RN

La lutte écartée des Jeux Olympiques : pas si anodin que ça...

Steeve Briois

22 février 2013

Edito de Steeve Briois (22.02.13), Secrétaire Général du Front National

Occultée par une actualité économique et sociale bien évidemment prioritaire en raison de son urgence et ses enjeux, l’annonce du programme des Jeux Olympiques d’été de 2020 était passée un peu inaperçue.

Et pourtant, il y avait dans cette annonce quelque chose qui pourrait paraître anodin, puisque l’on y apprenait que la lutte ne figurerait sans doute pas au programme des 32ème Olympiades, sur recommandation du Comité exécutif du Comité International Olympique.

Les disciplines qui pourraient remplacer la lutte sont respectables, il n’en demeure pas moins que la lutte est l’une des épreuves phares et ancestrales des Jeux Olympiques, elle s’est transmise de l’ère antique à l’ère moderne comme une évidence.

Cette décision risque de faire disparaître une Fédération Française de Lutte et les disciplines qui y sont associées, avec leurs traditions : sans subventions et avec une couverture médiatique particulièrement diminuée, certaines formes traditionnelles et régionales de lutte risquent de disparaître et tomber en désuétude, telles que le Gouren, forme bretonne de ce sport.
Voilà pourquoi il n’y a là rien de dérisoire. La lutte a permis à la France de rayonner à travers d’illustres pratiquants et champions tels que les frères Guénot. Récemment, la FFL s’est évertuée au développement de disciplines méconnues comme le Sambo ou le Grappling, dans lesquelles les athlètes français sont particulièrement brillants. Les Etats-Unis, les Russes ou encore la Turquie ont permis la professionnalisation de ce sport, les structures françaises ne pourront pas rivaliser longtemps sans la moindre visibilité.

La chose n’est donc pas si anodine en ce qu’elle révèle de l’état d’esprit de notre époque. Il suffira, comme cela devient courant dans bien d’autres domaines, d’un conciliabule entre élites pour mettre à mal en un instant une tradition, sans aucune considération morale, culturelle ou humaine.

Le CIO n’est qu’une transposition au sport des institutions financières et politiques qui gouvernent notre monde aujourd’hui : apatride, déraciné, opaque, déconnecté, avec comme seules préoccupations la rentabilité et l’artifice. Le politique n’aura pas son mot à dire puisque l’ONG fonctionne et décide sans la moindre représentation officielle des pays participants aux Olympiades. De toute façon, comme à leurs grandes habitudes, les dirigeants français se couchent sans résister, sans protester pour les intérêts français. L’absence de réaction de Valérie Fourneyron, Ministre des sports, n’est qu’une manifestation supplémentaire de ce que les socialistes et l’UMP ont élevé au rang d’art majeur : le fatalisme et la faiblesse.

A défaut de conserver des champions de lutte, la classe politique française a formé ces dernières décennies de beaux champions en matière de lâcheté et de résignation.

Steeve Briois

22 février 2013

>