Conférence de presse de Marine Le Pen du 14 septembre 2012 :
"Traité budgétaire européen : les Français exigent un référendum!"
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de votre présence à cette conférence de presse sur un sujet que ni le gouvernement socialiste, ni l’UMP ne souhaitent voir figurer dans le débat public : le nouveau Traité européen, dit Pacte budgétaire, et la volonté de François Hollande d’échapper au référendum pour sa ratification.
Le PS et l’UMP esquivent ce débat parce qu’il démontre trop clairement leur parfaite collusion sur les grands sujets qui déterminent l’avenir de la France et notre destin de nation libre.
Ainsi, il est évident que si quelques voix de gauche au Parlement manquent à François Hollande pour assurer la ratification de ce Traité, l’UMP et ses alliés voleront à son secours pour les compenser largement…
Vous le savez, ce Traité budgétaire est l’enfant du couple Merkel/Sarkozy, et donc en réalité le rejeton des puissances d’argent à l’œuvre depuis des années pour transformer l’aventure européenne en une machine à broyer les nations, les peuples, la démocratie et les avancées sociales.
Trahissant ses promesses de campagne, évoquant avec des accents guerriers une renégociation, François Hollande joue aujourd’hui bien volontiers le rôle de père adoptif de ce Traité budgétaire, sans avoir obtenu la modification d’une seule virgule. Le ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, vient d’ailleurs d’avouer cette trahison des promesses mensongères de campagne :
"Nous nous sommes trompés pendant la campagne. Nous n'aurions pas dû dire que nous allions renégocier le traité, mais que nous voulions le réorienter."
Ce Traité budgétaire est dans la continuité des Traités précédents. Il aggrave encore davantage les nuisances d’une Union européenne dont nous n’hésitons pas à dire qu’elle est devenue la pire ennemie de la France et la pire ennemie de toutes les nations qui aspirent à la prospérité et à la liberté.
Ce Traité budgétaire enfonce encore un peu plus l’Union européenne dans son fanatisme dogmatique. Moins ça marche, plus on en ajoute.
Et si les peuples n’en veulent pas, comme ce fut le cas lors du référendum de 2005 sur la Constitution européenne pour les Français et les Néerlandais, la caste au pouvoir se passe de leur avis et impose le texte !
Cette fois c’en est trop.
Le PS et l’UMP refusent le débat ? Et bien tant pis pour eux, nous le mènerons avec les Français, qui les forceront à tomber le masque de cette fausse opposition, qui les obligeront à venir dans l’arène expliquer pourquoi ils s’acharnent à ce point à défendre et aggraver un modèle européen ultralibéral qui ne marche pas !
Comme une nette majorité de Français selon les sondages, nous exigeons un référendum : François Hollande n’a pas mandat pour violer ainsi la démocratie et les valeurs qui sont les nôtres.
La consultation directe du peuple français est indispensable pour au moins deux raisons majeures :
Il en va d’abord de notre souveraineté nationale, et donc au final de la démocratie. Quoi que puisse en dire le Conseil constitutionnel, au sujet duquel Marie-France Garaud rappelait récemment ce mot de François Mitterrand : « On les dit serviles, ils ne sont qu’obéissants », le Traité budgétaire mettra sous tutelle budgétaire la France.
Les Français ne seront plus vraiment libres de l’utilisation de leurs impôts, et ce sont les choix dogmatiques de commissaires européens ne dépendant pas du peuple mais de lobbies financiers qui guideront la politique de la nation.
Cette fameuse « règle d’or », qui évidemment ne réduira en rien les déficits parce que ce ne sont pas avec des mots mais avec des actes qu’on avance, pèsera en revanche pour les peuples comme une véritable chape de plomb.
Les alchimistes de Bruxelles ont réussi ce prodige de transformer l’or en plomb ! Et ce sont comme toujours les plus pauvres, les retraités et les classes moyennes qui paient cette austérité imbécile.
