Écologie punitive et politique écocide : à cause de l’Union européenne, c’est la double peine ! 

Edwige Diaz

Tribune libre

24 mai 2019

Tribune libre d’Edwige Diaz, membre du Bureau National 

L’Union européenne est devenue maître dans l’art de ce qu’on appelle le «Greenwashing». C’est-à-dire qu’elle vernit ses discours en vert. Mais derrière son verbiage technocratique, la vérité apparaît !

En effet, l’Union européenne perçoit l’Europe uniquement comme un espace de marchés. Soumise à l’ultralibéralisme et à son corollaire, les traités de libre-échange avec la terre entière, elle encourage l’envahissement de nos océans par des porte-conteneurs qui, même équipés des dernières technologies, abîment la biodiversité en produisant chacun autant de dioxyde de soufre qu’un million de voitures. La flotte commerciale mondiale représente 93 000 bâtiments dont on ne sait par quelle hérésie leur fioul lourd n’est pas taxé.

Quelle injustice ! Alors que les directives européennes nous interdisent d’exonérer de TVA la TICPE et que la loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte impose une augmentation significative de la Taxe Carbone jusqu’en 2030.

Mariez un matraquage fiscal déguisé en «écologie incitative» à une politique irresponsable de dénucléarisation du mix énergique à court terme et vous obtenez une folle et coûteuse politique de développement des EnR, souvent très consommatrices en énergie grise. 

Éolien (véritable aberration écologique destructrice des écosystèmes) et photovoltaïque (qui nous rend dépendant des puissances asiatiques, propriétaires de terres rares, extraites dans des conditions environnementales et éthiques contestables) constituent le summum de la tartufferie écologique. 

De même, le bilan de l’Union européenne en termes de lutte contre la pollution aux pesticides est plus que contrasté et reflète la parfaite soumission de l’UE aux lobbies et aux puissances d’argent.

En effet, si l’Union européenne se gargarise d’avoir interdit (bien que trop tardivement) certains néonicotinoïdes, elle reste beaucoup plus silencieuse quant à la récente décision de sa Commission. Celle-ci, sous pression des lobbies, n’a pas accepté d’élargir le champ d’évaluation de la toxicité des néonicotinoïdes qui reste limité aux abeilles domestiques. 

Quant à d’autres pesticides, tout autant destructeurs d’insectes pollinisateurs et générateurs de perturbateurs endocriniens, tel le Sulfoxaflor, l’UE a tout simplement préféré ignorer les préconisations des eurodéputés RN !

Pire! L’écologie sert de prétexte à l’Union européenne pour imposer la dérèglementation totale des marchés. 

Ainsi, pour atteindre ses objectifs trop élevés et par conséquent quasiment inatteignables en termes de production d’énergies renouvelables (rapport de la Cour des comptes de mars 2018), l’Union européenne a décidé, en septembre 2018, de supprimer les mesures antidumping (taxes à l’importation) qui assuraient un minimum de protectionnisme aux rares constructeurs industriels européens.

Le très technocratique Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) atteint le paroxysme de la perniciosité.

L’article 106, au nom de la «concurrence libre et non faussée», impose l’ouverture à la concurrence de tous nos services publics, les soumettant de fait à la notion de rentabilité entrepreneuriale. 

Deux exemples sont symptomatiques : 

  • la privatisation des barrages hydroélectriques (150 d’ici à 2022 et l’ensemble du parc d’ici à 2050) qui sera responsable de l’augmentation des tarifs de l’électricité (et ce, indépendamment de l’augmentation de 6% déjà prévue en juin 2019).  

  • L’ouverture à la concurrence de la SNCF avec notamment le volet TER prévu en 2023. Les grandes perdantes seront inévitablement les petites lignes qui irriguent la ruralité. Pour se déplacer, il faudra donc prendre la voiture. Où est la cohérence écologique ? 

L’article 140 interdit à notre budget national d’avoir un déficit de plus de 3% de notre PIB.

Prise en étau entre la soumission à des politiques communautaires coûteuses (gestion d’une immigration massive, contribution excédentaire au budget de l’UE, impuissance face à la concurrence fiscale et déloyale infra européenne...) et une absence de souveraineté budgétaire, la France doit, pour faire des économies, organiser elle-même le démantèlement de ses services publics de proximité (maternités, classes, bureaux de poste, antennes CPAM, trésoreries...).

Une fois de plus, cette désertification rurale conduira à l’usage de la voiture.

Le «désaménagement» du territoire additionné à la casse des services publics sont en marche pour la destruction de l’environnement !

Face à ces grands enjeux, le juste-échange doit s’imposer comme le nouveau modèle commercial. Le localisme, fils du bon sens, nous permettra d’inverser le coût de la distance pour favoriser la consommation de proximité, de protéger notre biodiversité et nos ressources et ainsi léguer aux générations futures un avenir sain dans un monde durable. 

Edwige Diaz

Tribune libre

24 mai 2019

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