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Voeux à la presse : Discours de Marine Le Pen

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Discours

05 janvier 2012

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Voeux à la presse : Discours de Marine Le Pen :

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie de votre présence à ce rendez-vous important de la vie républicaine, parce qu’il me permet de vous adresser mes vœux pour cette nouvelle année qui commence, année qui sera décisive à bien des égards, et de parler par votre intermédiaire aux Français, qui auront dans les mois qui viennent un rôle essentiel à jouer pour changer enfin les choses et redresser notre pays.

J’ai d’abord une pensée pour les familles de vos 103 confrères tués dans l’exercice de leur métier ; le tribu fut, pour votre profession, particulièrement lourd cette année.
Je vous présente donc en premier lieu mes meilleurs vœux pour 2012.

D’abord à titre personnel, tant je suis bien placée pour savoir comme notre monde moderne avec son instantanéité, sa nécessité d’ultraréactivité et cette concurrence impitoyable peut avoir de perturbant pour une vie d’homme ou de femme.

Mais plus généralement à l’ensemble de la profession car elle aura  bien sûr un rôle très important dans les semaines à venir,  parce que c’est en partie à travers vous que les électeurs pourront se déterminer et faire leur choix.

Ce devoir, ce n’est pas à l’égard des candidats à la présidentielle dont je fais partie que vous l’avez, mais à l’égard des Français.

Les Français aspirent à un débat non biaisé, qui permette à chacun de se faire son opinion, dans le respect des principes démocratiques et républicains.

A ce titre, je ne peux que vous souhaiter d’être libres pour cette année qui vient, alors que la liberté de la presse est un sujet qui a pris une acuité toute particulière sous la présidence Sarkozy. Régulièrement, la France recule dans les classements internationaux.

Nous sommes ainsi 44ème dans le dernier classement de Reporters Sans Frontières, qui pointe du doigt un nouveau recul français et écrit « La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. Ces déclarations ont eu une résonance mondiale et, dans beaucoup de pays, le gouvernement français n’est plus considéré comme respectueux de la liberté d’information ».

Je vous souhaite donc toute la liberté du monde, pour que nous puissions sortir de cette situation honteuse pour la grande démocratie que nous sommes.

Le clan Sarkozy tient une bonne partie de la presse, il est temps de mettre fin à cette anomalie, et je vous rappelle la proposition que je fais, à savoir l’interdiction pour les grands groupes vivant de la commande publique de posséder des groupes de presse.

Nous devons nous donner les moyens de reconquérir la liberté de la presse.  Je demande aussi que le régime de l’égalité de temps de parole commence beaucoup plus tôt avant chaque échéance électorale, 2 mois en amont, et qu’il soit mis en place dans le cadre des futurs référendums entre les camps du OUI et du NON.

Il ne faut pas tomber dans une situation où Internet deviendrait le dernier refuge de la liberté du débat, parce que des intérêts idéologiques et des oligarchies financières auraient pris le contrôle des médias classiques.

Je suis un farouche défenseur de la liberté sur Internet, vous le savez, et je veillerai à ce qu’elle soit assurée au niveau constitutionnel comme j’abrogerai Hadopi et toutes les lois interneticides. Mais j’espère que le champ de la liberté et du débat pourra cesser de se rétracter et que nous irons au contraire vers un nouvel élargissement.

L’élection présidentielle devra aussi être l’occasion de faire surgir les vrais débats qui engagent notre pays pour les années, et même les décennies qui viennent. Je suis heureuse de voir que les grands sujets que j’ai seule posés dans le débat public, comme la question de la laïcité, de l’euro ou du protectionnisme, sont aujourd’hui au centre de toutes les discussions, et qu’ils seront incontournables dans la campagne.

Oh, les choses n’ont pas été simples, et le débat n’est pas toujours aisé, c’est le moins qu’on puisse dire !

Il y a six mois souvenez-vous, quand je parlais de la crise de l’euro on me tombait dessus, on essayait de me décrédibiliser, de me moquer. Il n’y avait aucun problème avec l’euro me disait-on, contre tout bon sens et l’analyse de dizaines d’économistes… j’ai tenu bon.

Difficile aussi d’imposer ce débat dans certains médias très frileux, qui contrairement à ce qu’on voit en Allemagne depuis de longs mois déjà, donnaient systématiquement la parole au même camp, à celui des économistes habitués des plateaux de télévision, qui se sont toujours trompés, qui n’ont jamais rien vu venir, qui la plupart du temps sont liés par des contrats à des grandes institutions financières et bancaires, mais qu’on invite et réinvite ad nauseam…

Là aussi je me félicite de voir les choses bouger un peu depuis quelques semaines. On voit que le débat sur l’euro commence à poindre dans la presse et les médias. Je m’en réjouis. Et je vous l’annonce : en 2012 je ne serai pas en reste.

