La France « bleu blanc rouge » plus forte que la France « black blanc beur »

Aleksandar Nikolic

Tribune libre

05 juillet 2018

Une fierté nationale retrouvée

Samedi dernier 17h30, dans un bar en région parisienne, j’assiste avec des amis à la magnifique victoire française face à l’Argentine. À l’issue d’une nouvelle Marseillaise entonnée par les 100 personnes présentes, un petit garçon hurle « papa, je suis fier d’être français ». Dans un pays en crise d’identité où plus grand monde n’ose la revendiquer, ces moments de joie collective en « bleu blanc rouge » redonnent de l’espoir à tout patriote en proie au doute : ce peuple a profondément un cœur français qui ne demande qu’à vibrer après des années de cessation d’activité. Le football peut servir de défibrillateur idéal !

Un amour écorné par les maux français

Défibrillateur ou pas, un sang bleu blanc rouge ne coulera pas dans toutes les veines et toutes les artères. Certains Français de papier rejettent notre équipe, comme ils rejettent tout de la France, leur haine ayant décuplée depuis la non-sélection d’un Karim Benzema sombrant souvent dans le communautarisme.

Des patriotes sincères craignent, eux, la récupération par certains médias et politiques qui tentent déjà de diffuser leur vision immigrationniste en valorisant les joueurs selon leur couleur de peau, leur degré de métissage ou leur origine. Ces propagandistes échoueront… Les Français et les joueurs les représentant n’ont plus la naïveté de 1998. La majorité des Français rêve désormais d’une nation forte et unie et de voir notre équipe de football l’incarner !

L’illusion de la Coupe du monde 1998

En 1998, le peuple français vécut une des plus grandes fêtes communes de son Histoire, idéalisant une équipe victorieuse qui laissait pourtant déjà apparaître les signes d’un communautarisme latent. Le soir de la victoire, Lilian Thuram voulait faire des photos entre « blacks » sans les blancs de notre sélection et l’équipe représentait une France « black blanc beur » selon des médias exacerbant les différences entre les Français…

Les mariages trop rapidement célébrés et consommés finissent souvent par des divorces difficiles. Ce dernier fut prononcé à Knysna durant la Coupe du monde de 2010 après la grève de joueurs biberonnés à l’argent facile et à la culture gangsta rap. Les affaires Benzema, Ribery, Nasri finirent de décrédibiliser une sélection qui incarnait bien plus les racailles de banlieue que la France éternelle.

L’opération séduction pour une coupe de monde 2018 en apothéose

La fédération nationale de football choisit Didier Deschamps pour l’opération reconquête et ça marche. Dans le jeu, après une finale à l’Euro 2016, la France devrait retrouver le Brésil dans une demi-finale qui s’annonce comme une finale avant l’heure.

Éthiquement, les écarts de conduite sont bannis, les joueurs à problème qui n’ont pas la France au cœur sont écartés. Tous les joueurs chantent la Marseillaise avec fierté et tous prônent leur amour de la France. Griezmann scande « vive la France, vive la République » à la fin du match face à l’Argentine, Pogba « qu’il veut se tuer pour l’équipe de France », Umtiti que « son rêve a toujours été la France et que jouer pour le Cameroun n’a jamais été une option », l’étoile M’bappé que « sans renier ses origines, il est avant tout un français catholique » ; Pavard, Lloris, Giroud ou Varane sont les incarnations du gendre idéal fantasmé par toutes les mères françaises.

Pendant 90 minutes, nos joueurs représentent la France contemporaine avec ses qualités et ses failles colmatées par la volonté d’une fédération forte.

Vingt ans après, à la semaine près, la victoire de la France « black blanc beur » de 1998 pourrait être supplantée par la victoire d’une France « bleu blanc rouge », redonnant une fierté à notre peuple, une identité retrouvée et assumée.

Dans cette coupe du monde, devenue un terrain d’affrontement géopolitique entre nations, notre équipe et notre peuple pourraient enfin s’unir dans un rassemblement national qui doit faire gagner la France le 15 juillet prochain, pour la postérité et bien plus encore…

Aleksandar Nikolic

Tribune libre

05 juillet 2018

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