Réunion publique de Marine Le Pen à Saint-Raphaël

Marine Le Pen

Discours

16 mars 2017

Mes chers amis,

Comment s’arrêter dans le Var, sans d’abord saluer l’un des sénateurs de notre mouvement, et surtout le talentueux maire de Fréjus, David Rachline ?

Il accomplit un travail extraordinaire dans sa ville, avec une équipe municipale et des agents qui forcent aussi notre admiration.

Vous n’ignorez pas qu’il est en même temps le directeur de ma campagne présidentielle.

Autant vous dire qu’il ne chôme pas, et que je lui suis très reconnaissante de son énergie, de son dévouement et de son engagement au service de la cause patriote !

Je tiens à vous remercier militants, élus, qui êtes les fers de lance de ce formidable élan populaire qui traverse la France.

Vous sentez se répandre le parfum de la victoire. Comme moi, vous sentez que la vague est en train de monter.

Pour ne rien vous cacher, chaque jour qui passe me rend plus optimiste sur nos chances de victoire.

Mais comme moi, quand bien même vous sentez monter l’espérance dans notre pays, vous ne pouvez-vous empêcher de ressentir une certaine indignation.

Cette indignation devant un système politique et médiatique qui cherche à détourner les Français des questions centrales qu’ils devraient se poser.

Le système à la dérive

On nous fabrique souvent des affrontements factices entre deux produits somme toute classique du système, c’était le cas en 2012, souvenez-vous, entre le soi-disant pourfendeur de la finance d’un côté, et le soi-disant pourfendeur de l’immigration de l’autre.

Ni la finance ni l’immigration n’ont cessé de gouverner la France ces dix dernières années, l’une et l’autre se portent à l’inverse à merveille !

Ces candidats du système n’étaient qu’arnaques. Et ils ont été, eux et nombre d’autres, balayés par les Français.

Ces affrontements factices, c’est la plus vieille ficelle du système.

Et cette année, sans doute échaudé par ce grand coup de balai, le système a choisi d’innover.

Alors on nous a déniché le candidat Macron. Candidat original puisqu’il assume d’être le candidat de l’UMPS, et même de l’UEMPS, ralliant toutes les vieilles gloires du système, de Robert Hue à Alain Minc.

C’est aussi le candidat tout sourire, celui que toutes les caméras nous montrent en permanence sous un air affable.

Mais derrière cet air affable, cet « esprit de printemps », derrière cette modernité apparente, quelles réalités pour les Français, quel avenir pour notre peuple, quoi de neuf par rapport justement à cette vieille politique UMPS qui nous accable depuis des décennies ?

Il a attendu des mois pour daigner nous présenter son programme.

Cherchant sans doute à imiter l’art de la synthèse de son parrain politique, François Hollande, il a pris un temps phénoménal à concocter un programme dont on allait voir ce qu’on allait voir.

Et bien quoi ?

Qu’avons-nous retenu de la présentation de son programme ?

Rien ou à peu près rien.

Si ce n’est que c’est un programme qui veut réformer à la virgule, qui ne changera rien à l’ultralibéralisme de M. Hollande ou de son prédécesseur, qui s’adapte en effet parfaitement aux canons indépassables de l’UMPS, d’hier, d’avant-hier, d’aujourd’hui et de demain, cette idéologie au pouvoir depuis des lustres n’entend en effet rien changer !

C’est un programme qui certes assume de vouloir tout « überiser » comme on dit, en clair de tout précariser, ou de tout numériser, mais un programme duquel on ne retire rien de nouveau.

On comprend mieux lorsqu’on apprend que son programme est une succession de mots, analysés avec des algorithmes, pas de raisonnement, pas d’analyse, pas de cœur et pas d’âme.

Ce candidat nous a présenté un programme, mais il n’est pas parvenu à s’extraire de la tradition politique qui l’a enfanté.

Il n’incarne rien de nouveau dans cette élection. Aucune rupture avec l’ordre ancien. Aucun espoir de changement.

Le système a aussi beaucoup misé sur les primaires. Cet exercice qu’on nous a vendu comme le summum de la modernité démocratique.

Cet exercice qu’on nous présentait comme désormais irremplaçable.

Les primaires et ces débats sans fin, ces mois d’antenne mobilisés par quelques candidats qui tentaient de s’écharper sur, là aussi, les virgules de leurs programmes.

Et les primaires, cet outil prétendument extraordinaire, cet outil qu’on voulait même nous imposer à nous, à notre famille politique, ces primaires ont produit des résultats tout aussi remarquables…

D’abord François Fillon !

