Les conclusions se suivent et se ressemblent.
Il y a quelques jours, la Cour des comptes européenne a émis un des rapports critiques dont elle a le secret sur le principal instrument de coopération au développement de l’Union. Et d’épingler les « méthodes de répartition » en raison d’une transparence insuffisante, s’agissant des pays dits « du voisinage » - ce qui inclut l’Ukraine.
Quant à l’efficacité, on repassera. La vénérable institution pointe du doigt des lacunes relatives aux indicateurs, censés contribuer à l’évaluation de la performance des programmes.
Force est de constater que les sages s’étaient déjà montrés circonspects, en 2020, dans un rapport portant sur le Kenya.
Depuis lors, l’Union est censée avoir revu sa copie.
On ne saurait donc éluder une question : celle de la pertinence de l’aide au développement en général, dans un contexte où le budget de l’Agence française de développement a été substantiellement étoffé.
Une débauche d’argent public d’autant moins justifiable que d’autres sources de financement existent. En commission du développement, je n’ai eu de cesse de souligner l’ampleur des flux financiers illicites en Afrique, ou bien d’appeler à une mobilisation plus judicieuse des transferts directs d’argent (« remittances », en anglais). Et si ces propositions se retrouvent à l’identique dans de nombreux rapports parlementaires, leur mise en œuvre se fait attendre.
Soyons clair : l’APD a toute sa place dans une politique de coopération au développement ambitieuse. Pour autant, les Français, les Européens et les Occidentaux en général ne sauraient éternellement tolérer un effort aussi soutenu pour des résultats rachitiques. Il en va de notre crédibilité.