L’intelligence artificielle a envahi l’espace médiatique. Les commentateurs semblent hésiter entre saluer les opportunités considérables et s’inquiéter des risques qui pèsent sur notre économie et notre système éducatif.
Cela n’est pas inédit : chaque nouveauté technologique apporte mécaniquement son lot de dérives. L’explosion de l’intelligence artificielle risque en effet de bouleverser notre rapport au travail, de menacer des emplois et de plonger la France dans un inquiétant déficit de compétitivité.
En effet, l’automatisation et l’essor de l’intelligence artificielle menacent la moitié des emplois, essentiellement issus du secteur tertiaire. Avec une disponibilité permanente et un coût inférieur à la main d’œuvre humaine, nombreuses seront les entreprises qui verront dans cet outil bon marché une opportunité de dégraisser des effectifs devenus trop coûteux, rendant le travail encore plus précaire.
De la même façon que la Révolution industrielle a bouleversé le travail des ouvriers, l’intelligence artificielle va modifier de façon irrémédiable le travail intellectuel : valoriser le travail manuel et l’apprentissage apparaîtront donc comme une manière de préserver l’emploi face à un outil dont on doit reconnaître qu’il sera capable de remplacer l’être humain dans de nombreux domaines.
Alors que notre pays semble accuser un retard considérable dans l’éducation et la recherche, notamment face aux États-Unis et aux GAFAM, la France doit être capable de rivaliser et d’offrir aux PME la possibilité de s’approprier ces outils sans surcoût. Si des investissements majeurs ne sont pas effectués, notre pays se retrouvera sous dépendance étrangère comme dans de trop nombreux domaines. Être autonome avec nos propres outils numériques devient non seulement vital pour notre économie, mais aussi pour notre souveraineté.
Une nouvelle révolution industrielle est en cours. Elle place la France face à un double défi : exploiter les nouvelles opportunités tout en garantissant un emploi pour chacun. Outre un investissement massif, cela passe avant tout par la mise en place d’un programme de formation ambitieux comme le souhaite Marine Le Pen. Pour le moment, la France d’Emmanuel Macron se distingue par son piètre classement en matière d’éducation et de qualification des travailleurs. Redevenons un pays de savoir, créateur d’emplois et d’opportunités, à l’avant-garde de tous les progrès techniques.