François Fillon qui a réussi l’exploit de transformer sa famille politique en un champ de ruines, en un lieu où les coups bas succèdent aux calomnies, à l’intérieur de la même famille, une grande cour de récréation où l’on ne cesse de jouer « au petit pont massacreur », où l’on a même assisté il y a quelques jours à la tentative de putsch de la part du vaincu de la primaire, Alain Juppé, que les hiérarques du parti ont souhaité imposer comme si de rien n’était à 50 jours de l’élection !

La campagne de François Fillon est en jachère. Plus rien ne s’y passe. Plus aucune proposition ne s’y retrouve. François Fillon a déserté le débat public.

Et, tout occupé qu’il est à se rabibocher avec tous ceux qui ont voulu le lâcher, le voilà amené à reprendre et reprendre sans cesse les négociations avec les « amis » de l’UDI, qui veulent toujours plus et toujours plus de circonscriptions.

Quant à son projet, plus personne ne sait s’il en a un.

C’était il y a à peine quelques jours, le voici qu’il nous le présentait pour la troisième fois… alors même que ce projet devait être celui de la primaire et ne devait pas bouger !

Je peux vous dire la vérité à ce sujet. Le projet ne bouge pas en effet. Et il ressemble cruellement à cette terrible continuation de ce que nous connaissons depuis 30 ans.

Il est lui aussi marqué par le sceau de l’ultralibéralisme. Purge irréaliste dans la fonction publique, démontage en règle de la Sécurité sociale pour la confier aux amis assureurs, fin des heures supplémentaires et de la durée légale du travail.

Les seules nouveautés consistant en un terrifiant gouvernement économique européen et la réintégration dans son projet de l’acquisition de la nationalité par le droit du sol.

Ces projets, ceux de MM. Fillon et Macron, sont des variantes de la feuille de route imposée par Bruxelles à la France, voilà la réalité !

Ce sont des projets qui diffèrent à la marge, mais qui ne poursuivent qu’un seul objectif, l’enterrement définitif de l’indépendance de la France et la mise en pilotage automatique depuis la tour de contrôle de la Commission européenne !

Les primaires, j’en parlais, et je continue.

Il ne vous aura pas échappé qu’après avoir choisi Fillon d’un côté, elles ont produit Hamon d’un autre.

Ce pauvre Benoît Hamon lui, n’a toujours pas réussi à lancer sa campagne.

Embourbé pendant des semaines dans des tractations d’un autre âge avec les écologistes, puis avec Jean-Luc Mélenchon, le voilà lui aussi aux prises avec son adversaire défait, Manuel Valls.

Curieux parallélisme me direz-vous. D’un côté comme de l’autre, le perdant de la primaire, Alain Juppé, ou Manuel Valls, a les mots les plus durs contre celui qui a gagné, François Fillon ou Benoît Hamon. Vive la démocratie ! Et vive le respect de la parole des électeurs !

Manuel Valls aujourd’hui nous dit qu’il ne peut parrainer Benoît Hamon, en dépit de ses engagements lors de la primaire, parce qu’il le trouve sectaire…

Et Benoît Hamon, jamais avare quand il s’agit de trouver des noms d’oiseaux, de qualifier Manuel Valls de « traitre ». Sympathique ambiance au PS !

Mais la France dans tout ça ? Et la gauche oserais-je dire ? Tout occupé à s’écharper avec Manuel Valls, Benoît Hamon s’est-il une seule fois exprimé sur le sort des ouvriers dans notre pays ? sur le sort de ces caissières de supermarché payées au smic pour des cadences infernales, les maladies professionnelles pour seules primes ?

L’a-t-on entendu dénoncer les profits déraisonnables des multinationales, de leur savantes techniques d’évasion fiscale, quand les petites et moyennes entreprises, quand nos commerçants croulent sous les taxes et les charges ?

Où est-il l’intérêt pour le peuple ? Où est le projet pour la nation dans cet interminable feuilleton d’une campagne déboussolée, tant à droite qu’à gauche ?

Prenez-les tous un par un, la campagne que mènent mes adversaires dans cette élection est inexistante.

Elle est vide. Les Français, leurs intérêts fondamentaux en sont totalement absents.

C’est tellement creux, tellement vide, tellement indigent, tellement indigne des Français et du débat fondamental qu’ils sont en droit d’espérer, que les intérêts privés s’infiltrent plus qu’ils ne l’ont jamais fait dans cette campagne.

J’ai dénoncé récemment le fait que les programmes de mes concurrents aient été dictés par des intérêts privés. Je le redis aujourd’hui.

Et je m’élève contre le fait que ces intérêts captent totalement aussi le débat public, dans nos médias.

- Monsieur De Castre, ancien patron d’AXA, représente le lobby des assureurs qui vont bien profiter de la réforme terriblement brutale que Monsieur Fillon veut mettre en place en privatisant la sécurité sociale.

- Monsieur Mourad, lobbyiste de Monsieur Servier, va bien profiter du remboursement des médicaments contre l’hypertension promis par Monsieur Macron.

