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La Grèce entre euro et démocratie

Collectif Marianne

Communiqué

16 juin 2015

L'Eco avec Navarro ! La chronique économique hebdomadaire d'Aloïs Navarro

L’heure critique approche pour la Grèce. Alors qu’elle devra faire face à une échéance au FMI de 1,6 milliard d’euros le 30 juin, les négociations sont dans l’impasse. Le FMI, s’arc-boutant sur ses principes austéritaires (ayant pourtant démontré tous leurs méfaits et contribué à son discrédit), a décidé de quitter la table des négociations.

Dans ces conditions, la perspective d’un accord s’éloigne (Alexis Tsipras premier ministre grec refusant pour l’instant de franchir les lignes rouges) et la probabilité de défaut se rapproche.

Un défaut signifie, de fait, une sortie de l’euro.

Si la Grèce est dans l’incapacité d’honorer son paiement du 30 juin (même si le FMI accorde généralement un mois de grâce), ceci sera considéré comme un défaut, signifiant de facto une sortie de l’euro : la BCE mettrait fin à son plan d’aide à la liquidité d’urgence (ELA), timide perfusion qui maintient le système bancaire grec en vie, ce qui conduirait à l’asphyxie totale de l’économie et à un besoin de liquidités qui passera par un retour à la drachme ou à une monnaie parallèle.

Et selon l’institut Oxford Economics, ceci ne provoquerait pas la catastrophe pourtant annoncée par les eurobéats : la dévaluation de la drachme retrouvée permettrait aux capitaux qui ont fui la Grèce depuis février 2015 (plus de 31 milliards d’euros), de revenir avec un pouvoir d’achat augmenté.

Et si la dévaluation certes affecterait négativement le passif du bilan des entreprises, ceci serait compensé par une augmentation de la valeur de leurs actifs.

Paul Krugman, prix Nobel d’économie, estime lui qu’en cas de sortie de la Grèce de l'euro, Grexit, « le véritable danger pour l’euro n’est plus une faillite de la Grèce, mais au contraire qu’elle s’en sorte», grâce à un formidable gain en termes de compétitivité...

L’accord espéré ne ferait que repousser les problèmes

Même si un accord est trouvé, la liste des réformes présentée par la Grèce doit être acceptée par l’Eurogroupe, ainsi que certains parlements nationaux, processus qui peut prendre plus d’une dizaine de jours. Il reste donc peu de temps.

Dans tous les cas, un accord ne ferait que repousser les problèmes à demain.

En effet, d’ici la fin août, la Grèce devra rembourser près de 10 milliards d’euros ( 5% de son PIB, comme si la France devait débourser 100 milliards d’euros !) alors que les négociations en cours concernent 7,2 milliards d’euros d’aide supplémentaire... Il s’agit donc d’un éternel recommencement.

Pire, il serait ressenti comme une trahison par le peuple grec et par les sympathisants de Syriza, le parti au pouvoir. Selon un récent sondage, 44% des Grecs (et 61% des sympathisants de Syriza) préfèreraient sortir de l’euro plutôt que de subir de nouvelles mesures d’austérité.

Aucune personne sensée ne peut croire un seul instant que la Grèce remboursera sa dette.

Le contribuable français ne peut continuer à alimenter ce véritable tonneau des Danaïdes, qui lui a déjà coûté plus de 42 milliards d’euros (sous la houlette de Nicolas Sarkozy) alors que, dans le même temps, la dettepublique grecque est passée de 112% à 180% du PIB…

Cette mascarade malsaine et anti-démocratique doit cesser, et la Grèce doit retrouver toute sa souveraineté économique et politique.

Aloïs Navarro est animateur du Collectif Marianne des étudiants patriotes

Collectif Marianne

Communiqué

16 juin 2015

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