Suite à une enquête de l’ONG Welfarm dans des centres d’engraissement espagnols, il apparaît que les bovins français, exportés en Espagne pour être engraissés, ne reçoivent pas les soins nécessaires et souffrent de manière inacceptable : parcs d’engraissement surpeuplés, hygiène négligée et nourriture inadaptée seraient monnaie courante. Certaines bêtes, malades, meurent dans ces parcs et sont parfois laissées à l’abandon.
Les éleveurs français, soucieux du bien-être de leurs animaux, sont eux-mêmes scandalisés !
Cette situation est d’autant plus révoltante que les Douanes françaises évaluent à 471 000 les bovins exportés vers l’Espagne en 2011, dont 85200 broutards, âgés d’environ 12 mois et pesant entre 160 et 300 kg.
En outre, ces animaux sont de nouveau exportés après l’engraissement. Chargés avec violence, souvent à l’aide d’aiguillons électriques, dans des cargos poubelles vétustes et inadaptés, inscrits sur liste noire, ils sont destinés à l’Afrique du Nord ou au Moyen-Orient où leurs conditions d’abattage, sans étourdissement, sont tragiques.
La Commission européenne, qui doit présenter ses propositions en 2023, prétend améliorer les conditions de transport de ces animaux. Mais elle admet elle-même qu’elle ignore leur sort dans les pays tiers. Elle n’a même jamais réussi à faire respecter sa propre législation au sein de l’Union européenne !
Pourtant, ces mauvais traitements peuvent être évités en développant le transport de viande et de carcasses, en lieu et place d’animaux vivants. Cette solution aurait déjà comme mérite de créer des emplois en France, dans nos abattoirs.
Elle nécessite certaines adaptations techniques, afin de respecter la chaîne du froid. Les équipements frigorifiques des transporteurs doivent donc être financés.
La technique existe. Le marché existe. La volonté des citoyens existe. La Commission européenne sera-t-elle capable de relever le défi ?