Tribune libre d’Aurélia Beigneux
Député français au Parlement européen
Membre de la Commission environnement
et santé publique
Si de nombreuses maladies bénéficient d’une reconnaissance médiatique importante dans le but de collecter des fonds et de mobiliser les pouvoirs publics, ce n’est pas le cas de la fibromyalgie qui concerne pourtant des millions de personnes luttant au quotidien contre la douleur, la fatigue et les limites physiques.
Bien que l'assurance maladie la reconnaisse officiellement, cette maladie insidieuse et invalidante est souvent reléguée au second plan car qualifiée de "syndrome" et non de maladie à part entière. Le fait qu'elle ne soit pas classée comme maladie, empêche l'accès à certaines prestations ou à des soutiens financiers et médicaux indispensables. En considérant la fibromyalgie comme une maladie et non plus comme un syndrome, nous pourrions ainsi améliorer le quotidien de toutes les personnes atteintes.
Cependant, cette reconnaissance de la fibromyalgie ne suffit pas. Il est également crucial d'assurer une formation adéquate des médecins pour le diagnostic et la prise en charge de cette affection mal comprise. Trop souvent, les personnes atteintes de fibromyalgie se heurtent à l’incompréhension de la part des professionnels de santé, ignorant les symptômes ou les reléguant à des troubles psychosomatiques. Cette situation renforce le sentiment d'isolement et de désespoir chez les patients, les privant d'un soutien essentiel dans leur lutte quotidienne.
La question de l'accessibilité des soins est également cruciale en particulier dans les zones où les déserts médicaux sont courants. Trouver un médecin, qui plus est un spécialiste, peut relever du défi privant ainsi les patients d'un diagnostic précoce et d'une prise en charge appropriée.
Reconnaître et traiter de manière adéquate la fibromyalgie est la simple demande de millions de personnes qui luttent contre ce mal invisible. Il est temps de briser le silence et de faire entendre leur voix, en exigeant une reconnaissance officielle, une sensibilisation accrue et un accès équitable aux soins.