Question écrite de Bruno Bilde, Député du Pas-de-Calais, à François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la disparition massive des populations d'animaux vertébrés
M. Bruno Bilde alerte M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire sur le constat dramatique et inquiétant dressé par le 11e rapport "Planète vivante", publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF) le 27 octobre dernier.
En effet, cette étude détaillée nous révèle que les populations d'animaux vertébrés ont chuté de 58% entre 1970 et 2012. Les espèces vivant en milieu d'eau douce sont les plus impactées avec une diminution de leurs effectifs de l'ordre de 81%, loin devant les espèces terrestres (-38%) et les créatures marines (-36%). Même si la réalité du recul de la biodiversité est un fait perceptible et avéré ces dernières années, ces chiffres retentissent comme un coup de tonnerre et doivent nous faire prendre conscience de la gravité de la situation et des changements vitaux à mettre en œuvre pour la préservation du monde animal. Car l'activité humaine est la principale cause de cette extinction programmée et contribue à détruire jour après jour l'habitat des espèces avec l'agriculture intensive, la déforestation ou l'urbanisation massive qui viennent s'ajouter à la contamination de l'environnement liée à la pollution.
La responsabilité revient au modèle du productivisme, du libre-échange débridé et de la mondialisation sauvage qui impose à notre planète des rendements qu'elle ne peut pas soutenir. En effet, le capitalisme financiarisé, érigé en dogme universel depuis la chute du bloc de l'Est, a engagé une compétition mondiale qui consume nos ressources naturelles à petit feu, sciant la branche sur laquelle nous sommes assis. Chaque année, le jour du dépassement, date à laquelle l'humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut produire en un an, est plus précoce. En 1986, il avait lieu le 1er novembre. En 2018, il était annoncé le 8 août. Face à ce défi qui est celui de l'humanité, les mesurettes écologistes punitives sont dérisoires et absurdes. Il est temps de changer radicalement et sérieusement de modèle au risque de devoir changer de planète d'ici 50 ans. Il est notamment indispensable d'en finir avec le système du libre-échangisme qui fait fi des enjeux environnementaux pour faire produire au bout du monde par des esclaves, transformer et assembler à l'autre bout du monde par des ouvriers sous-payés, pour finalement vendre à des chômeurs en Europe. Il faut arrêter les traités de libre-échange de type Mercosur qui participent notamment de la déforestation et constituent un réel danger pour notre agriculture française sûre et de qualité.
Ce ne sont pas les automobilistes français qui détruisent la planète en faisant leur plein d'essence, mais bien les magnats de l'agro-alimentaire avides de profits qui n'ont d'autres objectifs que la rentabilité.