Si la Guyane française fait moins parler la presse hexagonale que les points d’entrée migratoires de la côte méditerranéenne, de Mayotte ou des Pyrénées, les frontières de notre département des Amériques n’en sont pas moins des passoires majeures pour l’immigration cubaine, brésilienne, haïtienne, surinamaise et maintenant moyen-orientale.
Le généreux système de redistribution sociale et la permissivité pour l’obtention de la nationalité française une fois sur le territoire créent un appel d’air pour des populations qui voient en la Guyane un véritable eldorado. La faiblesse des moyens de Police et de Gendarmerie déployés pour y tenir nos 1250 kilomètres de frontières fait le reste.
Conséquence logique : la Guyane concentre 10% des 1,4 milliard d’euros de l’Aide médicale d’État (AME), et un marché de la fausse parentalité s’est mis en place pour permettre aux arrivantes d’accéder au graal de la nationalité française pour leurs enfants.
Si on ne peut raisonnablement demander l’étanchéité absolue d’une frontière aussi particulière que celle de la Guyane, on est cependant en droit d’exiger que la machine à prestations sociales non contributives s’arrête pour les étrangers et que des tests de paternité soient enfin réalisés pour contrôler l’accès au droit à la nationalité française des enfants naissants en Guyane.
En outre, la porosité des frontières guyanaises et le manque de moyens et de coordination de la police et de la justice font de la Guyane une des portes d’entrée du marché de la drogue sud-américaine en France. Chacun sait pourtant qu’il est impossible de prétendre traiter la question du trafic international de stupéfiants sans évoquer la place particulière des Antilles et de la Guyane dans les routes de la drogue.
Sauf à condamner les Guyanais à subir une vague de narcotrafic et à connaître l’enfer migratoire déjà imposé aux Mahorais, l’absence de volonté politique ne peut se cacher éternellement derrière l’alibi de la géographie et de la topographie. Sinon, quelle serait la raison d’être de l’État en Guyane ?
André Rougé