PEB : outil défaillant de l’écologie punitive

Dominique Bilde

Tribune libre

23 janvier 2023

Tribune Libre de Dominique Bilde

 

Alors que les prix de l’énergie flambent depuis plusieurs mois, la question de la performance énergétique de nos bâtiments ne s’est jamais autant posée.

Cette étiquette indiquant la « Performance énergétique du bâtiment » (PEB) était d’abord prévue comme un outil pédagogique et informatif, censé nous aider à comprendre et à visualiser la capacité énergétique de nos logements. Depuis son lancement, en 2002, les critères d’attribution et d’évaluation ont changé... mais pas de façon logique. La Commission européenne elle-même reconnaît que « des problèmes ont été constatés en ce qui concerne la qualité des procédures, et en particulier, il subsiste une impression de manque de cohérence ».

Ce manque de cohérence n’est pourtant pas qu’une « impression ». En effet, d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, voire même d’un organisme certificateur à l’autre, les critères et les résultats pour un même bien varient ! Une étude menée par Hello Watt, une plateforme qui aide les consommateurs à s’y retrouver en matière d’énergie, annonçait même le 4 janvier 2023 que 71% des diagnostics de performance énergétique (les PEB donc) actuellement attribués seraient faux !

Cela n’empêche pourtant pas nos gouvernements de faire de cet outil problématique l’alpha et l’oméga de leurs politiques publiques.

 

Le piège est ainsi tendu : le PEB devient la carotte et le bâton. Les gouvernements se lancent dans des calendriers effrénés pour imposer des normes de plus en plus drastiques, que les propriétaires n’ont d’autres choix que de suivre sous peine de ne plus pouvoir occuper ou louer leurs logements. C’est au prix de ces travaux de rénovation extrêmement coûteux que l’on obtient le précieux certificat et que l’on sauve la planète. Et cela sur la base d’un outil qui propose des résultats faux 3 fois sur 4 !

Résultat ? Nous avons maintenant une France à deux vitesses : celle qui peut accéder aux logements au PEB élevé, véritable Graal, cher et convoité, et donc inaccessible à la majorité de la population française, et celle qui reste dans des logements aux PEB bas, moins chers et plus abordables, mais qui consomment plus d’énergie.

 

Alors que le niveau de vie en France dégringole, que l’insécurité flambe et que le coût de la vie ne cesse d’augmenter, il serait temps que le gouvernement soit lucide sur ce qu’il peut décemment demander aux Français. Notre pays se tiers-mondise à grande vitesse, c’est pourquoi les élus du Rassemblement National ne cessent de rappeler que ce n’est qu’au prix de politiques publiques intelligentes et coordonnées que l’on encouragera la modernisation des bâtiments, tout en baissant la TVA sur les produits énergétiques pour rendre un peu de pouvoir d’achat et de confort de vie à nos concitoyens. L’écologie punitive n’a plus sa place en France !

Dominique Bilde

Tribune libre

23 janvier 2023

>