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Intervention de Joëlle Melin, Conseiller Régional de PACA, lors de l'Université d'Eté du Front National à la Baule.
Thème : La Santé
Les maladies cachées de notre système de santé
L'actualité de ces jours-ci concernant les médicaments et le déficit de la sécurité sociale ont rappelé une nouvelle fois les très grandes difficultés de notre système de santé. Comme toujours « le trou de la SS »…
Et si on vous en parle, vous répondrez : il y a trop d’abus : il y a ceux qui perçoivent sans cotiser et les professionnels de santé qui fraudent. Il y en a assez de cotiser toujours plus pour être de moins en moins bien remboursés, de toujours demander des sacrifices aux mêmes. Disant cela vous avez bien sûr raison. Mais peut être, et c’est ce que je vais tenter de vous démontrer, êtes vous loin du compte.
En effet la problématique est beaucoup plus large: il existe de très multiples dysfonctionnements, à tous les niveaux, Vous en connaissez déjà une grande partie, je vous exposerai les autres: il convient de les détailler, mais aussi de les rapprocher les uns des autres à la manière d’un puzzle grâce à un fil conducteur
Car fil conducteur il y a : avec une lecture de droite nationale, il y a longtemps que nous savons que L’Etat providence, même s’il a rendu des services, n’a jamais été qu’un leurre.
En préambule je crois important de faire deux remarques :
- la situation est très grave, mais elle est loin d'être désespérée : elle suppose une prise en charge globale urgente et sans concession : c'est ce que Jean Marie puis Marine Le Pen ont proposé dans leurs programmes successifs.des Présidentielles
- deuxièmement, la démarche politique et la démarche médicale sont tout à fait comparables : dans les deux cas, il convient avant tout de poser clairement le problème, d'en examiner toutes les facettes à la lecture de connaissances les plus larges, puis fort d'un diagnostic le proposer et surtout mettre en route le traitement nécessaire en urgence puis le traitement de fond puis le traitement évitant les récidives. Faute de quoi, c’est l’erreur de jugement.
Nous ferrons donc le constat de la situation, nous nous demanderons comment on en est arrivé là, quelles sont les maladies en cause et quel traitement leur apporter
A/le constat
Notre système de santé est caractérisé par de nombreux aspects très positifs aussi bien dans l’esprit qui l’anime que dans les services rendus aux usagers de santé.
En revanche, il est aussi et surtout l’objet d’une dérive économique, politique et sociétale gravissime voire mortifère, qui est à ce point avancée qu’aujourd’hui, nous nous retrouvons quasiment dans la même situation de difficultés qu’en 1925, à la naissance de la SS.
Tout se passe comme si cette dérive était orchestrée, qu’elle ne relevait pas de la fatalité. Tout se passe comme si notre système social était devenu, tout à la fois, un redoutable outil de gouvernance nationale et un outil de la guerre économique mondiale qui se joue depuis un siècle.
B/ comment en est on arrivé là ? La réponse est dans l’histoire du système
Elaboré à l’occasion de la grande révolution industrielle des XIXe et début XXe siècles pour préserver la paix sociale, notre système de protection sociale (assurance veuves et orphelins, accidents de travail, invalidité, maladie, retraite) s’est construit peu à peu entre les patrons chrétiens sociaux et des syndicats, avec la création des sociétés de secours mutuel. Jusqu’alors seuls les riches pouvaient se soigner. Les autres allaient dans des Hôtels Dieu, à la grâce de Dieu… l’Etat ne se mêlait de rien, en dehors de la période de la révolution où les Hôtel-Dieu représentaient le premier parc immobilier d’Europe : non rentables, ils ont été rendus aux bourgeois bienfaiteurs, la trace en est le maire président du conseil d’administration des hôpitaux
A partir de 1925, au sortir de la première guerre mondiale et de ses conséquences humaines et économiques désastreuses, les patrons ont laissé peu à peu leur place à l'État, qui, en captant une partie des assurances existantes, a géré le risque de 30% des salariés. Les riches payaient leurs soins sans assurance et profitaient des maisons de santé qui sont devenues les cliniques privées. Les autres, les indigents, ont été jusqu’en 1941 soignés gratuitement dans les hôpitaux, successeurs des Hôtel-Dieu, En ville, les médecins ne les faisaient pas toujours payer.