- Les exemples sont de plus en plus nombreux et honteux.

Mais je m’élève aussi contre l’unanisme des médias qui devient insupportable aux Français, particulièrement lorsqu’il s’agit du service public. Certes, Madame Ernotte est une amie de Monsieur Macron, mais quand même.

France 2 qui tous les jours tape à bras raccourci sur les adversaires de M. Macron mais qui jamais non plus ne le mettra face à ses contradictions, jamais ne le dérangera, jamais ne permettra aux Français d’avoir un débat juste et qui aille sur le fond.

La dernière interview au « 20 heures » de Anne-Claire Coudray était un exercice du genre. « Il était tellement bon ! Macron en économie ? Bah oui, il était Ministre de l’économie ! »

En effet, très bon, 2 ans ministre :

  • 120 milliards de dettes
  • 380 000 chômeurs
  • 80 000 emplois industriels détruits.

En effet, un cador !

Quand ce ne sont pas les médias directement, ce sont les soi-disant experts, ou encore ces fondations, ces instituts, que personne ne connaît, mais qui sont en réalité le faux-nez de certains candidats, et derrière, d’intérêts bien compris.

Et l’on voit ainsi encore Dominique Reynié, invité partout, venir commenter la campagne présidentielle.

Ce M. Reynié qui est présenté comme « politologue », « expert », bien sûr indépendant, bien sûr tout à fait qualifié pour parler de la campagne au nom de la science politique.

Mais se souvient-on qu’il y a à peine plus d’un an, ce monsieur dirigeait la liste des Républicains aux élections régionales en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ?

Pas un média pour le rappeler, pas un chroniqueur ou journaliste pour avoir l’honnêteté de le rappeler.

Tous, comme un seul homme, nous le resservent sur les plateaux comme si de rien était, par un incroyable tour de passe-passe.

Parlons aussi de l’Institut Montaigne. Vous savez, cet institut qu’on nous présente aussi comme une organisation indépendante, qui passe au crible les programmes économiques des différents candidats, avec son armée d’experts, eux aussi indépendants.

Cet institut, autrefois présidé par l’ami de M. Fillon, Henri de Castries, ancien patron d’Axa, est dirigé aujourd’hui par un très bon ami de M. Macron.

Et c’est même chez le directeur de l’Institut Montaigne que M. Macron a choisi d’héberger son mouvement En marche le jour où il l’a créé !

Comment oser nous faire croire à la neutralité de ces organisations, toutes tenues par ceux-là même qui font campagne contre nous ?

La campagne de mes adversaires est pitoyable, et les intérêts des Français oubliés.

Les médias font campagne, inventent leur campagne, cherchent à dresser un agenda et à l’imposer aux Français. Les experts, les instituts aussi s’y mettent.

Mais ça ne suffisait pas. Il a fallu aussi que ceux qu’on avait complètement oubliés, déjà renvoyés aux oubliettes de l’histoire, y ajoutent aussi leur grain de sel.

Et MM. Hollande, Cazeneuve de donner leur opinion à peu près chaque jour. Qu’avons-nous à faire de l’opinion de ceux qui ont ruiné la France ?

De ceux que les Français ont choisi de rejeter avec une force qu’on n’avait jamais connue auparavant ? qui font l’objet d’un tel rejet que le Président sortant n’a même pas osé se représenter ?

Que nous importent les avis de ceux qui de toute façon répètent la même chose depuis des décennies ?

N’ont-ils d’ailleurs pas honte de consacrer les dernières semaines de leurs mandats à vouloir parasiter la campagne des Français ?

Ils cherchent à soutenir leur poulain inavoué, encore et toujours M. Macron, décidément le favori de tous ceux qui sont honnis aujourd’hui en France…

Je leur propose une chose, et je la propose aussi à M. Valls, qui semble ne pas trop savoir quoi faire… Je leur propose d’avouer enfin clairement leur soutien à M. Macron.

Ils nous rendront bien service… parce qu’il n’y a sans doute pas de meilleure solution pour faire définitivement tomber le candidat Macron.

Ce dernier est d’ailleurs bien embarrassé par la perspective d’un tel soutien, véritable épée de Damoclès… d’où ces déclarations indiquant que son mouvement n’était pas une maison d’hôtes.

Mais il n’y parviendra pas, parce que le système n’arrive jamais au final à se contenir, et ne peut jamais s’empêcher de dire ce qu’il a sur le cœur, dans des emballements de franchise qui lui coûtent, mais qui rendent service à la démocratie !

Pour toutes les raisons que j’évoque, il y a de quoi, franchement, s’indigner du spectacle offert par les candidats aux Français. Leur campagne n’est pas au niveau.

Nous sommes les seuls à parler

Mais il y a une espérance.