En permanence je lancerai des idées, des propositions, j’exprimerai la cohérence de mon projet pour la France quand les autres candidats ne proposent rien ou se contentent d’un catalogue de mesurettes défraichies.

Je ferai apparaître le vrai, le seul choix de cette présidentielle- celui du modèle économique, du modèle de société, la Nation ou le mondialisme.

Votre rôle est donc crucial Mesdames et Messieurs les journalistes. Les Français comptent sur vous pour faire de cette élection un grand moment démocratique, un vrai moment de débat et de confrontation des points de vue.

Je forme des vœux tout particuliers à l’adresse du Figaro et de Libération. Ces titres prestigieux méritant mieux que de devenir de vulgaires tracts, respectivement de l’UMP et du PS.

Je vous souhaite donc une excellente année, libre, vivace, et j’espère que vous pourrez sauver votre profession et rétablir le lien de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs médias.

Cette année sera riche de débats. Je pense qu’elle nous permettra d’aller au fond des choses, contrairement au spectacle donné en ce début d’année d’un concours de polémiques indignes et puériles entre l’UMP et le PS, à coup d’insultes dignes d’une cours de maternelle.

Le fond des choses, c’est bien sûr la question de la crise systémique que nous subissons, crise économique et sociale de très grande ampleur, qui sera le débat principal de cette élection présidentielle, et les Français jugeront les candidats à l’aune des solutions qu’ils seront en mesure de proposer.

Pour ma part, je le dis et le dirai avec beaucoup de force et d’énergie : on ne posera pas correctement la question de la crise, et de la désindustrialisation qui en est le corollaire dramatique, si on ne prend pas à bras le corps le problème du libre-échange et du protectionnisme.

A ce titre, le comportement des centrales syndicales qui multiplient les invitations à destination de tous les candidats sauf moi, démontre que leur opposition au système ultralibéral est un combat de baudruches.

Heureusement, les ouvriers qui, dans les intentions de vote sont plus de 40 % à me faire confiance bien devant tous les candidats du système, ont compris.

Je ne serai pas la candidate des pipeaux magiques, ceux dans lesquels il suffirait de souffler pour que d’un coup la France se réindustrialise et se mette à produire et consommer français.

Utiliser la réindustrialisation comme un vulgaire thème de campagne, et se contenter de slogans électoraux qui sonnent bien, c’est mentir aux Français. C’est d’autant plus mentir aux Français quand on a mené une politique, par ses votes et par ses actes, qui nous a désarmés face à la mondialisation, qui nous a précipités dans le piège d’une Europe de Bruxelles ultralibérale, et qu’on a toujours fait le choix de l’ouverture totale des frontières, à tous les vents de la mondialisation.

Les candidats du OUI à la Constitution européenne de 2005, du OUI au Traité de Lisbonne, du OUI à Maastricht, bref les candidats du renoncement et de l’écrasement économique et social de la France n’ont aucune crédibilité sur la question de la crise et de la réindustrialisation.

Ils sont aujourd’hui engagés dans une démarche strictement électoraliste, insincère, qui vise à duper des Français dont ils sous-estiment totalement la perspicacité !
Avec eux, c’est un Gandrange permanent : la trahison succède toujours aux promesses.

Alors, oui, je le dis : je suis et je serai la seule et unique candidate du protectionnisme et de la réindustrialisation.

J’ai développé longuement les thématiques économiques et sociales depuis des mois : en présentant mon projet économique dès le mois d’avril 2011, projet qui s’est vérifié depuis. En multipliant au printemps et à l’été les conférences de presse thématiques sur les questions économiques et sociales. Et enfin en détaillant mon projet pour la France le 19 novembre dernier. J’ai beau chercher parmi les autres grands candidats, j’avoue que je ne vois rien de semblable.

Ceux-là se paient de mots, font le grand écart entre leurs discours et leurs actes, et n’ont aucun projet présidentiel, aucune proposition sérieuse.

Le protectionnisme j’en ferai le cœur de mon projet de réindustrialisation, parce qu’il règle le vrai problème, celui de la concurrence déloyale que nous livrent certains pays. Les protections aux frontières seront un outil essentiel du réarmement face à la mondialisation que je préconise, et viseront à mettre notre pays à niveau.

