble vouloir aborder.

Alors que l’électricité devra satisfaire 54% des besoins en énergie d’ici 2050, il est impératif de revenir à la raison et de ne pas céder aux injonctions des ayatollahs de l’urgence climatique.

Aux décisions prises à l’emporte-pièce, opposons une politique ambitieuse, fondée sur notre savoir-faire ! Mettons les systèmes de production pilotables au cœur de la transition énergétique et garantissons ainsi notre souveraineté !

La France a les atouts pour faire face aux futures crises !

Aurelia Beigneux

Tribune libre

30 janvier 2021

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