Communiqué de presse d’André Rougé, Député français au Parlement européen, Délégué national à l’Outre-mer du Rassemblement National
Avec 433 cas recensés de malades atteints du Covid-19, 36 patients hospitalisés, dont 5 en réanimation et 6 décès, Mayotte présente le bien triste et sinistre record face à cette épidémie du coronavirus en outre-mer. `
Triste et sinistre, la situation l'est d'autant plus qu'une épidémie de dengue est, tout aussi, si ce n'est plus dévastatrice que la première.
En corollaire de la crise sanitaire, sévit une deuxième crise sécuritaire celle-là qui vient se surajouter à l'insécurité de nos compatriotes mahorais.
Depuis des mois, le département de l'Océan Indien est en proie à un climat de guérilla : rackets, cambriolages, caillassages, barrages et autres types d'exactions dont les points d'orgue auront été la lapidation d'un jeune homme devant un lycée, et l'attaque en règle d'un candidat aux élections municipales à la sortie d'une réunion électorale à Dembéni.
Plus récemment, un commerce de Kawéni a été attaqué à main armée par cinq individus. Et un corps sans vie et couvert de plaies a été découvert à Hajangoua.
Ce 27 avril, le Général Philippe Leclerc, commandant la Gendarmerie de Mayotte a tiré le signal d'alarme.
Depuis le 17 mars, les gendarmes auront fait l'objet de pas moins de 121 actes de caillas-sages. L'accélération et l'aggravation de la conjoncture, s'illustrant par la tenue d'embus-cades contre les gendarmes et l'édification de barrages entravant la circulation, ont amené la gendarmerie à déployer ses trois escadrons et à faire usage de blindés à roues.
Force est de constater que depuis le mouvement social de 2018 censé appeler l'attention des pouvoirs publics sur l'immigration clandestine et l'insécurité qui en découle, rien n'est parvenu à faire évoluer positivement une société mahoraise de plus en plus en proie à l'a-nxiété.
Anxiété d'arrivées ininterrompues de Comoriens en situation irrégulière.
Anxiété de voir les autorités de ce voisin comorien revendiquer ouvertement l’appartenance de Mayotte aux Comores.
Anxiété de voir l'Etat dans l'incapacité d'assumer la première de ses missions concernant la sécurité des personnes et des biens.
Rien n'aura été fait pour rassurer les Mahorais.
Ni le PRALIC présenté par Mme Girardin.
Ni les belles paroles prononcées par le Président de la République lors de sa visite au mois d'octobre.
Ni les centaines de millions versés aux Comores pour tenter d'acheter leur complaisance.
Ni le changement de préfet.
Ni quoi que ce soit initié par le gouvernement.
Plus que jamais, face à cette double crise sanitaire et sécuritaire, nos compatriotes se sen-tent seuls et abandonnés par le gouvernement.
Plus que jamais, nos compatriotes considèrent avoir droit au respect et à la dignité.
Plus que jamais, nos compatriotes attendent la mise en place d'un comité de suivi de la départementalisation.
Plus que jamais, nos compatriotes souhaitent l'abolition complète et définitive du droit du sol.
Plus que jamais, nos compatriotes souhaitent un renforcement de la fermeté de nos forces armées et de la police.
A cet effet, et afin de pourvoir à l'immédiat, nous demandons au gouvernement de mettre un terme à tant de mépris et de désinvolture à l'égard de nos compatriotes en mobilisant les moyens de l'appareil d’État, notamment au travers de l'envoi de plusieurs escadrons de gendarmerie dans l'île.
Ces renforts permettront d'assurer confinement et sécurité dans chacune des 17 com-munes, d'identifier les fauteurs de troubles ainsi que de raccompagner les individus en si-tuation irrégulière à la frontière.
À Mayotte, comme sur tout le territoire de la République, « force doit rester à la loi »