Affaire Pétronin : anatomie d’un scandale d’État.

Dominique Bilde

Communiqué

05 novembre 2021

Communiqué Dominique Bilde

 

Bis repetita non placent. Un an après son retour en France en octobre 2020, Sophie Pétronin est donc à nouveau portée disparue au Mali où elle était d’ailleurs présente illégalement, à la suite de « vacances » passées au Sénégal.

Du reste, l’humanitaire s’était déjà attiré bien des inimitiés par ses déclarations, prononcées au lendemain de son rapatriement : outre sa conversion à l’islam, elle assimilait alors ses geôliers à des militaires et non pas à des terroristes. Un véritable camouflet pour la France, dont les soldats se battent depuis 2013 contre l’ensemble des groupes islamistes au Mali et au Sahel.

L’affaire tombe d’autant plus mal que ce dénouement heureux avait été acquis au prix fort. Outre les 200 djihadistes remis en liberté (ceux-là mêmes contre lesquels nos soldats risquent leur vie), ce tour de passe-passe aurait en effet impliqué, selon des sources algériennes non confirmées par Paris, le versement d’une rançon.

Les négociations auraient eu pour interlocuteur Iyad Ag Ghali, chef de file du GSIM - dont fait partie AQMI, la branche sahélienne d’Al-Qaïda. Ce dernier aurait d’ailleurs mis les petits plats dans les grands pour célébrer comme il se doit la libération de ses frères d’armes.

Bref, c’est peu de dire que la France n’aura reculé devant aucune compromission pour les beaux yeux de la citoyenne Pétronin.

Certes, cette affaire est sans doute un cas limite, ne serait-ce qu’au regard de l’ingratitude et de l’inconscience sidérantes de l’intéressée. Pour autant, cette humiliation diplomatique doit remettre durablement en question la responsabilité des travailleurs humanitaires qui se rendent dans des zones de conflit, où les risques d’enlèvements contre rançons sont avérés, puisque ces rançons constituent l’une des ressources principales des groupes terroristes actifs dans cette région d’Afrique.

La France ne saurait financer d’une main ceux qu’elle combat de l’autre, au prix, du reste, du sacrifice ultime de ses propres soldats. Sur ce point, la disgrâce de Sophie Pétronin doit aboutir à une prise de conscience salutaire.

Dominique Bilde

Communiqué

05 novembre 2021

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