Finalement, les affres du système renforcent cette espérance, la font gonfler dans le cœur des Français.

Et cette espérance, à l’écart de ce champ de ruines, c’est nous mes chers amis !

Nous qui sommes les seuls à faire campagne réellement, à aborder les sujets essentiels pour les Français. Nous sommes un roc dans cette campagne, un repère devenu indispensable pour les Français.

Nous, nous savons ce que nous avons à dire, ce que nous avons à proposer, ce que nous avons à construire. Nous savons d’où nous parlons, et les gens savent d’où nous parlons.

Il n’y a pas d’intérêts privés qui s’expriment à travers nous.

Nous n’avons pas besoin des médias à la botte du système, nous n’avons pas besoin des experts ou des instituts faussement indépendants pour parler aux Français et toucher leur cœur, et s’adresser à leur raison, à leur intelligence.

Nous, nous avons juste à dire les choses avec sincérité. Nous parlons aux Français, et nous sommes les seuls, de leurs problèmes fondamentaux, de ce qui pourrit aussi leur vie quotidienne.

Nous osons aborder les vraies questions, même si c’est parfois difficile. Nous n’hésitons pas à ouvrir les vrais débats.

Et notamment, nous n’avons jamais peur de parler de cette question fondamentale, qui est celle de l’indépendance de la France.

L’indépendance de la France que la Constitution place au cœur des missions du président de la République, et dont les autres candidats ne parlent pourtant jamais, jamais !

Pourquoi sommes-nous en tête ?

Pourquoi d’élection en élection, jusqu’à l’élection suprême qui nous occupe en ce moment, gagnons-nous de l’audience, parvenons-nous à convaincre de plus en plus de Français ?

Croient-ils que nous soyons en tête par magie ? Ne comprennent-ils donc rien à ce qui se passe en France aujourd’hui ?

Je le dis sans détour : nous progressons, nous sommes en train de gagner, pour une seule et unique raison : nous sommes les seuls à aborder de face, sans détour, et en toute honnêteté les vrais sujets qui importent pour la France et les Français.

Le chômage

Il y a un sujet dont les autres ne parlent pas, ou alors pour ne rien dire, ou pour se jeter des mesurettes à la figure, sans rien chercher à comprendre, sans rien chercher de nouveau, sans jamais oser en venir aux causes fondamentales.

Ce sujet, on en parle pourtant vaguement chaque mois, à chaque relevé statistiques.

Un sujet certes que l’on évoque mais pour lequel il n’y a pas eu une seule proposition nouvelle ces 30 dernières années.

Un sujet qui frappe des centaines de milliers de familles françaises et qui touche sûrement des dizaines d’entre vous ce soir.

Un sujet où c’est la résignation de nos responsables politiques qui semble l’avoir emporté.

Oui, ils ont abandonné l’idée que l’on pouvait faire baisser le chômage dans notre pays. Oui, ils vous ont abandonnés.

7 millions de chômeurs dans notre pays.

Ce n’est plus un chômage de masse, c’est un chômage généralisé, qui s’est généralisé à l’ensemble de la société.

Car il faut également compter tous ceux qui chaque mois sont radiés des listes de Pôle Emploi, sans autre raison que pour servir la com’ du gouvernement.

Pour que ce gouvernement fasse croire, malgré sa passivité, qu’il remue encore un peu et sauve les meubles.

Ces chiffres terribles ne prennent pas non plus en compte les millions de temps partiels, les petits boulots, que l’on exerce parce que l’on n’a pas d’autres choix et qui viennent pourtant grossir les rangs de la précarité dans notre pays.

Ces chiffres sont tout simplement fous quand on y regarde bien, quand on prend la peine de s’arrêter cinq minutes.

Car oui, le chômage emporte des conséquences infernales.

Qui n’a pas vu le basculement et les bouleversements que cela entraîne, chez celui qui est touché, chez ses proches aussi ?

Quand on est touché par le chômage, on est tout simplement déstabilisé dans sa vie professionnelle bien entendu, mais aussi dans sa vie personnelle.

Car l’emploi, l’exercice d’un métier, la valeur travail sont constitutifs d’un individu.

C’est par le travail que l’on trouve sa place dans la société.

C’est aussi par le travail que l’on s’élève dans la société. C’est le travail, qui nous donne des repères et qui rythme nos journées et nos vies.

C’est grâce au travail que l’on peut exercer la première des actions : celle de se nourrir, de se loger, de se vêtir, de protéger sa famille, en un mot, de vivre.

Et d’être fier de soi, de ce que l’on fait, dans la vie, et pour les siens.

Le chômage porte aussi atteinte à l’honneur, à l’image, il ronge l’individu. Ce n’est même plus une question d’image de soi, mais bien de dignité.

