Tribune de Mme Annika Bruna, Député Français au Parlement européen, membre de la commission d’enquête sur le transport des animaux
La Chine a adopté en juin dernier un nouveau cadre réglementaire par lequel elle autorise l’importation et la mise sur le marché des cosmétiques ordinaires, c’est-à-dire la majorité des produits cosmétiques, à l’exception des crèmes solaires et des colorants capillaires, sans les tester sur des animaux.
Ces tests seront remplacés par la délivrance aux autorités chinoises d’un certificat de conformité aux Bonnes Pratiques de Fabrication, fourni par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), et d’une évaluation de la sécurité du produit.
Le nouveau cadre réglementaire chinois entrera en vigueur cette année. Cette réforme conforte la législation européenne qui a supprimé les derniers tests sur les animaux, malheureusement dans le seul secteur des cosmétiques, en mars 2013.
Au regard de l’importance du marché chinois, c’est une avancée notable vers le bien-être animal. C’est aussi une bonne nouvelle pour le secteur cosmétique français, la Chine étant notre 2ème partenaire commercial dans ce domaine.
Il serait donc souhaitable que les autorités chinoises poursuivent leurs efforts en supprimant également l’obligation de tester sur les animaux les crèmes solaires et les colorants capillaires.
Il convient également que la Commission européenne respecte l’interdiction de l’expérimentation animale dans le secteur des cosmétiques.
En effet, cette interdiction a été remise en cause le 18 août 2020 par la chambre de recours de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Dans les affaires Symrise, cette agence européenne a estimé que le règlement REACH sur les produits chimiques rendait obligatoire les tests sur les animaux, même pour des substances utilisées exclusivement dans des produits cosmétiques.
Au moment où la Chine met fin à l’exigence de tests sur les animaux pour les produits cosmétiques, l’Union européenne ne peut pas elle-même remettre en cause cette interdiction !
