La transition écologique à la mode allemande est l’imposture du siècle

Julien Odoul

Tribune libre

12 janvier 2019

Tribune de Julien Odoul, Président du groupe Rassemblement National au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Membre du Bureau National

Le 3 janvier dernier, l’institut des sciences appliquées Fraunhofer, l’équivalent allemand de notre CNRS, a publié une étude révélant qu’en 2018, les énergies renouvelables ont représenté la première source de production d’électricité en Allemagne. L’institut nous apprend que le mix électrique allemand est désormais dominé par les énergies renouvelables qui ont doublé en 8 ans (40,4%), devant le charbon qui génère 38% du courant outre-Rhin et loin devant le nucléaire qui n’assure plus que 13,3% de la production d’électricité avec les 7 derniers réacteurs encore en activité.

Sur le papier, l’Allemagne fait figure de champion des énergies « vertes » et de modèle pour tous les chantres de la transition écologique. Pourtant, l’Allemagne est aussi l’un des plus gros pollueurs de la planète et détient la médaille d’or européenne des pays émetteurs de CO2. Dans les faits, la production électrique de nos voisins est quasiment 10 fois plus polluante que la production française (500 g de CO2/kWH en Allemagne contre 60 g de CO2/kWH en France). En effet, il apparaît aujourd’hui que la décision de Berlin d’abandonner le nucléaire à partir de 2011 et de le remplacer par les énergies renouvelables, était assurément idéologique, franchement économique mais nullement écologique.

Ainsi, le développement massif des énergies intermittentes (éolienne et photovoltaïque) a accru la dépendance au charbon et donc l’augmentation des émissions de particules fines responsables de près de 300 000 décès prématurés par an en Europe. Un parc éolien prétendument écologique est totalement inopérant sans l’assistance d’une centrale à charbon ou à gaz génératrice de pollution. Par conséquent, si l’Allemagne venait à fermer ses dernières centrales nucléaires, la part des énergies carbonées bondirait inévitablement pour soutenir les besoins de la production et des consommateurs.

Les choix politiques d’Angela Merkel ont un prix. La facture d’électricité d’un ménage allemand est deux fois plus chère que celle d’un ménage français pour une pollution dix fois plus importante. Toujours inspiré par la chancelière, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de 14 réacteurs nucléaires et le triplement des éoliennes terrestres d’ici 2035.

L’imposture allemande démontre que la sortie du nucléaire et la multiplication des énergies « vertes-charbonnées » ne permettent pas de répondre à l’urgence climatique et dégradent à la fois l’environnement et la qualité de vie.

Tripler le nombre d’éoliennes, c’est tripler la production de carbone et tripler les prix de l’électricité tout en saccageant nos paysages et notre patrimoine.

Julien Odoul

Tribune libre

12 janvier 2019

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