A l’heure où le journal Le Monde le rappelait dans une récente édition, les pays du monde entier épousent le protectionnisme pour soutenir et stimuler leur industrie et l’emploi, notamment en Amérique du Sud, la France ne doit pas rater le train et rester sur le bord du chemin. La France ne doit pas rester isolée dans une politique et une idéologie du libre-échange, coincée dans une Europe de Bruxelles qui ne cesse de ressasser ses vieilles rengaines et ses obsessions ultralibérales.

La France doit être conquérante, dynamique, elle doit revenir dans le jeu des nations, se donner les moyens de sa réindustrialisation.

Le protectionnisme se fera bien sûr à l’échelle nationale, parce qu’on ne peut pas se permettre d’attendre indéfiniment des protections européennes qui ne règleront pas tout car pas en mesure de lutter contre la concurrence déloyale venue d’Europe de l’Est, et qui surtout ne viendront jamais, en raison du refus allemand et de l’interdiction posée dans les Traités que tous les autres grands candidats ont soutenus, soutiennent et soutiendront toujours.

Ce protectionnisme prendra la forme de normes plus strictes, de quotas d’importation et d’écluses douanières, ciblées selon  les produits et les pays. Il ne s’agira pas bien sûr d’établir des droits de douane sur toutes les importations : ils cibleront les pays qui exercent une concurrence déloyale, sur les plans social, sanitaire et environnemental. Nous sommes favorables à la concurrence, à condition qu’elle soit loyale !

Ce protectionnisme s’inscrira dans la Planification Stratégique de la Réindustrialisation que je propose, avec l’Etat stratège comme fer de lance.

L’exemple sud-américain, le Brésil et l’Argentine notamment, m’intéresse. On y voit des économies plus petites que la France, 5ème puissance mondiale je le rappelle, se protéger pour soutenir leur industrie, leurs usines et l’emploi.

Sur ce modèle, je fais ainsi une proposition très concrète dans le cadre de ce protectionnisme intelligent : la mise en place d’une taxation de 35% (afin de pouvoir mettre en place immédiatement le taux maximal autorisé par l’OMC), des prestations de services délocalisées dont, de plus en plus, de grandes entreprises françaises usent et abusent.

Centre d’appels téléphoniques, comptabilité, services informatiques, conseils sont ainsi délocalisés au Maroc, en Tunisie, en Inde… comme par exemple la SNCF qui a délocalisé une partie de ses services informatiques en Inde.

Comme dans l’industrie, nos travailleurs français du secteur des services sont jetés au chômage au bénéfice d’une délocalisation exponentielle de ces prestations de services.

A l’instar de la production, les prestations immatérielles, les prestations de services, n’ont ainsi aucune raison d’échapper au protectionnisme nécessaire pour protéger les salariés de ces secteurs.

La base de cette taxation sera la déclaration d’échange de services à laquelle sont tout nouvellement soumises les entreprises françaises.

Il est temps d’agir concrètement, de sortir des brumes de l’idéologie du libre-échange et de faire résolument le choix d’un protectionnisme pragmatique !

Il est temps de prendre des mesures énergiques, car je ne me résous pas au chômage de masse, à la baisse des salaires, à l’écrasement des pensions.

Nos jeunes, trop souvent au chômage aujourd’hui, seront les premiers bénéficiaires de ce protectionnisme, de la réindustrialisation, parce qu’ils sont immédiatement disponibles, désireux de travailler et de prendre leur indépendance financière.

Cette campagne vous le voyez sera donc une œuvre de vérité, en  tout cas en ce qui me concerne. Et la première des vérités consiste à dire la réalité de la situation aux Français, au-delà des mots et des postures électorales auxquelles le gouvernement Sarkozy nous a habitués.

Sur la question de l’immigration notamment, il faut dire la vérité aux Français, et sortir de la communication permanente des spécialistes de la publicité mensongère, Claude Guéant et la Droite populaire en tête.

Alors disons la vérité du bilan sarkozyste. Il est très lourd.

Patriotes, courageux, des fonctionnaires m’ont adressé le bilan à la fin novembre 2011 des chiffres de l’immigration légale en France.

Je vais donc en informer les Français, car Claude Guéant se contente toujours de mots, mais ne dit jamais rien sur les résultats réels et chiffrés de sa politique.

