La situation alarmante en Martinique concernant les pénuries d'eau nécessite une attention urgente et des actions concrètes.
La désorganisation manifeste entre les différents établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) martiniquais concernant la distribution de l’eau est l’une des causes de cette crise. Il est inadmissible que, malgré les travaux réalisés pour raccorder le réseau du Nord au centre de l'île, les nouvelles canalisations entre Schœlcher et Case-Pilote restent non alimentées en raison de l'absence d'un accord entre la Communauté d’agglomération du Pays Nord Martinique et la Communauté d’agglomération Centre-Martinique.
Cette situation illustre un manque flagrant de gestion, et une indécente politisation de l’eau. Ce bien commun essentiel devrait pourtant être étranger à de si médiocres compétitions d’intercommunalités, surtout lorsque l’on sait que le déficit de production d’eau est de 20 % pendant la saison sèche, comme l’indique La 1ère dans un article du 26 avril dernier. Ceci, les Martiniquais en paient concrètement et quotidiennement le prix.
En tant que député du Rassemblement national (RN) au Parlement européen, je dénonce régulièrement ce problème, récurrent dans nos départements des Antilles autant qu’à Mayotte, et qui atteste du manque de volonté des pouvoirs publics vis-à-vis des départements et régions d’outre-mer. Comme tous les députés européens des outre-mer, mon collègue Max Orville, député Renew/MoDem représentant la Martinique dans cette assemblée, n’a rien trouvé à redire, votant systématiquement contre les résolutions et amendements que j’ai déposées ces derniers mois pour permettre à tous les ultramarins d’accéder à l’eau, et faire établir par la Commission européenne la ligne budgétaire nécessaire.
Avec le RN, j’exhorte donc les autorités concernées à adopter une approche plus rigoureuse et solidaire en matière de gestion de l'eau à la Martinique, quitte à la centraliser par la création d’une autorité unique de l'eau si cette solution est la plus appropriée, ce que la dangereuse compétition des EPCI - au détriment de l’accès à l’eau des Martiniquais - laisse peut-être entrevoir.