Monsieur le Préfet,
Nous vous écrivons à la suite des incidents ayant émaillé hier à Châteaudouble, le déplacement de Marine Le Pen, député de la Nation, et de nombreux élus de notre département et de notre Région.
Nous ne parvenons pas à nous expliquer la légèreté du dispositif déployé sur place, en la présence d'une personnalité nationale de premier plan, mais – surtout – l'absence totale d'intervention, liée de manière manifeste à votre absence de consignes claires.
Pourtant c'est sous les insultes, les menaces, les poussées et bousculades que la visite du village s'est déroulée. Un tractopelle a même été utilisé pour nous barrer la route ! Et les intentions de ses utilisateurs ne laissaient aucun doute : des images vidéos les montrent hurlant « A l'attaque ! » ou encore – si ce n'était pas assez clair – « On va les écraser ! ».
Malgré ces attitudes violentes, la volonté manifeste d'en découdre, le port de bâtons par certains individus, AUCUNE interpellation n'a eu lieu, pas même le moindre contrôle d'identité préventif, permettant de dissuader ou d'identifier ensuite ces perturbateurs. Car nous avons bien sûr déposé une plainte contre ces agissements, lesquels relèvent clairement du délit d'entrave aux libertés tel que défini et sanctionné aux articles 431-1 et 431-2 du Code pénal.
Ce ne sont évidemment pas les gendarmes présents sur place que nous blâmons Monsieur le Préfet... mais vous. Comment la préfecture a-t-elle pu laisser une telle situation perdurer pendant une heure sans donner d'ordres, sans la moindre réaction ? Avez-vous oublié que votre mission première est d'assurer l'ordre public dans notre département ?
Ainsi, non seulement vous imposez l'installation de 72 migrants, sans la moindre concertation, dans le village de Châteaudouble, mais de surcroît, par votre passivité, vous ne permettez pas que la contestation d'élus de la République face à cette décision inique puisse se dérouler dans le calme et la sérénité qu'un sujet de cette gravité requiert.
Vous montrant incapable de prendre les décisions qui s'imposent face à 15 ou 20 agitateurs haineux, que ferez-vous demain si l'implantation de ces 72 migrants à Châteaudouble n'était pas si idyllique que vous semblez le croire ? On a pu voir en France ou dans des pays voisins comme l'Italie, des situations dégénérer très vite, et même des « révoltes » de migrants n'appréciant pas leurs conditions d'hébergements. Aurez-vous là encore la main aussi molle ?
Car c'est bien cela, plus largement, que nous vous reprochons Monsieur le Préfet : vous laissez prospérer dans notre département l'insécurité. Que dire de la situation gravissime à la Seyne-sur-Mer par exemple, où les narcotrafiquants règlent désormais leurs comptes à la kalachnikov...
Monsieur le Préfet, ne devriez-vous pas tirer les conclusions de votre inaction ?
Veuillez agréer l'expression de nos considérations républicaines,
David Rachline,
Maire de Fréjus, ancien sénateur du Var
Frédéric Boccaletti,
Président du groupe RN au Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur