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Traité d’Aix-la-Chapelle : petits arrangements - grande trahison

Philippe Olivier

Tribune libre

17 janvier 2019

Tribune de Philippe Olivier, Conseiller Spécial de Marine Le Pen

Emmanuel Macron ne nous surprend jamais. Mondialiste il est, Européiste il reste.

Avec le traité franco-allemand qu’il entend signer le 22 janvier 2019, de manière emblématique, à Aix-la-Chapelle, la capitale de l’empire de Charlemagne, le Président donne toute la mesure de sa toxicité idéologique et politique.

Un européisme échevelé

Reconnaissons-lui une indiscutable constance. Le texte confirme la vision totalitaire de l’Union Européenne : nouvelle preuve de la haine de tout ce qui est français, son article 22 prévoit la mise en place d’un forum pour « travailler à un processus de transformation de nos sociétés » (sic). Sans surprise, le traité confirme la vassalisation de nos pays à l’Otan (article 4) et formalise les petits arrangements du « couple » franco-allemand en Europe (article 2).

Le plus grave n’est pas là.

Tout au long de ses vingt-huit articles, le traité égraine un dispositif conventionnel d’effacement de la France.

De nouveaux abandons de souveraineté

La notion asséchante de « convergence » revient de manière totémique. Le traité engage la France à  un alignement volontaire en matière de diplomatie et de défense (articles 3 et 4) comme en matière économique et sociale (préambule, articles 1 et 20).

Le triomphe d‘une vision post-nationale
Sans craindre d’attenter à nos principes régaliens et d’unité de l’Etat, le principe d’une diplomatie décentralisée au niveau des communes et des régions est, également,  sacralisé. (Préambule, articles 17 et 26)

L’article 24 prévoit que le conseil des ministres français accueillera en son sein un membre du gouvernement allemand.

Une co-souveraineté sur l’Alsace

Sous couvert de favoriser les « coopérations transfrontalières », le traité soumet subrepticement   l’Alsace à une sorte de co-souveraineté franco-allemande dans le cadre d’un « eurodistrict ». Au nom du « bilinguisme », il est prévu que la langue allemande y sera développée, on imagine à l’école et dans les services publics. La prochaine étape condamnera-t-elle nos compatriotes alsaciens à s’interdire de parler français et à revivre comme leurs aïeux de 1870« la Dernière Classe » ?

Le partage avec l’Allemagne du siège de la France au Conseil de Sécurité des Nations Unies

En deux articles gigognes, les rédacteurs opèrent un changement majeur dans les attributs de la souveraineté française à l’Onu et dans les instruments diplomatiques du rayonnement de la France sur la scène internationale.

L’article 4* prévoit que des échanges de diplomates entre les deux pays seront possibles notamment à l’ONU, y compris dans la représentation au Conseil de sécurité. Immédiatement, des diplomates allemands vont juridiquement pouvoir accompagner puis remplacer des Français dans la délégation du Conseil de sécurité où la France détient un siège de membre permanent.

L’article 8 **, plus spécifiquement consacré au Conseil de Sécurité, prévoit de renoncer à l’autonomie de décision de la France et d’y associer obligatoirement la RFA. De manière explicite, il est prévu de faire de la représentation de l’Allemagne au Conseil de sécurité « une priorité de la diplomatie » française.

Chacun comprend que le processus qui est ainsi engagé annonce le partage avec l’Allemagne du siège de la France au Conseil de sécurité. S’il venait à son terme, il signifierait l’effacement de la France comme acteur indépendant sur la scène internationale et finalement la disparition de la France comme puissance diplomatique majeure.

Après le Pacte migratoire de Marrakech et maintenant avec le traité d’Aix la Chapelle, force est de constater qu’ Emmanuel Macron a entrepris une destruction méthodique et accélérée de la France.

Tous les patriotes français doivent se lever pour s’opposer à des dirigeants indignes qui, parce qu’ils ne croient plus dans leur pays, ont décidé de l’abaisser jusqu’à la liquidation.

*Article 4 :  extrait :  « Ils établiront des échanges au sein de leurs représentations permanentes auprès des Nations Unies à New York, en particulier entre leurs équipes du  Conseil de sécurité,…. »

** Article 8

(1) Dans le cadre de la Charte des Nations Unies, les deux États coopéreront étroitement au

sein de tous les organes de l’Organisation des Nations Unies. Ils coordonneront étroitement

leurs positions, dans le cadre d’un effort plus large de concertation entre les États membres

de l’Union européenne siégeant au Conseil de sécurité des Nations Unies et dans le respect

des positions et des intérêts de l’Union européenne. Ils agiront de concert afin de

promouvoir aux Nations Unies les positions et les engagements de l’Union européenne face

aux défis et menaces de portée mondiale. Ils mettront tout en œuvre pour aboutir à une

position unifiée de l’Union européenne au sein des organes appropriés des Nations Unies.

 

(2) Les deux États s’engagent à poursuivre leurs efforts pour mener à terme des négociations

intergouvernementales concernant la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies.

L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du

Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande.

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Philippe Olivier

Tribune libre

17 janvier 2019

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