Parallèlement, le système de gestion s’est structuré avec un organisme à la fois préleveur de cotisations et payeur de prestations : les URSSAF
En 1945, dans le grand bradage d’une partie de nos rouages d’état aux communistes, a été créée la gestion paritaire : gestion bipartite patronat et représentant syndicaux, tous résistants cela va sans dire. Les professionnels de santé en sont toujours exclus. Philosophiquement, il nous a été vendu – en partie à juste titre - la justice sociale et l’Etat providence. Mais au prix d’un mécanisme pervers : un prélèvement à la source au motif d’une cotisation assurance, alors que sa proportionnalité aux revenus en faisait, dans la réalité, un impôt progressif : faisons payer les riches. Hollande ne dit rien d’autre.
Dans les années 1980 tous les français étaient pris en charge, y inclus les indépendants et agriculteurs qui gagnaient encore leur vie.
Puis progressivement mais inexorablement, ironie ou balancier classique de l'histoire, c’est le capitalisme boursier mondialiste qui récupère la gestion du système de protection sociale français, l'État étant prêt à lui confier l’énorme masse financière de près de 400 mds d'euros dont près de 200 pour la seule santé. Les conditions de la captation marchande ont été mises en place, très exactement comme dans tous les autres domaines de notre activité nationale, à bas bruit : au fil des conventions, réformes, ordonnances recommandations et autres lois de financement de la sécurité sociale, le système de distribution de soins a été planifié, les acteurs formatés et instrumentalisés, le financement et la gestion de la SS ont reposés sur la seule vision comptable, ignorante des impératifs sociaux et médicaux. Car cette privatisation là, qui porte sur un marché pas tout à fait comme les autres, se doit d’être très vite très rentable
Dans tout cela une constante : chaque dispositif destiné à sauver la SS a échoué …précisément pour justifier la réforme ultérieure toujours plus contraignante …au motif que la précédente n’a pas marché….le but étant d’arriver à un système totalement planifié dans lequel soignés et soignants n’aient plus leur mot à dire, La preuve en est la disparition régulière du ministère de la santé et sa soumission totale au ministère des finances et des solidarités
Il ne faut pas non plus que cela marche, car nos gouvernements successifs perdraient un outil de pression politique sociale majeur. Regardez avec moi : « truquer « les comptes de la SS permet
Il n’y a plus de philosophie ni de philanthropie dans le système, plus de justice sociale ni de préférence nationale. Il n’y a plus que la maladie gravissime du mondialisme qui a touché notre santé. Vous comprenez mieux pourquoi, alors que nous allons dans le mur, personne n’a jamais voulu arrêter le processus
C/ Maintenant que nous savons de quoi nous parlons et la lecture que nous en faisons, regardons de plus près quelles sont ces maladies cachées à tous les échelons et quels traitements leur appliquer
1/ le système de distribution de soin et son bras séculier les ARS
Créés par la loi Bachelot, elles sont un outil de décentralisation et de planification à outrance Les directeurs en ont rang de préfets et ne connaissent généralement rien au domaine de la santé. Ils sont coulés dans un bloc de cécité purement comptable.
Les ARS doivent à terme décider de tout ce qui concerne l’hospitalisation publique et privée mais aussi sur la médecine libérale et tout le tissu médico social. Non seulement sur les installations mais aussi les spécialités autorisées et le contenu des activités professionnelles .Il n’y a plus de libéralisme qui tienne.
Elles sont un outil de régionalisation, non dans le versant intéressant des observatoires régionaux de la santé, bon échelon d’observation des particularités médicales loco régionales mais dans le versant gestion décentralisée, à l’origine de l’éclatement potentiel de l’Etat. Cet aspect est particulièrement dangereux comme le prouvent les effets de la crise dans la riche Catalogne où la santé a été le premier service rationné.
Elles sont aussi un outil de planification décidant des ouvertures de lits d’hôpital et de maison de retraite, mais surtout de leur fermeture, créant ainsi des déserts médicaux.
