Lettre de Louis Aliot, député des Pyrénées-Orientales, conseiller municipal de Perpignan, adressée au ministre de l'Education nationale
Monsieur le ministre de l’Education nationale,
Le Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement de second degré (CAPES) de catalan existe depuis vingt-sept ans. Il a été suspendu le 9 septembre dernier pour l’année 2020, sans que rien ne soit prévu pour sa réintégration. Trois étudiants ont ainsi appris qu’ils ne pourraient pas passer l’examen qu’ils préparaient avec dévouement au sein du master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) de l’université de Perpignan. Une nouvelle précipitée qui ne manque pas de surprendre alors que la pratique du catalan est en constante augmentation, pouvant être un atout important pour travailler et commercer avec nos voisins de l’autre côté de la frontière. Il faudrait d’ailleurs savoir si les convictions européennes de l’exécutif s’arrêtent là où commencent les identités et les cultures régionales.
Je fais mienne la raisonnable demande des personnels d’éducation et des associations, qui veulent que soit au moins accordé un poste. Ce qui, il faut bien le dire, aurait une incidence nulle sur l’équilibre budgétaire. Le catalan ne reçoit aucune dotation spécifique comparativement à d’autres idiomes régionaux, tels que le corse ou le basque, dont l’usage revêt pourtant moins d’utilité dans la vie économique. En outre, il y a une vraie demande locale de la part des parents d’élèves pour que leurs enfants reçoivent un enseignement de catalan.
En tant que député de la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales, territoire frontalier à moins de deux heures de Barcelone par le train, je sollicite le ministère de l’Education nationale pour mettre un terme rapide à cette situation qui n’a aucune justification logique.
Louis Aliot
Député des Pyrénées-Orientales