A l'Assemblée Nationale, Marine Le Pen dénonçait une privatisation de la sécurité au détriment de l'Etat et le laxisme des conditions de recrutement de ces agents de sécurité.
Monsieur le ministre de l’Intérieur,
Aux assises de la sécurité, vous avez dit vouloir confier aux sociétés de sécurité privée davantage de missions de service public, évoquant pêle-mêle la surveillance des lieux sensibles, transfert des détenus entre autres.
Cette annonce correspond à votre vision d’une société où l’Etat s’effacerait au profit du privé ;
Elle accompagne l’opération de communication qui vise à faire croire à certains que vous allez baisser le nombre des fonctionnaires alors que vous ne faites que transférer au privé des tâches qui continueront à être financées par l’impôt et qui seront donc des « emplois publics indirects. »
Pour la police que vous appelez « du quotidien », vous annoncez 10 000 postes supplémentaires qui seront intégralement absorbés par le respect des nouvelles règles du temps de travail dans la police et la gendarmerie qu’impose l’Union Européenne.
Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle la police d’Etat étant largement absente du territoire, les citoyens seront invités à s’abonner à des sociétés privées d’intervention pour protéger leur domicile par exemple, pour ceux qui ont les moyens bien sûr, les autres étant livrés à l’insécurité et à la délinquance.
Mais le plus inquiétant c’est votre refus d’étendre les contrôles sur le personnel de sécurité privée en croisant les fichiers des islamistes ou même des terroristes.
C’est d’autant plus inquiétant que vous proposez de les armer plus facilement.
Ces annonces interviennent au moment où la Cour des comptes elle-même soulève les défaillances du Cnaps dans le contrôle des personnels de sécurité privée.
Pour la Cour, l’action du Cnaps ne permet pas à ce jour – je cite- « d'opérer une véritable sélection à l'entrée de la profession, ni de l'assainir par des contrôles efficaces ».
Ma question est la suivante. Allez-vous continuer Monsieur le Ministre à refuser le contrôle des personnels de sécurité privée quitte à prendre le risque de déléguer des missions régaliennes à des délinquants condamnés comme le dénonce durement la Cour des Comptes ou pire encore à des islamistes potentiellement terroristes ?