Question écrite de Bruno Bilde sur la dernière déclaration scandaleuse du préfet de police de Paris

Bruno Bilde

Vie parlementaire

03 avril 2020

Question écrite de Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, sur la dernière déclaration scandaleuse du préfet de police de Paris

M. Bruno Bilde interroge M. le ministre de l’Intérieur sur la dernière sortie verbale de Monsieur Didier Lallement, préfet de police de Paris, qui s’est une nouvelle fois, pour ne pas dire une fois de trop, autorisé une liberté de langage indigne de son statut et de sa fonction.

En effet, ce vendredi 3 avril en matinée, alors qu’il était interrogé au micro de BFMTV sur le respect du confinement à l’aube des vacances de Pâques, Didier Lallement s’est livré à son exercice favori depuis qu’il a été nommé à la tête de la préfecture de police de Paris : user d’une brutalité aussi bête que méchante pour diviser les Français.

Celui qui devrait normalement être un serviteur de la République et non un sulfureux va-t-en-guerre, a souhaité culpabiliser les Parisiens qui décideraient de quitter la capitale pour les congés en déclarant :

« Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, désormais aujourd’hui ce sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté. C’est très simple. Il y a une corrélation très simple. »

Au-delà des leçons de morale de bas étage et de l’instrumentalisation honteuse des femmes et des hommes qui luttent contre la mort, il convient de rappeler que cette corrélation est totalement vide de pertinence.

La majorité de nos compatriotes se trouvant en service de réanimation dans nos hôpitaux sont d’abord et avant tout des personnes particulièrement exposées au virus depuis le début de l’épidémie au premier rang desquelles les personnels soignants qui ne sont pas dotés suffisamment des protections indispensables comme les masques, les surblouses ou les gants. Il s’agit également des salariés et travailleurs qui contribuent magnifiquement et courageusement à maintenir l’activité de notre pays et l’approvisionnement de la population : les agriculteurs, les routiers, les livreurs, les caissières, les vendeuses et vendeurs…

Au lieu de parler à tort et à travers, le préfet de police de Paris serait bien inspiré de se pencher sérieusement sur les conditions de travail des fonctionnaires de police, eux aussi en première ligne sans la moindre protection. Dans ce contexte, comment peut-il oser faire un lien entre les infractions au confinement et le nombre de réanimations alors que nous venons d’apprendre le décès d’un major de la police nationale, formateur de tir à Paris ?

Le préfet Lallement a également agité la menace pour ceux qui persisteraient sur leur « intention stupide » de partir en vacances : « nous serons là au départ, nous serons là pendant le trajet et nous serons là à leur arrivée ». On aurait apprécié entendre cette même rhétorique belliqueuse à l’endroit des racailles de certains quartiers comme Barbès où les règles du confinement sont violées impunément chaque jour. Mais pour rétablir l’ordre républicain dans les zones de non-droit, monsieur le préfet est aux abonnés absents !

Malgré le rectificatif précipité de la Préfecture de Police qui a cherché à expliquer confusément la faute de son patron, il est désormais clair pour l’opinion publique que Monsieur Lallement est un multirécidiviste en matière de dérapage. L’expérience de sa gestion désastreuse des derniers mouvements sociaux, ses petites phrases incendiaires récurrentes et son mépris hors norme ont pu dresser un profil à la fois insuffisant et inquiétant.

Celui qui jetait froidement à une manifestante des Gilets Jaunes « nous ne sommes pas dans le même camp » en novembre dernier, doit d’urgence être débarqué de son poste.

Quand allez-vous trouver un remplaçant à Monsieur Lallement ?

Bruno Bilde

Vie parlementaire

03 avril 2020

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