Le chômage est finalement devenu la grande faucheuse de la France du 21ème siècle.

Combien de talents gâchés à cause du chômage ? Combien de vies emportées ?

Car oui, le chômage tue aussi.

Certains de nos compatriotes, qui ont tout perdu, leur vie, leur maison, leur famille et qui vivaient dans l’angoisse du quotidien, ont fini par craquer. Bien sûr, le chômage mène parfois au suicide.

C’est une réalité horrible face à laquelle nous ne devons plus fermer les yeux.

Car oui, quand on s’est formé pendant tant d’années, quand on a déménagé même pour trouver un travail, et que l’on se retrouve au chômage, quand on a été si courageux et que son usine ferme, on est bien frappé dans son honneur.

Quand on avait un foyer et que l’on se retrouve à loger toute sa famille dans une voiture, sur un parking, avec toute sa vie remisée dans son coffre, on est là aussi frappé dans son honneur.

Quand on est au chômage, on perd son emploi, on perd ses revenus, on réduit son train de vie... Mais on assombrit aussi l’avenir de ses enfants : combien d’enfants n’ont pas pu exercer les études pour lesquelles ils s’étaient préparés car le chômage empêchait tout simplement leurs parents de payer un appartement en dehors du foyer familial, qu’il était déjà si dur de conserver ? C’est une injustice profonde.

Pensons aux salariés de l’usine Seita de Riom, ou celle de Whirlpool dans la Somme, et dont la fermeture menace des centaines de nos compatriotes, et leurs familles.

Et de toutes ces usines qui ferment le rideau et qui partent au prétexte que nous ne sommes pas assez compétitifs et que le salaire d’un ouvrier polonais ou roumain convient mieux au grand patronat.

Ce n’est pas la France que je veux. Ce n’est pas le destin que je souhaite pour vous et mon pays. Je ne veux pas me résigner à voir des millions d’emplois filer à l’étranger, toutes nos usines fermer les unes après les autres, nos services être délocalisés.

Le chômage affecte les individus qui en sont directement frappés, mais il affecte la société française dans son ensemble. Il affecte tout l’équilibre de notre société.

Un chômage endémique, des délocalisations qui se multiplient, des commerçants qui ferment boutique, ce sont des millions de personnes sans emploi, ce sont aussi des milliards d’euros qui ne vont pas dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale.

En France, le financement de l’Etat pour partie, le financement des comptes sociaux, dans leur totalité, repose sur le travail. Depuis combien de temps entendons-nous parler du “trou de la Sécu” ?

C’est un cercle particulièrement vicieux qui s’est enclenché.

Moins de recettes pour l’Etat, pour nos comptes sociaux, ce sont autant de déficits qu’il faut combler, autant de dettes qu’il faut rembourser.

Et que fait-on pour cela ?

On augmente les impôts, les taxes, on grève la consommation des ménages.

On rogne sur la dépense publique, on baisse les subventions aux communes, qui à leur tour, baissent leurs investissements, les aides aux associations et ferment des classes.

On ferme des hôpitaux, on dé-rembourse les médicaments, on porte atteinte au bien-être, à la santé et au final à l’espérance de vie des Français.

On réduit les budgets de la sécurité, de la police, de la gendarmerie, de la Défense.

Car oui, pour combler les déficits, nos dirigeants se sont dits que l’on pouvait désarmer, que le monde et la France étaient assez sûrs et que nous pouvions nous permettre de supprimer des dizaines de milliers de postes de policiers, de gendarmes et de militaires.

Avec les conséquences dramatiques que l’on connaît pour la sécurité de nos concitoyens.

On hypothèque aussi nos vieux jours, en reportant sans cesse l’âge de la retraite pour financer des déficits de plus en plus lourds.

Car c’est bien parce qu’il y a ce chômage que l’on repousse sans cesse cette borne.

C’est désormais une habitude, et à chaque nouveau quinquennat, nouvelle réforme des retraites, pour augmenter les cotisations et repousser l’âge de départ.

Monsieur Fillon ne déroge pas à la règle puisqu’après avoir repoussé l’âge de départ à la retraite à 62 ans, lorsqu’il était Premier ministre, il propose désormais de le passer à 65 ans.

Or, on le voit par sa simple répétition, ces réformes sont mauvaises et un échec cinglant.

D’autant que nos séniors sont eux aussi souvent confrontés au chômage et ne peuvent tout simplement pas partir à l’âge de la retraite car ils n’ont pas assez cotisé.

Et par ce relèvement continu de l’âge de départ à la retraite, on bloque aussi tous ces jeunes qui ne demandent qu’à travailler, mais qui ne peuvent entrer sur le marché du travail car les postes ne sont pas assez nombreux et déjà occupés.

C’est un non-sens total !

