« Humilité », refus de la compétition... Le Président français n’aura, décidément, pas lésiné sur les bons sentiments lors de sa tournée africaine.
Ce faisant, il reprend à son compte une partie des récriminations d’une frange de l’opinion publique africaine qui, chauffée à blanc par les réseaux sociaux, n’a pas de mots trop durs contre une France accusée de tous les maux - parfois au travers de théories du complot farfelues.
Certes, la politique africaine de la France est loin d’être irréprochable, le Président ayant enchaîné les maladresses dans ses relations avec ce continent. Que ce soit sur la forme - sa boutade saumâtre au Burkina Faso en 2017 est, à cet égard, de sinistre mémoire-, ou sur le fond, puisque la fin de l’opération Barkhane, bien que logique, s’est déroulée dans une certaine confusion.
Pour autant, la France ne saurait être vouée à battre éternellement sa coulpe, pendant que d’autres grandes puissances tirent les marrons du feu.
Lors de mon déplacement à Washington, dans le cadre de ma commission parlementaire du développement, j’ai tenu à rappeler les pratiques souvent agressives de la Chine sur le continent africain, notamment au travers de projets d’infrastructures financés par des prêts parfois adossés à des garanties sur la propriété publique- et qui ont une fâcheuse tendance à enfermer les bénéficiaires dans le piège de la dette.
Un partenariat équitable et un respect mutuel avec l’Afrique sont évidemment impératifs, mais ces principes impliquent également pour la France d’avoir ses propres intérêts à cœur, dans ses investissements comme dans son aide au développement, qui a, d’ailleurs, augmenté et de s’attendre à ce que son soutien soit raisonnablement payé de retour.
Ne suivons donc pas l’exemple de Pékin, mais tâchons, en tout cas, de privilégier pour nos largesses ceux qui font, au moins, preuve d’une juste reconnaissance.
