La Cour des comptes européenne a publié le 17 avril dernier un rapport qui dénonce avec vigueur les maltraitances subies par les animaux de rente pendant leur transport.
Elle pointe notamment une mauvaise pratique, à savoir que les sanctions en cas de maltraitance caractérisée sont parfois dérisoires, comme l’atteste l’exemple d’une « amende de 250 euros […] infligée pour le transport d’un taureau à la patte cassée, alors que la valeur marchande d’un taureau une fois abattu peut s’élever à environ 1 500 euros ».
Trop souvent, les animaux transportés subissent la faim, la soif, la promiscuité et le manque d’hygiène, le tout sur des distances de plus en plus longues, car les opérateurs exploitent les différences de coûts entre les États pour accroître la rentabilité. C’est ainsi que les animaux nés dans un pays sont engraissés et abattus dans un autre, ce qui multiplie d’autant les opérations de transport. Désormais, plus d’un trajet sur trois excède 8 heures et 4 % des trajets excèdent plus de 24 heures !
Pire encore, certains transporteurs indélicats choisissent des trajets plus longs pour éviter les États qui imposent des règles plus protectrices lors du transport des animaux.
Aussi, j’accueille avec satisfaction les solutions de bon sens de la Cour des comptes européenne qui recommande notamment d’attribuer une valeur monétaire à la souffrance animale pendant le transport et de l’intégrer dans son coût. Cette suggestion pourrait alors se traduire par des amendes proportionnées aux gains économiques escomptés lorsque les animaux sont maltraités.
Je salue également l’encouragement par la Cour du transport de viande en lieu et place du transport d’animaux vivants. Enfin, le recours à des abattoirs de proximité ou des abattoirs mobiles est également encouragé par la Cour, ce que je préconisais également lorsque j’étais membre de la commission sur le transport des animaux.