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« J’ai changé », histoire d'un leitmotiv aux allures d'arnaque

Steeve Briois

26 septembre 2014

Edito de Steeve Briois (26.09.2014), Secrétaire Général du Front National

Dimanche soir, Nicolas Sarkozy donnait sur France 2 sa première interview de candidat officiel à la présidence de l’UMP, et, comme s’il s’agissait d’une suite logique, à l’élection présidentielle de 2017. Pour donner les gages habituels de ceux qui ont à se faire pardonner, il a dégainé et paraphrasé ce fameux « j’ai changé ».

« J’ai changé », cette formule utilisée hier pour faire croire qu’un nouveau mandat Sarkozy sera différent du premier, meilleur que le premier, pourrait fonctionner si elle n’avait pas déjà été l’arme du crime en 2007.

Nous sommes le 14 janvier 2007. Nicolas Sarkozy prononce son premier discours de candidat à la présidentielle qui le verra élu. Une démonstration de force, un show à l’américaine où l’artifice se mêle à une vaine tentative de susciter l’authenticité. Pour se donner de la hauteur, sortir de cette image de Rastignac de la vie politique française et pour faire « Président », Sarkozy invoque le changement. « J’ai changé » résonne déjà alors comme une incantation mais lui permet tout de même, en partie, de gagner face à une gauche dont la candidate n’incarne à aucun moment la fonction présidentielle.

Sarkozy, s’il était élu en 2017, serait à nouveau un Président par défaut, un président élu parce que les Français ne veulent plus, ou pas, d’une gouvernance socialiste.

Mais l’élection présidentielle française n’est pas cela, elle est une rencontre entre un homme ou une femme politique et son peuple. Marine Le Pen n’a pas changé, elle est toujours celle qu’elle était quand elle est entrée en politique, guidée par le devoir et l’intérêt supérieur de notre nation et de nos compatriotes. Le « changement », le candidat Hollande l’avait également utilisé : inutile de revenir sur le résultat tant il est parlant.

Hier, Nicolas Sarkozy n’avait pas changé : il est toujours l’éternel joueur de bonneteau qui voit la politique comme un jeu où tout est permis. Ses ficelles sont toujours les mêmes : un semblant de proximité feint par un langage hasardeux - comme s’il était celui du peuple-, un discours de fermeté - le même qui a provoqué l’explosion de l’immigration et de l’insécurité sous sa présidence-, et la même posture de l’homme blessé qui a mûri, compris et changé.

Le Vrai contre le Faux : ce sera sans doute l'un des seuls clivages viables des échéances à venir.

Steeve Briois

26 septembre 2014

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