Communiqué de Joëlle Mélin, député européen :
L’évènement phare de l’industrie en France, le salon Global Industrie, se tient cette semaine à Lyon. Il fut l’occasion pour Jean Castex, lors du Conseil National de l’Industrie (CNI), de livrer un scoop : 150 M€ supplémentaires pour l’industrie, qui avait déjà pu bénéficier du Plan de Relance européen à hauteur de 39 milliards d’euros.
Pourquoi pas, si on considère qu’il s’agit de l’argent des impôts des Français que Bruxelles a daigné leur rétribuer, par un mécanisme par ailleurs imparfait et technocratique.
Devant un parterre des plus hauts responsables industriels français, le Premier ministre a terminé son allocution par des propos inquiétants pour l’avenir : évoquant la dette nationale galopante, il a fait sienne l’idée de Bercy de la laisser filer, au motif qu’il n’est plus possible d’augmenter les impôts et taxes dans le pays européen le plus prélevé ni d’installer une « austérité à la grecque » qui a déjà prouvé son inutilité.
Il compte donc sur le tissu industriel français pour absorber le choc, alors que notre industrie a déjà été particulièrement éprouvée par la crise financière de 2008, par la dérégulation du marché européen et mondial provoquant les délocalisations, par la crise sanitaire du Covid mais aussi par la révolution digitale en cours.
C’est pourquoi, Joëlle Mélin, député français au Parlement européen membre de la commission Industrie Recherche et Energie (ITRE), qui a pu longuement dialoguer en présentiel avec de nombreux acteurs de ce salon, constate que Jean Castex ne pourra pas faire l’impasse sur une baisse significative des charges sur l’emploi (celles effectuées depuis 3 ans étant insuffisantes), ni sur le lancement d’un grand programme de gestion qualitative des finances nationales ou sociales.
Il y a urgence à faire des économies ciblées, destinées à geler la dette : lutte contre la fraude sociale et fiscale, coût de l’immigration incontrôlée, niches budgétaires jamais remises en cause (aide sociale à l’enfance et mineurs isolés, redevance télévisuelle, formations multiples cachant le chômage…) et représentant probablement plus de 10% du budget global national.
Il y a également urgence à la création d’un grand ministère de l’Aménagement du Territoire et surtout d’un grand ministère de l’Industrie à part entière, indépendant du ministre des Finances et sous le contrôle direct du Premier ministre pour faire appliquer une stratégie globale enfin cohérente.
Le gouvernement, qui a prouvé qu’il était incapable d’une gestion vertueuse, doit désormais assumer sa part de responsabilité au lieu de la faire porter par les industriels.