Le chômage condamne donc notre pays au déclin. François Mitterrand déclarait en 1993, “dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé” et tous nos dirigeants, Sarkozy, Fillon, Hollande, Macron, ont tous repris et entonné ce refrain.

Je crois au contraire que dans la lutte contre le chômage. Ils n’ont rien fait, tout reste à faire, pour peu que l’on se pose les bonnes questions.

Oui, il faut s’interroger sur les causes profondes du chômage de masse.

Il faut les dire, il faut faire cet examen de conscience, qu’ils n’ont pas fait depuis 30 ans.

Il ne faut pas se contenter du concours Lépine des mesurettes contre le chômage, comme ce fut le cas sous Nicolas Sarkozy et sous François Hollande, comme ce serait le cas sous François Fillon ou sous Emmanuel Macron.

Je vous dois un discours de vérité sur les causes profondes du chômage, qui gangrène notre pays.

Car tous ne font que répéter en chœur la liturgie de la Commission européenne et des pseudo-experts.

Oui, je vous dois ce discours de vérité.

Oui, c’est l’euro qui nous enferme dans le chômage et nous condamne.

L’euro qui a effondré notre compétitivité au profit de l’Allemagne et qui fait reculer nos exportations.

L’euro qui a effondré notre production industrielle, l’euro qui a détruit près d’un million d’emplois industriels en 15 ans, l’euro qui a jeté autant d’ouvriers dans le chômage.

L’euro qui a considérablement renchéri le coût de la vie et qui nous pousse vers toujours plus d’austérité, c’est à dire moins de dépenses publiques utiles et moins d’investissement public.

En somme, c’est l’euro qui nous condamne et nous enferme dans la déflation.

C’est l’euro, qui nous affaiblit et qui finira par tuer l’économie français si nous n’en sortons pas.

Je sais les cris d’orfraie que pousse le système quand on critique l’euro.

Vous voyez aussi la propagande, les scénarii cataclysmiques que vous promettent les experts en cas de fin de l’euro.

Ils jouent sur les peurs, ils nous embobinent pour mieux masquer leur impuissance et perpétuer aussi un système qui permet à certains de maintenir l’austérité salariale pour tous.

Ecoutez Aznar qui, hier dans le Figaro, avoue qu’avec l’euro, le seul moyen de gagner en compétitivité est d’abaisser les salaires.

Moi, je vous propose un autre chemin, un autre chemin que celui emprunté jusqu’à présent et qui, on le voit, ne marche pas et nous ferme toutes les portes.

Je ne veux pas condamner la France à l’austérité. Je ne veux pas que l’on empêche toute revalorisation des retraites, que l’on continue de réduire les salaires, et que les cohortes de chômeurs continuent de grossir.

Je ne veux pas sacrifier la France et les Français pour des raisons dogmatiques.

Car la vraie concurrence ne se fait plus avec la Chine mais désormais au cœur même de l’Union européenne.

Car les salaires chinois sont désormais plus élevés que ceux de certains pays de l’Union européenne, Roumanie et Bulgarie en tête.

Car c’est au cœur de l’Union européenne que les guerres commerciales font rage et où nous sommes les moins bien armés.

Alors oui, je vous propose un autre chemin. Celui qui permettra aux chômeurs et à la France tout entière de relever la tête !

Cette voie, c’est celle de la liberté, c’est la voie de la souveraineté monétaire et économique pour notre pays.

Oui, nous aurons une monnaie adaptée à notre économie et qui sera un véritable levier de croissance.

Nous utiliserons cette monnaie pour qu’elle nous protège et aide nos entreprises, pour qu’elle oxygène le pays tout entier, en desserrant l’étau du chômage et de l’austérité.

Nous ferons aussi, et c’est essentiel, du protectionnisme intelligent.

En protégeant les secteurs et les emplois qui doivent être protégés, pour les aider à percer dans la dure compétition mondiale, pour les soutenir dans la mondialisation sauvage.

Pour aider notre industrie à récupérer son souffle, pour réindustrialiser le pays tout entier et redonner du travail à nos ouvriers.

Nous ferons du patriotisme économique, en nous libérant des trop nombreuses contraintes européennes et en aidant nos entreprises, notamment les plus petites, les TPE, les PME, nos artisans, nos agriculteurs en les favorisant grâce à la commande publique.

Ce que l’Union européenne nous empêche de faire actuellement.

Oui, l’Union européenne nous empêche d’aider nos propres entreprises et nos agriculteurs.

Nous abrogerons la directive “détachement des travailleurs”, imposée là encore par Bruxelles, et qui crée sur notre territoire une concurrence déloyale absolument insupportable.

Cette directive qui mine notre système de sécurité sociale et nous renvoie au 19ème siècle.

Oui, nous y mettrons fin et tant pis si cela ne fait pas plaisir à Monsieur Gattaz et au Medef !