Immigration familiale : 76 321 à la fin novembre 2011, contre 75 676 à la même période en 2010, soit une nouvelle hausse de 0,9%. Je rappelle que 2010 avait déjà été l’année record de l’immigration en France, avec 203 000 titres de séjour distribués au total, soit 78% de plus qu’en 2000 sous Lionel Jospin. 2010, c’était déjà une hausse de plus de 10% par rapport à 2009.
Et bien la hausse se poursuit, en contradiction flagrante avec tous les discours de campagne, toutes les promesses du tandem Sarkozy/Guéant.

Plus intéressant encore, l’immigration professionnelle, explicitement ciblée par le pouvoir sarkozyste dans les discours depuis des mois et des mois. Et bien, que voit-on ? Une nouvelle hausse par rapport à 2010, de 3,34% ! 30 314 à la fin novembre 2011 contre 29 332 un an plus tôt.

Ainsi, alors que le chômage explose comme jamais, on accroît encore l’immigration de travail ! C’est aberrant ! Les Français seront heureux de l’apprendre.

Enfin, l’asile connaît l’augmentation la plus significative : 11 302 à la fin novembre 2011, contre 9178 en 2010, soit 23,14% de progression !

Voilà la vérité et le bilan sarkozyste en matière d’immigration : une explosion des chiffres, comme jamais.

Cela n’étonnera pas en réalité, quand on sait que le pouvoir Sarkozy est étroitement lié aux puissances d’argent et au grand patronat, qui sont les premiers demandeurs d’immigration, pour faire pression à la baisse sur les salaires en France.

Pour conclure, permettez-moi de revenir au sujet qui nous intéressait en début de conférence : la question démocratique.

Je préfère mille fois parler des sujets qui préoccupent les Français et sur lesquels j’ai des solutions qui vont au fond des choses, mais je dois la vérité aux Français : en ce début d’année 2012, je suis très loin du compte en ce qui concerne les parrainages de maires nécessaires pour être candidate à l’élection présidentielle.

Si les choses continuent à ce rythme, je risque de ne pouvoir être candidate en avril prochain.  Cette vérité, les Français doivent la connaître.

Je suis obligée d’alerter à nouveau, parce que les vieux partis, UMP et PS, ont manifestement la volonté de cadenasser le système. D’ailleurs, l’appel de Jean-François Copé aux élus UMP pour qu’ils ne parrainent que le candidat de l’UMP, suivi de près par un appel identique émanant du Parti Socialiste, sont très révélateurs de l’état d’esprit anti-démocratique de la Caste au pouvoir.

Ils veulent rester entre eux. Ils refusent de changer les règles d’un système absurde, qui étonne dans le monde entier, que les maires ne supportent plus, et qui se traduit aujourd’hui par une véritable grève des maires, qui ne veulent plus signer pour personne tant que l’anonymat des parrainages n’aura pas été rétabli.

Vous savez que je dis la vérité puisque tous les grands journaux ont publié des interviews de maires qui ne disent pas autre chose que cela.

J’en appelle donc une nouvelle fois au pouvoir, et notamment aux parlementaires, pour qu’ils réforment au plus vite le système des parrainages, pour qu’ils assurent une réforme rapide et consensuelle : l’anonymat.

J’en appelle aussi aux maires, pour qu’ils assurent cette formalité administrative qui consiste à permettre à un candidat qui rassemble des millions de Français de pouvoir participer à cette élection suprême.

Les maires ont une responsabilité énorme entre leurs mains : assurer ou non le maintien de la démocratie en France et donc la liberté de notre peuple, priver ou non de droit de vote 20% des Français au premier tour de la présidentielle.

Je comprends leur agacement face à un système dévoyé, dénaturé, qui ne leur apporte que des ennuis, des pressions, des critiques.

Mais, plutôt que de se venger sur les responsables et les partis politiques qui ont mis en place ce système et le laisse perdurer pour assurer cyniquement la main mise sur le pouvoir, leur grève pénalise en réalité ceux qui sont aussi les victimes comme eux de ce scandale démocratique.

Car si cette situation est scandaleuse pour les petits candidats, elle est gravissime pour la seule candidature capable aujourd’hui d’être élue au second tour de l’élection présidentielle.
J’en appelle  à l’esprit républicain de tous nos responsables.

Si je ne pouvais pas concourir à l’élection présidentielle, il est évident que nous ne serions plus en démocratie, et que le président élu serait parfaitement illégitime. On imagine les conséquences incalculables d’un événement aussi grave et les conséquences européennes et mondiales sur les valeurs que porte la France depuis des siècles.

Je vous remercie.

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Discours

05 janvier 2012

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