Tribune libre d’Eric Domard, Conseiller spécial de Marine Le Pen
Le qualificatif infâmant d’extrême droite n’y suffisant pas, Emmanuel Macron a donc décidé de franchir une étape supplémentaire, sombrant dans le sordide et l’innommable : assimiler des idées politiques et les mouvements qui les représentent à une terrible maladie qui encore aujourd’hui touche plus de 200 000 personnes dans le monde.
Cette pandémie qui a fait des ravages pendant des siècles avait cette sinistre particularité de mettre au ban de la société ceux qui en étaient malheureusement victimes.
Condamnés à porter un signe distinctif, à agiter une cloche pour prévenir de leur présence, isolés, maltraités et exclus systématiquement de tout lieu de vie, tel était le sort dramatique des lépreux.
Outre que cette comparaison est d’abord l’expression d’un profond mépris pour tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore de la lèpre, elle est à l’évidence le signe profond d’une panique qui a gagné celui que rien ne semblait pouvoir arrêter dans sa marche triomphale vers l’Olympe.
Fatigue physique ou fragilité psychologique ? La question est posée, tant Emmanuel Macron sombre dans une confusion sémantique au fur et à mesure qu’il perd pied dans les enquêtes d’opinion et qu’il s’enferme dans un splendide isolement au sein même de l’Union européenne.
Inaudible, impuissant, Macron se veut donc de plus en plus méprisant. Quoi de plus prévisible en somme, l’insulte, étant ce qu’il reste aux élites quand elles n’ont plus rien à proposer et que les peuples leur font l’affront de leur résister.
Une méthode qui n’est que le succédané poussiéreux de la diabolisation orchestrée en son temps par une gauche mitterrandienne qui tentait par tous les moyens de contenir la poussée du vote national.
La condamnation morale, l’excommunication idéologique, ce totem défraîchi autour duquel les élites tournent frénétiquement dès que le vent ne les porte plus, sont donc maladroitement et grossièrement remises au goût du jour par Emmanuel Macron.
En pure perte, le locataire de l’Elysée qui a décidément du mal à s’affranchir des oripeaux du vieux monde politique, n’a pas pris conscience que l’histoire avançait dans le sens inverse de celui sur lequel il croyait orgueilleusement pouvoir peser.
Le vent a tourné et pas dans la direction souhaitée par Macron, la liberté que les élites mondialistes pensaient encadrer, reprend le pouvoir partout, rejetant le concept de la souveraineté limitée, doctrine liberticide des anciens autocrates soviétiques, imposée aux pays soumis à Moscou.
D’est en ouest, la liberté guide les pas des peuples et ceux qui s’obstinaient à croire qu’il n’y avait pas d’alternative à la vision carcérale de l’Union européenne sont face à leurs illusions perdues.
Macron, qui il y a un an et demi, se faisait fort de façonner l’Europe à sa main, est désormais au pied du mur, lâché il y a quelques jours par Angela Merkel, contrainte de jeter l’éponge, désavoué à chacun de ses déplacements, dernièrement en Europe de l’Est, où son Europe ouverte aux vents de l’immigration massive, son idéologie ultra-libérale et son multiculturalisme, heurtent les sensibilités nationales.
C’est là un fait majeur qu’Emmanuel Macron ne veut pas admettre, on ne construit pas l’Europe sur le déni des réalités et contre la volonté des peuples et on ne force pas la main à des opinions publiques par l’anathème et le mépris.
L’outrance verbale poussée à l’extrême aura au contraire l’effet inverse que celui recherché, en solidarisant les peuples avec leurs dirigeants, ainsi visés pour leurs choix politiques légitimes et démocratiques.
Cette politique de la peur sur laquelle surjoue Emmanuel Macron effondre le mythe de l’Europe de la paix brandi ad nauseam par les prédicateurs de l’Union Européenne.
Or, on ne construit et on ne rassemble pas sur l’exclusion, la discrimination, le rejet et la condamnation de dizaines de millions d’Européens dont le seul crime est de vouloir choisir leur avenir et maîtriser leur destin.
Chacun devra en avoir conscience au moment de poser son bulletin dans l’urne le 26 mai 2019, le fédéralisme c’est la guerre. Aujourd’hui des mots, mais demain qu’en sera-t-il si cette idéologie de la contrainte, du chantage et de la menace permanente venait à régir la vie de 512 millions d’Européens ?