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UOIF et Frères Musulmans : nous laissons faire !

Nicolas Meizonnet

Tribune libre

13 novembre 2020

Tribune libre de Nicolas Meizonnet, Député du Gard

La France est la cible depuis des années d’actes de terrorisme et l’islamisme se développe inexorablement sur notre sol. Cette idéologie mortifère doit, bien entendu, être combattue sans relâche. Nous en sommes encore plus convaincus après ces récents attentats sanglants et je salue ici les décisions qui ont été prises par Gérald Darmanin, à condition qu’elles soient suivies de faits, qui vont dans le bon sens avec la dissolution d’associations telles que le CCIF et BarakaCity.

Cependant, ne nous y trompons pas, bon nombre de spécialistes ainsi que les services de renseignements ne cessent de le répéter, c’est bien l’organisation des Frères musulmans chère au néo-sultan Erdogan qui gère en « sous-main » depuis des années ces associations « satellites » que sont le CCIF et BarakaCity. C’est bien cette confrérie déclarée organisation terroriste par l'Egypte et les Émirats Arabes Unis qui diffuse chez nous de façon insidieuse cet islam conquérant bien éloigné des valeurs de notre pays. Elle prospère et berne les pouvoirs publics en menant un double jeu, utilisant le stratagème coranique de la Taqiya qui permet aux radicaux de dissimuler leur vrai visage.

Il est bon aussi de rappeler, et je vais prendre le temps de le faire, que l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) est l’émanation de la confrérie des Frères musulmans créée au siècle dernier en Égypte par Hassan Al-Bana, grand-père de Tarik Ramadan. Proposant un courant rigoriste de l’islam basé sur les principes de la charia, ce mouvement intégriste est devenu « la matrice intellectuelle » des réseaux islamistes contemporains. Dans sa devise il est notamment écrit : « le Coran est notre constitution, le djihad notre voie, mourir en martyr notre plus grande espérance ». Un schéma de pensée qui, évidemment, n’est pas compatible avec nos principes, vous en conviendrez.

Pourtant cette idéologie moyenâgeuse se diffuse partout sur notre territoire et nous laissons faire : comment est-ce possible ?

Le président de l’UOIF lui-même, Amar Lasfar, expliquait en 1994 dans une vidéo, comment soumettre l’Occident grâce à l’islam politique. Il affirmait aussi il y a quelques années devant la caméra d’un journaliste, que le sulfureux prêcheur Youssef El Qaradawi, basé au Qatar, celui qui appelle à l’extermination des juifs, celui qui approuve l’exécution des blasphémateurs et des apostats, était le plus grand savant de l’Islam.

Pourtant Amar Lasfar est toujours Président de l’UOIF, devenue l’association des « Musulmans de France » et nous laissons faire : comment est-ce possible ?

Sayyid Qutb, le Karl Marx de l’islamisme radical, le théoricien de ces « Frères musulmans » exécuté par Nasser en 1966, fascine encore aujourd’hui de nombreux jeunes musulmans. Sa littérature fait référence en France et il est devenu l’idéologue des coupeurs de têtes au Moyen-Orient.

Pourtant, ses livres qui encouragent la jeunesse musulmane à utiliser la violence afin d’imposer une doctrine radicale peuvent être achetés librement et nous laissons faire : comment est-ce possible ?

Hassan Iquioussen, membre de l’UOIF, fondateur des Jeunes Musulmans de France, conférencier très populaire sur les réseaux sociaux, recommandait aux musulmans en 2014 à l’approche des élections municipales de corrompre les candidats en « monnayant » le vote communautaire contre une adhésion à leurs revendications religieuses. Antisémite décomplexé il accusait aussi les juifs d’être « le top de la trahison et de la félonie ».

Pourtant Hassan Iquioussen a toujours une tribune sur Youtube et nous laissons faire : comment est-ce possible ?

Toute cette dérive communautaire et la dangereuse influence des Frères musulmans au travers de l’UOIF dans notre pays ont été dénoncées récemment par les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot

dans un livre d’investigations très documenté intitulé « Qatar Papers ». Ils mettent en évidence le financement trouble par le Qatar, via l’association caritative Qatar Charity, de projets de constructions de mosquées et d’écoles coraniques en Europe et pointent du doigt un prosélytisme politico-religieux qui progresse dangereusement dans notre pays. Les Frères musulmans tissent donc leur toile grâce au relais de l’UOIF et aux pétrodollars du Qatar et installent ainsi chez nous leur idéologie radicale.

Pourtant le Qatar Charity et le Qatar lui-même avancent toujours leurs projets sur notre territoire malgré leurs dénégations et nous laissons faire : comment est-ce possible ?

L’école des Imams à Château-Chinon, l’IESH, qui devait être « labélisée France » et qui devait initialement dispenser une éducation religieuse éloignée des courants salafistes, est aussi sous le contrôle des « Frères Musulmans ». Ses membres fondateurs Mahmood Zuhair, Faisal Malawi, sont proches de l’UOIF. Youssef El Qaradawi cité plus haut, leader des Frères musulmans est également impliqué dans la vie de l’IESH. On peut donc légitimement s’inquiéter du contenu des prêches des futurs Imams sortis de cette formation ! Le prix spécial de la duplicité étant attribué à l’école des Imams de Saint-Denis qui dépend aussi de l’IESH et dont certains élèves sont partis faire le djihâd en Syrie. Édifiant !

Et pourtant ces écoles sont toujours ouvertes, nous laissons faire : comment est-ce possible ?

Il est temps de siffler la fin de la partie et de réellement changer d’attitude envers les leaders de l’UOIF, succursale des Frères musulmans en France. Il y a urgence à prendre des décisions fermes contre cette institution et contre toutes les structures qui gravitent autour et qui abritent un islam radical.

Il est devenu nécessaire de prendre conscience que cet islam radical ne pourra être éradiqué dans notre pays qu’à condition de s’attaquer aux racines du mal. Ainsi, couper les financements étrangers venus principalement du Qatar et des pays du Moyen-Orient me paraît

essentiel. Adopter une loi d’exception qui permettrait d’interdire la diffusion par quelque moyen que ce soit de cette idéologie qui défie les fondements de notre République et qui met en danger tous les Français est aussi impératif. Enfin, il faut imposer la fermeture de ces écoles coraniques qui endoctrinent par milliers des jeunes musulmans chaque année.

C’est à ce prix et en ne cédant rien aux islamistes que nous gagnerons la bataille contre cet intégrisme religieux qui fait régner la terreur et se nourrit de violence et de barbarie.

Nicolas Meizonnet

Tribune libre

13 novembre 2020

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