Les images de ces dernières semaines aux Pays-Bas sont saisissantes : plus de 40 000 agriculteurs néerlandais ont bloqué les grands axes routiers et les centres de distribution alimentaires. La manifestation, d’une ampleur inédite pour le pays, s’est progressivement durcie, aboutissant à des situations d’affrontement avec les forces de l’ordre.
La raison de ce mécontentement est claire : le grand programme environnemental présenté par le gouvernement néerlandais, qui impose une réduction de 50% des émissions d’azote du secteur agricole, ne passe pas. Celui-ci aboutira, selon les autorités, à la fermeture de centaines d’exploitations agricoles, et à la réduction générale de 30% du cheptel bovin.
Au-delà de cette décision nationale, c’est le mal-être des éleveurs européens qui s’exprime. Après leur avoir imposé de produire toujours plus, tout en les soumettant aux règles impitoyables du libre-échange mondialisé, nos dirigeants leur imposent aujourd’hui des baisses drastiques de production. Avec une grande brutalité, l’élite bureaucratique hors-sol se permet de décider ou non de leur survie. Les éleveurs sont en fait les victimes de la politique d’écologie punitive menée par les gouvernements des États membres de l’UE, et pilotée depuis Bruxelles avec le funeste programme « De la ferme à la fourchette ».
Nous ne pouvons plus ignorer cette colère et devons écouter les difficultés d’une profession qui ne sait plus que faire, tant elle est stigmatisée. Il faut agir de toute urgence sur les causes profondes de ces événements : faire cesser l’idéologie libre-échangiste de l’UE, qui tire notre agriculture vers le moins-disant environnemental et social, et rappeler à nos éleveurs français qu’ils ne sont pas le problème mais la solution pour garantir la durabilité de notre modèle agricole et notre sécurité alimentaire.