Lors de l’actuelle session plénière du Parlement européen ont été adoptés un texte relatif à la primauté du droit européen sur les droits nationaux ainsi qu’un rapport pour la modification des traités, basé sur les propositions de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, opération de communication dénuée de toute légitimité démocratique qui s’est tenue en mai 2022.
Si elles étaient mises en œuvre, les propositions contenues dans ces textes constitueraient une accélération sans précédent de l’agenda fédéraliste et une fuite en avant comme jamais la construction européenne n’en avait connu.
Ainsi, la règle de l’unanimité, pivot de la souveraineté des Nations, serait remplacée au Conseil par un vote à la majorité qualifiée, y compris pour des questions éminemment régaliennes que sont les sanctions internationales, la fiscalité ou les élargissements. Les compétences exclusives des États seraient intégralement ou partiellement aspirées à l’échelle continentale, notamment l’environnement, la santé, l’énergie, les affaires étrangères, ou encore les questions de sécurité et de défense.
Un saut qualitatif en matière militaire serait opéré, avec la mise en place d’une union de défense comprenant des unités militaires sous commandement européen, c’est-à-dire la création d’une armée européenne. Avec des normes éducatives contraignantes pour promouvoir les « valeurs européennes », nos écoles deviendraient des lieux d’endoctrinement en faveur de l’immigration, de l’islamisme ou de la disparition des États-nations. Enfin, symboliquement, le président de la Commission, nommé selon des procédures renouvelées, hériterait du titre de président de l’Union européenne, lubie de longue date des fédéralistes européens consacrant l’UE dans un rôle de « super-État ».
Les élus du Rassemblement National se sont naturellement opposés à ces textes qui appellent à une dévitalisation sans précédent des prérogatives des États membres, donc des peuples européens et de leur pouvoir de décision. S’il ne s’agit pour le moment que de rapports d’initiative sans portée légale, ils n’en sont pas moins révélateurs de ce que les élites européennes projettent afin de se prémunir, à l’avenir, d’un sursaut démocratique des peuples et des Nations.
Le 9 juin 2024, les Français auront la possibilité de freiner cette fuite en avant approuvée par les représentants de la NUPES et d’Emmanuel Macron au Parlement européen. Ils auront le pouvoir de faire échec à ce véritable coup d’État fédéraliste en gestation en votant pour la liste du Rassemblement National aux élections européennes.