Nous taxerons les contrats de travail des travailleurs étrangers de 10 % afin que les entreprises qui ne jouent pas le jeu de l’emploi français, contribuent à abonder l’indemnisation des chômeurs.

Nous aiderons prioritairement les petites entreprises. C’est un choix que j’assume entièrement.

Je privilégierai les petites entreprises plutôt que les grands groupes, qui eux ont des capacités de résistance beaucoup plus fortes.

J’allègerai la complexité administrative et fiscale qui pèse sur les TPE-PME en créant un guichet unique dédié, afin qu’elles aient un seul interlocuteur et que les démarches qui les empoisonnent soient considérablement simplifiées.

Je réduirai le nombre des obligations administratives liées au seuil social de 50 salariés et je fusionnerai les institutions représentatives du personnel entre 50 et 300 salariés en une structure unique conservant les mêmes compétences.

Les salariés ne seront donc pas moins protégés mais ce sera un gain considérable de temps et de tracasseries administratives pour les petits patrons.

Je rendrai aussi l’impôt sur les sociétés progressif car il n’est pas normal qu’une petite entreprise paie plus d’impôts qu’un grand groupe, à proportion de son bénéfice.

C’est là aussi une question de justice.

J’abaisserai les charges sociales pour les TPE-PME de façon significative en fusionnant tous les dispositifs actuels et les concentrant prioritairement sur ces petites entreprises.

Je conditionnerai ces aides au maintien de l’emploi, pour que vous, Français et travailleurs de France, vous puissiez en bénéficier également.

Et nous mettrons fin à cette gabegie, à ce scandale qu’est le RSI, qui fragilise nos indépendants.

Oui, je l’abrogerai, et je proposerai aux indépendants le choix de s’affilier au régime général ou à un régime spécifique qui fonctionnera sur la base de l’auto-déclaration trimestrielle des revenus.

Et je prononcerai une amnistie sur tous les arriérés du RSI. Car il est insupportable que l’on fasse peser sur eux l’incurie de nos dirigeants.

Nous repartirons sur des bases saines avec les indépendants.

Souveraineté monétaire, patriotisme économique, protectionnisme intelligent, aides aux artisans, aux TPE, aux PME, à nos agriculteurs… Ce sera assurément un nouveau modèle pour la France, après des décennies de renoncements et de mesures mollassonnes.

C’est un modèle qui nous permettra de regarder et d’affronter le monde tel qu’il est.

Un modèle qui nous permettra d’affronter toutes les difficultés et de réduire considérablement ces poches de chômage et de pauvreté qui ne cessent de gonfler.

Un modèle qui vous rendra à tous, la fierté de travailler et de vivre de votre travail !

Le terrorisme islamiste

Le deuxième grand sujet qui est totalement absent dans la bouche de mes concurrents, dans leurs programmes, dans leurs discours, est pourtant un sujet essentiel. Je veux bien sûr parler du terrorisme islamiste.

De nombreux innocents ont perdu la vie dans les tragiques attentats que nous avons connus.

Et certains, tout près d’ici, à Nice, dans une attaque d’une violence et d’une barbarie inouïes.

Ce drame, aucun Français ne l’a oublié, aucun Français ne peut l’oublier.

Surtout pas ici où je sais que des proches ont été victimes.

Et pourtant, les candidats n’ont rien à proposer pour lutter contre le fléau du terrorisme et de l’islamisme.

Ils n’ont rien à dire et les médias n’ont aucune question à leur poser sur le sujet. C’est sidérant d’irresponsabilité.

Après les terribles attentats de Paris, rappelez-vous les semaines de débat stérile que nous avons subies. Pendant des mois, la gauche (et une bonne partie de la droite) s’est écharpée sur la question de la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux.

Et finalement, rien n’a changé, rien n’a été décidé.

C’était pourtant une mesure qui rencontrait un large consensus dans la population française et ce n’était qu’une mesure parmi tant d’autres qu’il fallait prendre d’urgence pour que la France ait enfin les moyens de lutter efficacement et de protéger ses citoyens.

Mais, comme tout ce qui est important et dans l’intérêt des Français, le sujet s’est enlisé et rien n’a été fait.

Quant à l’état d’urgence, qui se rend compte qu’il a été prolongé ?

Des manifestations violentes d’extrême-gauche se déroulent régulièrement, en toute impunité et la lutte contre le terrorisme n’avance toujours pas.

On compte sur les doigts d’une main les mosquées salafistes fermées alors que le ministère de l’Intérieur lui-même en recense plus d’une centaine.

Les prêcheurs de haine étrangers continuent à répandre leur venin.

La France est même le seul pays d’Europe à avoir accepté qu’un ministre de M. Erdogan vienne tenir un meeting sur son sol malgré les propos très graves du président truc et la dérive islamiste de son régime.

