Finissons-en avec l’élevage intensif : favorisons le localisme

Aurelia Beigneux

Tribune libre

11 décembre 2020

Tribune libre d’Aurelia Beigneux, Député français au Parlement européen, Membre de la Commission environnement et de l’intergroupe dédié au bien-être animal

Rejeté par près de 8 Français sur 101, l’élevage intensif est un calvaire pour les animaux. L’animal est réduit au statut de simple produit de transformation alimentaire : entassé sans voir la lumière du jour au milieu des excréments, stressé au point de parfois s’entre-dévorer. Oublié, son statut d’être sensible !

Mais l’animal n’est pas la seule victime de ce mode de production. Source d’une pollution quasi industrielle, l’élevage intensif contribue au changement climatique et met en péril la biodiversité. Loin devant la pollution maritime et les transports, il fait partie des secteurs d’activité les plus nocifs pour la planète.

Devant répondre au défi de nourrir une population mondiale en croissance exponentielle, la production industrielle de viande entraine une surpopulation animale dans les élevages. Rejet de gaz à effets de serre, dépendance énergétique, surabondance de déchets, défo-restation et expansion agricole n’en sont que les funestes conséquences.

Enjeu de civilisation, la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité doit s’inscrire dans une démarche saine : produire et consommer ce dont nous avons besoin tout en ayant recours au « local ». À ce titre, le localisme économique apparait comme un moyen de pré-server ce qui est essentiel tout en favorisant la proximité.

Relocaliser, c’est valoriser le travail à taille humaine. C’est permettre au fermier traitant ses animaux avec dignité de vivre de son activité et d’avoir une influence positive sur l’économie régionale et l’attractivité des territoires.

En outre, favoriser les modes d’élevage et de production traditionnels est une façon de pri-vilégier la santé, en s’assurant de la qualité des produits consommés via une traçabilité facilitée tout en réduisant les intermédiaires.

À la finance hors sol, hypnotisée par la course au rendement, il est urgent de répondre par un système respectueux de notre environnent naturel. Une planète en bonne santé est avant tout une planète qui place l’économie au service de l’homme, du producteur au con-sommateur.

1 Baromètre Fondation 30 millions d’amis/IFOP

Aurelia Beigneux

Tribune libre

11 décembre 2020

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