Sous prétexte de transition écologique, Emmanuel Macron et le gouvernement Philippe ont méthodiquement planifié sur toute la durée du quinquennat une flambée de la fiscalité du carburant qui aggrave non seulement la flambée du prix du baril mais aussi le matraquage fiscal des classes moyennes et populaires.
Avec le cynisme qui le caractérise, Emmanuel Macron s’avère un écologiste de tribune et non d’action qui a soigneusement éviter de s’attaquer au cœur de la pollution environnementale.
Constat : la fiscalité verte, la continuation du matraquage fiscal par d’autres moyens
En matière d’augmentation de Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et de sa majoration concernant le gazole, Emmanuel Macron met, comme souvent, ses pas dans ceux de François Hollande.
En 2018, la fiscalité a ainsi fait bondir la TICPE de 7,6 centimes par litre de gazole et de 3,9 centimes pour l’essence. En 2019, le budget prévoit une hausse supplémentaire de 6,5 centimes pour le gazole et de 2 ,9 centimes pour l’essence.
Cette trajectoire doit se poursuivre jusqu’à la fin du quinquennat, la TICPE rapportant 11 milliards à l’Etat en 2017, 13 milliards cette année et 17 milliards en 2019.
En d’autres termes, en avril 2016 on payait le gazole 0,99 euro et aujourd’hui 1,50 euro. Soit, pour tous ceux qui doivent prendre leur voiture tous les jours, notamment en zone rurale et péri-urbaine, un surcoût de plus de 1000 euros par an, l’équivalent d’un smic !
Pour rappel : lorsque nous mettons 1 euro au passage à la pompe, 60 centimes partent à l’Etat. Afin de juguler la flambée du carburant, le Gouvernement pourrait ainsi réduire les taxes lorsque le baril s’envole. Ce mécanisme a existé en 2000 et 2002. Aujourd’hui, le Gouvernement fait le choix inverse.
Décryptage : le Gouvernement épargne les vrais pollueurs tels que le transport maritime
Si Emmanuel Macron et Edouard Philippe s’acharnent sur les automobilistes, ils épargnent avec soin les véritables pollueurs dès que des intérêts financiers et idéologiques sont en jeu.
Une étude publiée en juin 2015, par l’université de Rostock et un centre de recherche sur l’environnement allemand, établit un lien sans équivoque entre les gaz d’échappement des cargos et des maladies graves. Selon cette étude, les émissions du transport maritime provoquent 60 000 décès par an dans l’Union européenne et coûtent 58 milliards d’euros aux services de santé des pays européens.
Ainsi, dans les quartiers à proximité immédiate du port de Marseille, le nombre de cancers des voies respiratoires a augmenté au même rythme que la concentration de particules ultrafines qui y est à présent 12 fois plus élevée que dans le reste de la ville.
Les carburants maritimes sont 2 700 fois plus toxiques que le diesel routier. Pourtant, chaque année, le transport routier paie 35 milliards d’euros de taxes sur les carburants alors que le transport maritime utilise des combustibles…non taxés !
Pour mémoire, le transport maritime est responsable de plus de 20% de la consommation de carburant mondiale.
Très peu réglementé et emblématique d’un libre-échangisme poussé jusqu’à l’absurde, ce secteur est complétement épargné par la prétendue volonté écologiste de l’Exécutif.
Solution : faire le choix d’une véritable écologie enracinée
Remettre en cause, par la mise en œuvre d’un protectionnisme intelligent, le libre-échangisme sauvage et le dumping social, sanitaire et environnemental qui va avec.
Il ne peut y avoir de véritable écologie sans unité de production agricole et industrielle à taille humaine et en circuit court. Ni sans un libre-échange raisonné, régulé et loyal.
En prétendant l’inverse, Emmanuel Macron confirme que « Make our planet great again » n’était qu’un slogan marketing. La véritable politique environnementale d’Emmanuel Macron se résume comme celle de ses prédécesseurs à un « deux poids, deux mesures » : « make your taxes great again » pour l’écrasante majorité, « make Finance great again » pour quelques-uns.