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Maltraitance dans les Ehpad : l’onde de choc

Dominique Bilde

Communiqué

27 janvier 2022

Communiqué de Dominique Bilde

 

C’est un véritable branle-bas de combat qu’aura provoqué la publication Des Fossoyeurs de Victor Castanet. Un livre coup de poing, qui jette une lumière crue sur les conditions de vie qui prévaudraient dans certains Ehpad du groupe Orpea.

« Enquête flash», mission de l'Inspection générale des affaires sociales ou encore instauration d’un droit de visite : les propositions fusent depuis le 25 janvier.[1] C’est bien, comme de coutume, Marine Le Pen qui a avancé la solution la plus évidente : la constitution d’une commission d’enquête parlementaire.

Du rationnement des produits d’hygiène - quitte à laisser les résidents macérer dans leurs excréments- à celui de la nourriture : les révélations insoutenables qui jalonnent l’ouvrage concernent, pourtant, l’un des Ehpad les plus huppés du groupe : celui de Neuilly-sur-Seine. Le prix des chambres y oscillerait, d’ailleurs, entre 6 500 et 12 000 euros par mois...

« Si cela se passe de cette façon dans un établissement aussi luxueux, qu'est-ce que ça doit être ailleurs ? » s’étrangle l’auteur dans les colonnes de Libération.[2]

« Ailleurs », c’est, par exemple, à Nancy, où l’Ehpad des deux Cygnes défrayait la chronique dès 2019.

À l’occasion d’un piquet de grève, certains membres du personnel fustigeaient les sous-effectifs chroniques (« une infirmière pour 120 résidents »). Et ce, malgré l’insolente santé financière d’Orpea, qui pouvait alors s'enorgueillir d’un bénéfice net de « 220 millions d’euros -multiplié par près de 2,5 comparé aux 90 millions dégagés en 2017- pour un chiffre d’affaires de 3,42 milliards d’euros », selon l’Est Républicain.[3]

Le tout pour des scènes de désolation à l’avenant, certains résidents en étant réduits à « rester toute la journée sans l’aérosol qui les aide à cracher ou sans perfusion » ou encore à retarder leurs prises de médicaments.

Tout ceci est d’autant plus révoltant au regard des garde-fous censés nous prémunir de telles dérives. Quid, en particulier, des agences régionales de santé, déjà investies de missions d’inspection ?

Espérons que la commission d’enquête, réclamée par Marine Le Pen, élucidera ces zones d’ombre, sans faire l’impasse sur d’éventuelles connivences dont aurait pu bénéficier le groupe.

 

 

[1] « Maltraitance dans les Ehpad: les contrôles en question », Le Figaro, 26 janvier 2021.

[2] « Maltraitance dans les Ehpad » : Orpea dans la tourmente », Libération, 27 janvier 2022.

[3] «L’Ehpad des deux cygnes va craquer », Est Républicain,  11 septembre 2019.

Dominique Bilde

Communiqué

27 janvier 2022

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