La « Conférence sur l'avenir de l'Europe », gadget politique fantoche bricolé par Emmanuel Macron, se révèle de jour en jour plus lamentable.
Il y avait déjà eu ces « panels de citoyens » choisis « au hasard » (mais tout de même assez triés pour être « représentatifs ») dans la plus parfaite opacité ; il y avait eu ce cadrage des citoyens par des « experts » uniformément européistes ; il y avait encore eu ces conclusions rédigées avant même la fin des travaux tant leur résultat, qui n'est qu'une manipulation politique, était évident.
Voici que le cadre technique même de cette parodie de démocratie directe se révèle défaillant.
La Commission européenne, chargée de l'organisation de la Conférence, en a en effet hébergé le site sur les serveurs d'Amazon, société américaine, de sorte que les données de tous les citoyens ayant « donné leur avis » en ligne ont pu être transférées aux États-Unis.
Plusieurs particuliers et collectifs ont déposé plainte devant le Tribunal de l'Union européenne contre la Commission, qui n'en est pas à son coup d'essai. Humiliée, déjà, en 2015 et en 2020 par les arrêts dits « Schrems » I et II, par lesquels la justice européenne a reconnu que l'échange de données personnelles avec les États-Unis était illégal car ce pays ne garantissait pas la sécurité de ces données, la Commission doit s'apprêter à un nouveau camouflet juridique.
Quant à Macron et à sa Présidence française de l'Union européenne, maître d'œuvre de cette mauvaise comédie, il montre plus que jamais que, loin d'être le garant d'un renouveau européen, il est le laquais du mondialisme, des multinationales, auxquels il perpétuera notre sujétion jusque dans la forme.
Contre cette soumission permanente aux G.A.F.A.M., contre les centres « européens » de données en réalité adossés aux géants américains du numérique, nous voulons le développement de projets et d'infrastructures réellement autonomes, souveraines, au service des Européens, et hébergeant leurs données en Europe selon les règles européennes.