Tribune libre d’Eric Domard, Conseiller spécial de Marine Le Pen
Que pèse la volonté des peuples face aux desseins des institutions supranationales ? Pas grand-chose pour l’ONU et l’UE à la manœuvre dans le processus de transfert massif de populations vers l’Europe.
Depuis quelques semaines, leurs relais médiatiques, politiques, humanitaires que sont les ONG, s’évertuent de diffuser un message rassurant.
La submersion migratoire ? Une vision fantasmée. L’arrivée massive et continue de centaines de milliers de migrants ? Des chiffres forcément exagérés, relayés par les populistes dans les pays européens.
Derrière ces messages se voulant apaisants, la réalité est tout autre. L’organisation de ces migrations est bien un objectif avoué de l’ONU et de l’UE qui dans ce domaine agissent de concert.
Si le périple du navire Aquarius et de ses quelque 629 clandestins a fait l’objet d’une couverture médiatique permanente, il en a été tout autre des négociations ouvertes en février dernier, sous l’égide de l’ONU, pour la mise en place d’un Pacte mondial sur les migrations.
Comme pour mieux en masquer la teneur et l’objectif final aux populations concernées, à savoir celles des pays d’accueil, les promoteurs de ce cycle de négociations ont joué la carte du compromis visant à « répondre à un phénomène mondial par une solution mondiale ».
Derrière des termes génériques et volontairement ambigus, se dessinent de manière plus nette les desseins poursuivis par la technocratie onusienne.
Le projet de texte de 25 pages affiche clairement l’objectif de ces négociations : aboutir à un « Accord mondial pour des migrations sécurisées, ordonnées et légitimes ». Les mots ayant leur importance, le dernier est révélateur de la philosophie de l’Accord à venir, faire accepter aux opinions publiques européennes la submersion migratoire et s’il le faut leur imposer.
Les mesures d’ores et déjà préconisées vont dans ce sens, prônant la fourniture de papiers d’identité aux migrants, un accès aux services sociaux et l’interdiction de toute politique jugée discriminatoire.
En amont de ce cycle de négociations, un rapport rendu public début janvier 2018 par le secrétaire général de l’ONU, l’ancien Premier ministre socialiste portugais Antonio Gutteres, posait les jalons de cette immigration imposée, en mettant en garde les « autorités qui
érigent des obstacles majeurs à la migration ou imposent de sévères restrictions sur les opportunités de travail des migrants ».
De même et dans le plus pur style des opérations massives de propagande, le secrétaire général de l’ONU appelait à développer une « perception positive des migrations afin de lutter contre la xénophobie et les discriminations ».
Cette dialectique baignée de bien-pensance, tourne en boucle dans les discours officiels des élites et technocrates des institutions supranationales.
En écho aux préconisations de l’ONU, l’Union européenne développe le même catéchisme immigrationniste auprès des opinions publiques.
L’ultralibéralisme qui est l’ADN de l’Europe fédérale ne peut concevoir que l’on remette en cause ou même que l’on régule le principe de libre circulation.
C’est ce sans-frontiérisme, même si la Commission européenne a toujours pris soin de ne jamais prononcer le mot, qui dicte toutes les directives et accords pris depuis Schengen jusqu’aux règles désastreuses du Dublin, qui ont entraîné un déferlement migratoire de quelque 700 000 personnes en Italie.
Après les politiques contraignantes et comminatoires de relocalisations qui ont suscité l’opposition des pays du groupe de Visegrad, la Commission européenne défend désormais le principe de réinstallation, « pour conduire en Europe au moins 50 000 réfugiés » supplémentaires en deux ans.
Là encore les mots ont leur importance. La Commission évoque dans ce programme les réfugiés dont le statut est différent de celui des demandeurs d’asile.
Les personnes en effet concernées bénéficient dès leur arrivée dans les pays européens d’une aide économique et à divers droits tels que les cours de langue, les formations, la scolarisation des enfants.
Cette nouvelle filière d’immigration concernait près de 10 000 personnes en 2018 se trouvant en Libye et devant être transférées ainsi en Europe via des corridors humanitaires.
L’objectif de la Commission européenne est clair : proposer une « alternative sûre et légale » aux périlleuses traversées de la Méditerranée en transformant l’immigration illégale en immigration légale et en basculant dans la mesure du possible, le statut du migrant, de clandestin à celui de réfugié.
Ces pompes aspirantes mises en place ne peuvent qu’alimenter la submersion migratoire dont les peuples européens ne veulent plus entendre parler et qu’ils ont clairement rejetée à quelques mois d’intervalles dans les scrutins autrichien et italien.
Dans son propos préliminaire à l’ouverture des négociations, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le slovaque Miroslav Lajcak avertissait : « nous n’avons pas le choix d’accepter ou de rejeter les migrations. Elles sont là, surviennent partout dans le monde. »
Si nul n’ignore les souffrances humaines et la nécessité de répondre aux crises humanitaires liées aux conflits, les institutions supranationales doivent d’ores et déjà savoir que les pays européens sont bien décidés, dans l’intérêt de leur peuple, à résister au déferlement migratoire anarchique qu’ils entendent leur imposer.