À Hambach, l’usine Smart victime du dumping chinois

Dominique Bilde

Communiqué

30 mars 2019

Communiqué de Dominique Bilde, Député français au Parlement européen

L’annonce a fait l’effet d’une douche froide, alors qu’Emmanuel Macron se targuait tout juste d’une moisson de contrats commerciaux avec la Chine. Quatorze en tout, veut-il croire, en dépit de la prudence des experts échaudés par les nombreuses déconvenues essuyées avec l’Empire du Milieu.

Inaugurée en grande pompe par Jacques Chirac et Helmut Kohl en 1997, la construction de Smart prendra en effet fin à Hambach (Moselle) et les nouveaux modèles de 4e génération sortiront des usines de Hangzhou dès 2022. Si la direction se veut rassurante en matière de répercussions sociales, la nouvelle n’en est pas moins un coup dur pour le personnel, aussi bien que pour les sous-traitants.

Est-elle pour autant une surprise ? De fait, en dépit des rodomontades d’un Emmanuel Macron, les relations sino-françaises accusent un déséquilibre marqué. Un état de fait illustré par notre déficit commercial massif et dont nulle région plus que ma Lorraine natale n’aura autant fait l’amère expérience.

De cette série de flops retentissants, que j’avais rappelée dans une tribune récente, on retiendra surtout l’usine de LED censée animer les alentours de la gare de Meuse TGV. Dépêché pour en poser solennellement la première pierre en 2016, le Premier ministre Manuel Valls ne se doutait sans doute pas qu’il n’y en aurait pas de seconde. De fait, à peine un an plus tard, les promesses d’investissements de cent millions d’euros s’étaient envolées, aucun permis de construire n’ayant été déposé. Quant au « gigantesque centre d’affaires » TerraLorraine fantasmé par Patrick Weiten, Président du conseil départemental de Moselle, le carrosse se sera lui aussi rapidement transformé en citrouille en s’échouant dans un petit entrepôt de Metz-Actipôle.

« La Chine bouge très vite. Les Chinois sont plus focalisés sur les solutions que les problèmes ! » tentait de se convaincre Daniela Ricardi, directrice de Baccarat, joyau lorrain racheté au rabais par un fonds d’investissement chinois en 2018. Au regard des relations commerciales sino-françaises en dents de scie, force est toutefois de constater que ces « solutions » vont rarement dans notre sens.

Dominique Bilde

Communiqué

30 mars 2019

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