Les grands groupes qui possèdent déjà les maisons de retraite et presque toutes les cliniques privées sont dès lors sûrs d’avoir un taux de remplissage maximum. Demain, ces groupes privés entreront par la force de directives européennes dans le capital des laboratoires de biologie, des pharmacies , dans la gestion des maisons de garde médicales via des conventions directes avec les professionnels de santé, au capital des établissements médico sociaux lorsque les conseils généraux seront à genoux, et surtout dans la gestion des hôpitaux publics au titre d’un partenariat public privé.
Enfin, à l’instar d’AXA, qui a sans doute des capitaux du Qatar, et qui depuis de nombreuses années aide à la gestion de la CRAM d’Ile de France, c’est la totalité du « marché de la santé » qui aura été victime à la méthode du voleur chinois, de la mondialisation.
2/ hôpitaux cliniques les urgences
Depuis les lois DEBRE de 1958 l’hôpital public a peu à peu conquis des lettres de noblesse avec un triple objectif de soins, de formation clinique précoce, et de recherche dans les CHU. La faculté assurait une formation théorique en parallèle. Mais peu à peu, l’hôpital à été victime de plusieurs éléments qui, cumulés l’ont gravement affaibli.
- la qualité décroissante de ses cadres, particulièrement des chefs de service dont la nomination, comme pour les cadres de la police, n’a plus grand chose à voir avec les compétences mais plutôt avec des relations plus fraternelles que confraternelles.
- La pénurie de soignants mal payés, la moindre formation des auxiliaires médicaux et le transfert de tâches tel un jeu de chaises musicales, la bureaucratie : dès lors, leur manque de motivation de certains et surtout d’humanité est devenu criant
- Les 35H, inapplicables en milieu hospitalier, ont alourdi les tâches parallèlement à une stagnation du nombre de personnel
- Le poids des syndicats et des pressions d’embauche du maire local
- Les médecins à diplômes étrangers qui ont gravement abaissé la qualité et surtout la sécurité médicale par des diplômes invérifiables et/ou peu de vérification sérieuse d’équivalence de leurs connaissances Dans le même temps les jeunes nationaux sont refusés avec 13 de moyenne..
- Et maintenant un manque criant de lits, après de très multiples fermetures arbitraires décidées depuis 20 ans au motif de trop de lits : il s’agit d’une pénurie artificielle bien évidemment. demain le prix du lit médical se négociera à prix d’or.
- C’est ce qui explique que des grands groupes aient rachetés des cliniques structurellement déficitaires. elles sont devenues des réservoirs de lits à monnayer
Dans les années 1980 les pompiers ont passé des accords avec les hôpitaux pour rapatrier aux urgences publiques non seulement les blessés de la voie publique mais aussi des domiciles. Parallèlement les médecins libéraux, devenus en 35h dans la tête, n’assuraient plus la permanence de leur propre clientèle, qui, de facto a pris l‘habitude de rendre aux urgences pour tout et n’importe quoi. Actuellement des cas sociaux embouteillent les urgences dans un climat d’insalubrité, de grande insécurité. de pénurie de personnel mal formé mal payé (élèves infirmières, PAC, internes) L’accueil y relève souvent osons le dire de la maltraitance
- Les déserts en milieu rural en parallèle de la disparition des services publics et de la désindustrialisation : pourquoi voulez vous installer de force un médecin et sa famille là où l’état a désinstallé la poste et l’école et où il n’y a plus d’habitants faute de travail ?
- Les déserts dans les quartiers sensibles en raison de la délinquance et du trafic de drogue.
- en centre ville, dans des quartiers surdotés et aux résidents sans difficultés financières, ce sont les médecins qui refusent de faire des visites.
- S’y apparente le désert que constitue l’impossibilité de trouver des professionnels le WE et les vacances parce qu’ils ont dépassé leur quota: c’est tout le problème de la pénurie artificielle de soignants,
3/ Après l’hôpital, la médecine de ville:
Les professionnels de santé libéraux et leur structure de travail sont de plus en plus stigmatisés par les pouvoirs publics et les politiques comme étant seuls responsables du déficit de la sécurité sociale.
Certains cadres de Bercy, formatés dans des grandes écoles où l’autocritique et le doute pascalien ne font manifestement pas partie de l’enseignement, les considèrent même comme des délinquants. Faire perdre 10% de son revenu annuel en la déconventionnant à une pharmacienne qui applique le principe de précaution en ne privilégiant pas les génériques, relève d’un pouvoir insensé.
