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40 années de désindustrialisation Sans que les Européistes ne tentent rien.

Dominique Bilde

Communiqué

24 avril 2023

Tribune de Dominique Bilde

 

Qui n’a pas déjà travaillé une fois, pour un temps partiel ou un travail de vacances, dans cette entreprise devenue emblématique de la vallée de la Moselle dans les hautes Vosges. La liquidation judiciaire annoncée la semaine dernière de Spidelor à Ferdrupt est un véritable drame pour les familles touchées par la perte de leur emploi, mais aussi une véritable tristesse pour les habitants avoisinant l’entreprise. Cette décision attendue va plonger ces 64 Vosgiens et leurs familles dans une situation difficile, les obligeant à faire face à l'incertitude du contexte économique et à la précarité.

Le massif vosgien, toit de la Lorraine et historiquement territoire industriel a déjà été durement touché par les délocalisations et la perte d'emplois avec la crise de la filière textile entre autres. Cette liquidation judiciaire ne fait qu'ajouter à ces difficultés de la précarité économique et sociale au département.

Au-delà du périphérique vosgien, c’est toute la Lorraine qui est touchée. Il y a peu de temps, c’est le papetier finlandais Ahlstrom qui a annoncé le mois dernier, entamer la fermeture de son usine de Stenay en Meuse qui employait 127 personnes. À quelques lieux de la ville meusienne, c’est un autre fleuron du patrimoine local qui va fermer ses portes prochainement. En effet, c’est au tour de l’entreprise Petitcollin, dernier fabricant en France de poupées encore en activité qui va fermer son atelier historique d’Étain, où l’aventure a commencé en 1860.

Les savoir-faire régionaux, même les plus anciens, disparaissent au même titre que les emplois avec la liquidation de « Place du Marché » autrefois connue sous le nom de « Toupargel », qui a entraîné un des plus importants plans sociaux de ces derniers mois.

Il a malheureusement succédé à la liquidation de l'enseigne textile Camaïeu en septembre 2022 avec 2.100 salariés laissés sur le carreau auquel s’ajoutent les 1.200 emplois supprimés annoncés fin décembre chez Scopelec, groupe spécialisé dans les technologies de communication.

Il y a maintenant près de sept ans nous avions demandé à la Commission européenne de mettre en place des mesures concrètes dans le soutien pour le secteur de l’industrie afin de l'aider à s'adapter aux nouvelles technologies et à la concurrence mondiale. À l’époque c’était le secteur de l’imprimerie qui été violemment touché avec 88 fermetures pour seulement 8 ouvertures sur la période 2009-2015.

Nous avions proposé d’interdire toute délocalisation intraeuropéenne au seul motif d'une baisse des coûts si l'entreprise est financièrement viable. Naturellement par bêtise ou pire, par sectarisme, rien de tout cela a été fait. Bien au contraire, la désindustrialisation s’accélère, la doctrine européenne de l’économie de connaissance a contribué depuis le début des années 2000 à la perte de compétitivité de nos industries. Face aux pays émergents, l’Union européenne n’a pas su innover se laissant distancer par les pays asiatiques et les États-Unis faute d’investissements conséquents. Elle n’a pas su davantage se prémunir et protéger nos entreprises de la concurrence des pays n’ayant pas nos normes sociales et ce sont là les véritables raisons des délocalisations progressives qui minent nos territoires.

Dans ce contexte difficile, où notre pays est durement touché par l'inflation, notamment des produits alimentaires et de première nécessité, c'est une difficulté supplémentaire qui vient s'ajouter sur le dos des salariés. Après avoir adopté une réforme des retraites injuste, et à grand renfort d'articles de lois brutaux à l'égard des Français, le gouvernement continue de fermer les yeux sur les violences de la mondialisation subies par les populations locales. En effet, les employés ont pour la plupart 55 ans, que vont-ils faire avant d’atteindre l’âge légal de départ à la retraite ? Quand on sait la difficulté de retrouver un emploi à leur âge. Au-delà des réformes gouvernementales, c'est la politique libre-échangiste de l'Union européenne, véritable instrument du mondialisme, qui coule dans les veines de nos dirigeants, qui est en cause.

Il est urgent de prendre des mesures fortes pour réindustrialiser le pays qui voit sa balance commerciale chuter à vue d'œil. Pour rappel, la balance commerciale du pays était en janvier 2023 toujours négative ! Elle s'établissait à -13,6 milliards d'euros. À cela s’ajoute la crise énergétique provoquée par l’incurie de toute la classe politique française gauche et droite confondue des vingt dernières années ; de Jospin à Macron en passant par Sarkozy et Hollande. Comment convaincre des industriels de venir s’installer dans notre région alors qu’ils risquent de faire face à des coupures d’électricité ? Problème autrefois réservé aux pays du tiers-monde.

La perte d'emplois chez Spidelor et dans toutes les autres industries touchées depuis ces 40 dernières années par les délocalisations est une tragédie pour les familles concernées, mais aussi pour la Lorraine dans son ensemble. C’est le bilan des « Eurogaga » et des ultra-mondialistes ; mais nos compatriotes doivent savoir qu'une autre politique est possible : c'est demain dans les urnes et c'est avec nous !

Dominique Bilde

Communiqué

24 avril 2023

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