Question écrite de Louis Aliot, député des Pyrénées Orientales
M. Louis Aliot interroge M. le secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances et du ministre de l'action et des comptes publics, chargé du numérique sur la publicité gratuite offerte à Google par l'Elysée. Le 21 janvier 2019, le compte twitter officiel de l'Elysée diffusait une vidéo de Sébastien Missoffe, directeur général de Google France. Ce dernier y défend les investissements de la compagnie américaine sur le territoire français, devant le logo de la marque. En fait d'investissements, faudrait-il parler d'une stratégie de colonisation numérique de la France, Google ayant « formé » des Français à l'utilisation des nouvelles technologies grâce à un partenariat avec l'Etat français. Ces formations comprenaient aussi du développement personnel, à en juger par les photos diffusées par certaines universités qui ont fait le choix de travailler directement avec le géant de l'internet. Pourquoi l'Etat a-t-il décidé de donner une telle visibilité à une entreprise transnationale américaine qui s'affranchit de plus en plus des souverainetés nationales, notamment fiscales ? En 2017, avant que le Tribunal administratif de Paris ne s'aplatisse, l'Etat réclamait 1,1 milliard d'euros d'impôts à Google. Une entreprise que par ailleurs la CNIL vient de condamner en formation restreinte au paiement d'une amende de 50 millions d'euros - ce qui ne pèse pas lourd au regard de son chiffre d'affaires annuel (plus de 100 milliards de dollars en 2017) -, en raison de son « manque de transparence » et d'une « absence de consentement valable pour la personnification de la publicité ». Il se demande donc pourquoi l'Etat assure le service après-vente d'une société en infraction avec tant de nos lois, quand dans le même temps un service concurrent français appelé Qwant propose un modèle respectueux de la vie privée des utilisateurs.