Alors que nous n’avons déjà plus la main sur notre monnaie, perdre le contrôle du budget reviendrait à se priver de tous les leviers utiles à la conduite d’une politique nationale. C’est ainsi tout l’édifice démocratique, déjà largement lézardé, qui est menacé d’effondrement.
Surtout si, de surcroît, il s’agit de conforter l’Europe allemande qui exige des punitions, des amendes, jusqu’à 2 milliards d’euros concernant la France comme le prévoit ce Traité.
Notre combat n’est pas théorique. Il se situe aussi au niveau des principes, républicain et démocratique, mais pas seulement : il est terriblement concret.
Sans souveraineté en effet, aucune politique ne peut changer : ni l’économie, ni le social, ni l’immigration, ni la maîtrise de nos frontières, ni la lutte contre la criminalité internationale, ni le respect de nos valeurs et de notre identité.
Ce référendum s’impose pour une seconde raison : échapper au piège de l’écart abyssal entre les votes des parlementaires français sur l’Europe, et l’avis des Français, résultat d’un mode de scrutin contraire à tout principe représentatif et d’un consensus parfait entre l’UMP et le PS sur la question européenne.
En 2005, quand 93% des parlementaires votaient la Constitution européenne, près de 55% des Français disaient non. Je vous le rappelle.
Alors, comment agir ?
Et bien, déjà, en refusant de fuir ce débat, au contraire en étant le fer de lance de la lutte contre le coup d’Etat européen et le viol de la démocratie !
En expliquant aux Français à quel point l’Europe a un impact concret sur leur vie quotidienne. En expliquant que l’hyper-austérité vers laquelle nous allons, après la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie, est le résultat de cette politique qui met l’idéologie au-dessus de tout ! Qui met la finance au-dessus de tout ! Et surtout au-dessus de l’intérêt supérieur du pays et des Français !
Que si des économies sont à faire, elles passent par l’arrêt de la gabegie européenne (7 milliards d’euros par an versés par la France), l’arrêt de la gabegie des grandes collectivités territoriales qui vont voir leurs effectifs déjà pléthoriques s’accroitre des 100 000 « emplois d’avenir » de Monsieur Hollande, l’arrêt d’une immigration qui importe des chômeurs et donc des assistés sociaux au moment où notre système est en faillite.
En expliquant aux Français qu’on peut s’en sortir, qu’il y a des solutions, elles s’appellent Liberté/ bon sens/ priorité nationale/ protectionnisme intelligent/ patriotisme économique et social, qu’il n’y a aucune fatalité, que la France est grande et capable du meilleur.
Le Front National lance une grande campagne nationale pour exiger un référendum sur ce nouveau Traité européen et donner aux Français des outils pour se faire entendre.
Nous avons déjà lancé en juillet une pétition en ligne, qui a recueilli des dizaines de milliers de signatures.
Nous afficherons bientôt sur les murs de France une affiche, que voici.
L’interactivité sera un maître mot de cette campagne qui veut remettre le citoyen au centre. Ainsi, nos militants distribueront partout en France des cartes postales pré-écrites, et adressées au président de la République.
Sans avoir besoin de les affranchir, les Français pourront les signer et les envoyer à François Hollande pour exiger de lui un référendum. C’est un outil concret donné à ceux qui n’ont jamais rien à dire !
Cette carte postale sera aussi librement téléchargeable sur Internet et pourra être envoyée en un clic à l’Elysée.
Je n’exclus pas également des déplacements symboliques pour interpeler nos compatriotes sur la gravité de ce qui se passe, au-delà même de ce Traité qui n’est qu’une étape de plus vers la destruction des nations, l’anéantissement de la démocratie et le règne des banques et de la grande finance !
Le peuple français tout entier réuni, tout entier rassemblé, doit faire fi des anciennes divisions et partir au combat pour sa liberté et sa prospérité ! En agissant ainsi, c’est l’ensemble des peuples et des nations d’Europe qu’il défendra.
Je vous remercie.