Comme dans toutes professions il y a des brebis galeuses, et il est vrai que certains n’ont vu l’exercice médical que sous le seul angle économique. Cela est malheureusement vrai pour certaines nouvelles infirmières qui ne choisissent souvent cette profession que pour éviter le chômage. Mais, lorsqu’au fil des conventions, les honoraires ne sont plus revalorisés en proportion des charges, la gestion du cabinet l’emporte sur l’acte médical. Il en est ainsi des dépassements d’honoraires. Sachez à la décharge de certains spécialistes que leur consultation est à 23 euros depuis 1992.
Parallèlement, les libéraux ont négocié pour de maigres centimes d’euros la perte de la liberté d’installation, de prescriptions par le transfert de cette tâche aux infirmières, sages femmes kinés et pharmaciens ; et même certains actes médicaux entiers, comme les consultations pré anesthésiques et l’annonce de la maladie cancéreuse confiés aux infirmières plus ou moins formées. Il y a risque majeur d’erreur médicale.
Particulièrement sensibles aux difficultés financières, les plateaux techniques lourds comme les radiologues, les chirurgiens, les pharmaciens et les biologistes, ont subi soit des non revalorisations soit de véritables décotes, ils se voient imposer des prises de participation non désirées dans leur capital.
Comment s’étonner que des kinés jonglent avec la nomenclature et facturent des actes non faits, que des ambulanciers facturent plusieurs patients pour un même voyage et que les actes se multiplient en clinique..
Mais 30 ans de gestion comptable et non médicale de la santé, de rationnement et de contraintes ont eu raison de l’amour propre de professionnels, las de ne pouvoir exercer leur métier avec la tête et le cœur.
A propos de tête il convient de noter que la méthode globale antinomique de la démarche de diagnostic aggrave encore les difficultés des étudiants des filières scientifiques .Ce sont donc les études initiales qui seront à revoir pour préserver le bon niveau de beaucoup de soignants motivés et créer des vocations.
4/ le cas particulier du médicament et plus généralement de la recherche,
Son poids est environ de 40Mds, dont 30% prescrits par ou à l’hôpital, soit moins de 20% du budget de la santé. Il n’est donc pas l’alpha et l’oméga du système. Mais sa consommation a été x 2,5 avec une augmentation de 125% du prix moyen de vente en 20 ans, centrée sur 3 classes pseudo innovantes, en cancérologie en particulier
Mais il est un des gros débouchés de l’industrie chimique internationale, débouchés licites mais aussi frauduleux par les contrefaçons
Les génériques n’ont été qu’un outil de la guerre économique, en faisant mourir quantité de petits labos français exploitant d’excellents produits d’usage quotidien, pas chers, génériqués de facto depuis longtemps : au lieu de les maintenir, ils ont été supprimés au motif d’un service médical rendu prétendument insuffisant, alors que plusieurs dizaines d’années de prescriptions les déjà avaient validés. Les génériques retenus sont tous fabriqués hors de France, sans contrôle réel, pas plus hélas les médicaments originaux : il existe une suspicion légitime lorsqu’on connait les pratiques de certains industriels ou intermédiaires très condamnables : après le Médiator attendez vous à de nouveaux scandales, très inquiétants
Il faut exiger leur fabrication et leur contrôle sur le sol français, mais aussi valoriser la recherche aussi bien dans le public que dans le privé, puisqu’on a peu vu de molécules nouvelles sur le marché depuis 20 ans. Pourquoi ? Pas assez de recherches ou rétention de molécule, bénéfices redistribués aux actionnaires et non au département recherche et développement, recherche réservée aux bio et nanotechnologies qui sont l’avenir médical : il faudrait être éclairés, sous peine de voir l’espérance de vie stagner et la mortalité infantile de nouveau en hausse continuer de s’aggraver.
Le rôle de l’AFSSAPS devenue agence du médicament et des experts réellement indépendants est primordial, car tous les scandales comme le Médiator ont été cautionnés au cœur même de la tutelle.
