Question écrite de Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, sur les consignes données pour encadrer la manifestation des Gilets Jaunes du 24 novembre 2018 sur les Champs-Elysées
M. Bruno Bilde interroge M. le ministre de l’Intérieur sur les mesures prises par le ministère de l’Intérieur pour « encadrer » la manifestation parisienne des Gilets Jaunes samedi 24 novembre 2018 sur les Champs-Elysées. A l’aune des événements survenus en marge de cette manifestation et des instructions données aux forces de l’ordre, plusieurs questions se posent légitiment.
Alors que le préfet de police de Paris avait déclaré la veille « personne ne passera sur les Champs-Elysées » en rappelant l’interdiction de manifester sur la célèbre avenue, pourquoi les forces de l’ordre ont-elles laissé les manifestants pénétrer sur les lieux ? De nombreux témoignages nous renseignent sur l’ouverture délibérée des cordons de sécurité pour faire entrer un maximum de personnes en bas des Champs-Elysées.
Comment comprendre le manque de préparation et d’anticipation des services de sécurité qui n’avaient pas nettoyé la zone en retirant les barrières, les échafaudages et le mobilier des terrasses ?
Pourquoi les CRS ont-ils reçu l’ordre de réprimer avec une brutalité inouïe les Gilets Jaunes dès le matin comme peuvent en attester de nombreux extraits vidéos ?
Comment justifier l’utilisation de milliers de grenades lacrymogènes, de canons à eau et les matraquages disproportionnés sur des citoyens pacifiques ?
Pourquoi les forces de l’ordre n’ont elles pas reçu la consigne d’arrêter rapidement les quelques casseurs facilement identifiables qui s’étaient infiltrés parmi les manifestants ?
Enfin, pourquoi avoir menti ouvertement en affirmant samedi soir que les débordements survenus étaient le fait de groupuscules d’ultra-droite après avoir mis en cause d'improbables « séditieux » téléguidés par Marine Le Pen ? Gérald Darmanin osera même surenchérir le lendemain avec des propos aussi immondes qu’insultants en affirmant que ce n’était pas le peuple qui manifestait sur les Champs-Elysées mais « la peste brune ».
Une fois encore, la vérité a balayé ces accusations infamantes. Sur les 101 personnes interpellées le 24 novembre, aucune n’appartient à des mouvances d’ultra-droite. Comme d’habitude et sans surprise, les meneurs, des casseurs sont affiliés à l’extrême gauche radicale et violente.
Les Français sont en droit de se demander si le gouvernement a manœuvré honteusement pour faire en sorte que la manifestation parisienne dégénère dans le but de salir le mouvement des Gilets Jaunes. Ou alors, ils peuvent s’inquiéter si le ministère de l’Intérieur a péché par amateurisme et naïveté.
Au sortir de cette journée émaillée d’incompétence et de mensonges, comment pouvez-vous rester en poste au ministère de l’Intérieur ?