Monsieur le Ministre,
Nous apprenons par divers canaux officieux la répartition discrète de clandestins provenant des Hauts-de-France à destination de l'Occitanie et de notre département appelée « opération Calais » !
C'est avec surprise que j'ai donc constaté le déplacement de 29 migrants dans notre département et inévitablement dans notre ville (en raison des équipements de centralité et de santé dont nous disposons). Mais cette « répartition » concerne 1000 individus dans 5 autres départements (31, 46, 48, 11 et 65).
Cette opération a été ordonnée pour désengorger les structures d'accueil du nord de la France, saturées par une arrivée massive de demandeurs d'asile, dans un département comme le nôtre ou pourtant le Centre de Rétention Administrative et nos rues affichent complet ! Dans quel but ?
En tant que citoyen, je réprouve ces méthodes qui consistent à imposer des migrants dans le secret des cabinets ministériels sans consultation préalable des élus. Ni le maire de Perpignan, ni le Département, ni aucun autre élu d'ailleurs n'ont été prévenus.
Je crois pourtant que nous avons le droit d'avoir un minimum d'informations sur ce sujet sensible. Depuis quand dans notre dos assiste-t-on à ces répartitions géographiques « discrètes » ? Combien d'individus sont concernés ?
Cette répartition anarchique me choque tant sur le plan humain que sur le plan politique. En tant qu'élu du peuple je dénonce ces méthodes discrétionnaires.
Vous ne règlerez pas le problème de l'immigration illégale en répartissant les clandestins sur tout le territoire. Vous ne faites que répartir la misère car les problèmes d'insécurité, de communautarisme et de pauvreté sont déjà bien présents partout.
En tant que maire de Perpignan, je suis confronté chaque jour à la détresse de plus en plus de jeunes désœuvrés abandonnés à leur triste sort et bien trop souvent les proies de mafias locales qui les «utilisent » dans la drogue, la prostitution ou divers trafics. Vous vous défaussez en réalité sur les maires qui, en première ligne, devront essuyer les plâtres de cette politique irresponsable.
Je ne veux pas que Perpignan, ville déjà bien marquée par la pauvreté, ne subisse une aggravation de la situation au moment où avec mon équipe municipale nous œuvrons à son redressement.
Je n'ai pas vocation à devenir le sous-traitant des trafiquants d'êtres humains ou de certaines associations complices de cette anarchie migratoire. Trop c'est trop !
Je vous demande donc de mettre fin à cette politique du pire qui sous couvert d'humanisme prépare le chaos futur et déstabilise nos villes.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à ma considération parfaitement républicaine.