5/ médecine préventive
Parent pauvre de notre système la médecine de prévoyance est très insuffisante. Elle devrait être privilégiée pour limiter la consommation médicale, au-delà bien évidemment de prévenir les maladies. Médecine de la petite enfance, médecine scolaire, médecine du travail et médecine en matière de santé mentale devraient être réhabilitées valorisées et enseignées en urgence. Or c’est tout le contraire qui s’est passé depuis 30 ans : les dispensaires ont disparu, les infirmières scolaires ne servent plus qu’à donner la « pilule », les médecins du travail ont vu leur rôle très diminué dans la loi Bachelot, les maladies professionnelles et environnementales font des ravages, les schizophrènes sont dans la nature.
6/ maintenant ce que vous ne voyez pas : la machine sécurité sociale :
Sa structure est trop lourde, opaque et complexe : elle comprend 3 régimes : le régime général, le régime agricole et celui des indépendants, le RSI, qui sont en train de fusionner, ce que nous proposons depuis longtemps ; s’y ajoutent environ un millier de régimes particuliers issus des corporatismes des XIX et XXèmes siècles (marins, banque, mines, régime gazier, S NCF, RATP.. tous en perdition, puisque parfois sans cotisants actifs comme le régime minier.
Pour la perception des cotisations, le régime général santé est composé de l’ACOSS, établissement public, de 88 URSSAF de droit privé et sans aucun statut juridique jusqu’en 1994, chargées de prélever les cotisations : Elles perçoivent pourtant 180,3mds.de cotisations, Elles sont à l’origine de 80% des faillites d’entreprises.
Pour verser les prestations, la Sécurité Sociale comprend 1 établissement de droit public: la CNAMTS et 101 CPAM de droit privé (c’est ainsi que les médecins contrôleurs ne peuvent avoir accès à des documents des médecins d’échelon local…) Total des prestations maladie AT MP 2011 : 197,4 mds : le compte n’y est pas
Il existe donc un passif important pour toutes les branches. Pour la seule maladie :
- Déficit 11,6mds 2010 et 8,6 en 2011
- Emprunts de l’ACOSS 24 mds 2009, 25 en 2010, et 15 en 2011, à la Caisse des Dépôts et consignation mais aussi à des banques privées
- 69 mds de dettes cumulées ont été transférés à la CADES dont la dette approche les 200mds d’euros, c’est le prix du faible déficit ». La CADES est donc elle aussi, obligée d’emprunter.
a/ pour des raisons démographiques : le vieillissement et les progrès de la médecine ont accru les dépenses bien sûr
b/pour des raisons économiques :
A titre de comparaison, chaque plan Alzheimer c’est 1,6Md sur 5 ans
c/ une très mauvaise gestion de la SS : seul le FN en parlait, les médias commencent de relayer.
20 ans de rapports de la cour des comptes disent que la gestion de la SS est déplorable, dans de très multiples domaines.
Qui gère ? Les grandes orientations sont données par le biais de la gestion paritaire : le MEDEF, donc les grandes entreprises à capitaux internationaux, est juge et partie dans sa gestion de la CNAM. C’est lui qui refuse la baisse des charges sociales, évidemment puisque le grand patronat bénéficie d’exonérations de charges contrairement aux TPE et PME.
Mais aussi les syndicats omniprésents bien qu'ils ne représentent plus que 5 % des salariés : ils sont à la CNAM mais aussi à la CNAF et à la CNAV Ainsi M. TEULADE, de la CFDT a été tour à tour président des 3 caisses. Maintenant les syndicats sont même à la tête des organismes de formation des futurs cadres de santé, les formatant à leur discours : on n'est jamais si bien servi que par soi-même. Remarquons que la CGT n’a jamais été partie prenante à la CNAM sauf brièvement à sa création: elle se cache derrière les CE et les mutuelles complémentaires en particulier la Mutualité Française, temporairement présidée par M. Teulade entre 2 présidences de caisse, son poste de ministre des solidarités…
Mais la gestion est aussi le fait de Bercy et des rouages administratifs qui tolèrent : quelques exemples parmi d’autres, petit florilège issu des 5 derniers rapports de la Cour des Comptes
(1 M ?) Deux ans de plan Alzheimer pour se faire refaire les seins…
- Caisse gazière abondée pour 500Ms en 2008
- SNCF, 50% abondé par l’Etat tous les ans
- RATP : abondé de 880 Ms en 2005
- MINES : absorbé par la SS en 2013
- RSI refus de certification CC en 2010, la MSA dont les recettes représentaient 17% des charges
- 20% des exonérations au titre des ALD seraient injustifiées. Sur un budget de près de 78Mds en 2010, soit plus de 60% du budget, au bénéfice de15% de la population. Elles sont bien sûr à contrôler avec bienveillance, mais aussi fermement et en urgence A priori, l’économie pourrait être de 4,5Mds
- La CMU attribuée à 6 millions de personne est une bonne chose en attendant la relance économique. Mais elle est l’objet de la détention de fausses cartes vitales de fraudes majeures au plafond de ressources
- La CMUC et aides d’état à la complémentaire santé s’accompagnent d’une consommation médicale 3 à 5 fois la moyenne Elles concernent + de 4, millions de personnes pour 1,5 Md, et s’accompagnent de la prise en charge intégrale de tous les frais, forfaits franchises…lunettes et dentisterie. L’économie potentielle serait au bas mot de 300Ms
- Les économies sont à faire à l’hôpital à hauteur de 260 Mssur les remises et rétrocessions 800 Ms sur les 2,5Mds de médicaments « hors listes » qui ne sont absolument pas contrôlés,
- En ville, sur les réseaux de production et de distribution couteux, le conditionnement, mais surtout les déremboursements en ville sont inefficaces (induisant des achats plus onéreux…), il faut les stopper en urgence
- Gravissime, il n’existe aucune centralisation ni informatique ni surtout juridique : les comptes globaux périphériques et centraux NE PEUVENT PAS être consolidés
- Sur les fraudes inter départementales et inter risques, entre la métropole et les DOM TOM
- Les réseaux d’alerte sont inefficients : retard de contrôles couteux
- La gestion du personnel et absentéisme : 6%,> à la moyenne nationale :
- La gestion de l’assurance maladie par les mutuelles et les assurances privés à hauteur de 250 Ms, créant des risques majeurs de double facturation
- Les actions sociales du régime général, en 2005 661Meuros, ont été versés en lieu et place des collectivités territoriales et en aides déguisées aux associations.
Le TOTAL des économies est de 25 Mds directs par an, mais plus surement à 40 à 50 Mds directs et indirects, 8 fois le déficit 2011 Nous sommes donc loin des 12 Mds de la TVA sociale et du petit milliard récupéré sur les génériques. et surtout des 50 cts d’euros par boite de médicaments qu’on impose à nos concitoyens.
Et les patients dans cette affaire ?
En fait et c’est bien normal, nous n’avons cessé d’en parler, certes en creux, en bien comme en mal, tout au long de cet exposé car ils sont en principe au cœur du débat, Pourtant ils ne sont plus que l’objet d’un marché dans lequel on est prié de cotiser mais pas de consommer, tout en évitant de prendre sa retraite si on est un travailleur national. A l’inverse tout vous est permis si vous facilitez le grand dessein des mondialiste.
Le diagnostic de tout cela, nous l’avons posé ensemble : notre système de santé, qui continue d’être un très bon système, est atteint d’une maladie chronique, certes en relation avec la conjoncture économique, mais surtout en relation avec des anomalies qui auraient dues être traitées au fur et à mesure. Il est encore temps d’y remédier tant au niveau des études et des comportements des soignants que de la responsabilisation des soignés. La reprise en main technique et financière de l’outil SS est toujours possible.
Le traitement : bon sens lucidité, volonté politique pour inverser un à un tous les dysfonctionnements détaillés.
La SS peut donc être sauvée sans reforme majeure en responsabilisant tous les intervenants dans une attitude rigoureuse : les patients doivent pouvoir être remboursés à la juste hauteur de leurs cotisations de soins de qualité, dispensés par des praticiens motivés et tournés vers leur tâche, le parlement doit contrôler de près les finances bien gérées et épurées, dans le cadre d’un plein emploi et d’une croissance retrouvée. Alors, avec une projection sur l’avenir, la modernisation nécessaire pourra commencer.
Et cela par l’application totale et sans faille du programme social, économique et populaire que Marine LE PEN a présenté, celui d’un état stratège qui crée les conditions de toutes les sécurités et alors nous mettrons fin à l’insécurité sociale et nous rendrons leur santé aux français.