Est-ce ainsi qu’on lutte contre le communautarisme ?

Est-ce ainsi qu’on lutte contre l’expansion de l’islamisme ?

Non, bien sûr. Mais la gauche comme la droite sont à bout de souffle et sans solution, le système dans son ensemble reste désespérément aux abonnés absents Une fois que ceux qui nous ont dirigés pendant des décennies ont fait le constat de leur échec à protéger les Français, ils n’ont rien à dire.

Sauf, éventuellement, « plus d’Europe », comme si cette formule magique allait tous nous sauver sans qu’on ait besoin de réfléchir, d’analyser et de prendre des décisions courageuses.

Mais l’Europe, justement, avec ses demandes de restrictions budgétaires, avec sa volonté de détruire le cadre de la nation, fait partie des causes du problème.

Pourquoi n’avons-nous pas les moyens de recruter des policiers et de les payer correctement ?

Pourquoi avons-nous fait disparaître nos frontières et tant de postes de douaniers ?

Parce que l’Europe nous a imposé la libre circulation sans contrôle dans Schengen, une concurrence déloyale qui nous ruine et une austérité qui achève de nous empêcher de maintenir à un niveau correct les services les plus essentiels de l’État.

Quand nos dirigeants prennent des mesures, ils ne font qu’aggraver cette situation.

Ainsi, le gouvernement Fillon a soi-disant « réformé » les services de renseignement.

En réalité, il les a déstructurés, appauvris, les a rendus moins efficaces et la France s’est retrouvée par sa faute privée d’informations vitales.

Mais l’aveuglement va encore bien plus loin, hélas. La classe politique, à quelques exceptions près, est incapable d’analyser le phénomène du djihadisme, du fondamentalisme islamiste.

Elle est même trop souvent incapable de le citer par son nom.

Les méthodes de « déradicalisation » mises en place après les attentats ont été autant d’échecs cinglants : certains responsables de centres de déradicalisation sont même mis en examen pour détournements de fonds et nous avons tous lu avec stupéfaction les comptes-rendus d’ateliers qui consistent à faire caresser des hamsters aux islamistes.

On s’aperçoit de l’inanité absolue des systèmes choisis.

Oui, il faut du courage et de la fermeté pour vaincre le terrorisme islamiste.

Et des mesures fortes et concrètes.

Une fois élue, je commencerai par reconstituer nos effectifs de police et de gendarmerie : nous recruterons 15 000 policiers et gendarmes et 6 000 douaniers.

Nous rétablirons un service du renseignement efficace, avec une attention toute spéciale pour la lutte contre le terrorisme.

Je veux en particulier un véritable renseignement pénitentiaire car on sait que l’idéologie islamiste circule dans les prisons et qu’elles sont un haut lieu de recrutement.

Nous nous attaquerons aussi à la délinquance. On sait que la délinquance « classique » des banlieues, contre laquelle l’État ne fait plus rien depuis longtemps, peut-être une passerelle vers le terrorisme islamiste. Il faut enrayer cette spirale infernale.

Pour cela, je ferai respecter la police en la soutenant dans son action grâce à la présomption de légitime défense.

Nous supprimerons les allocations versées aux familles de mineurs multirécidivistes.

Il faut que les parents soient responsabilisés et prennent en main l’éducation de leurs enfants.

Nous créerons 40 000 places de prison supplémentaires pour enfin stopper la surpopulation carcérale.

Je rétablirai la double peine pour expulser les délinquants étrangers et nous passerons des accords bilatéraux pour qu’ils puissent effectuer leur peine dans leur pays.

Et nous procéderons au désarmement des banlieues. Au début de l’état d’urgence, des armes ont été saisies.

On sait qu’il en reste, beaucoup.

Il faut absolument mettre fin à ces trafics d’armes de guerre qui sont utilisées pour le grand banditisme comme pour le terrorisme.

Il y a cinq mille chefs de bande actifs dans les quartiers, il est urgent de mettre fin à leur pouvoir de caïd pour rétablir partout la primauté de la loi de la République. Plus aucune zone de non-droit en France !

Tel doit être l’objectif de tout gouvernement qui se respecte.

Pour empêcher les terroristes d’agir, nous appliquerons l’article 411-4 du code pénal qui permet de placer en détention provisoire tout individu convaincu d’intelligence avec l’ennemi, puis de le juger et de le condamner à une peine allant jusqu’à 30 ans de prison.

Nous mettrons enfin en place la déchéance de nationalité pour les binationaux engagés dans des activités djihadistes et nous les expulserons.

Nous expulserons également les islamistes étrangers.

La France n’a pas à accepter que ses ennemis, ceux qui veulent attaquer la vie des citoyens français, soient libres d’aller et venir comme bon leur semble sur son territoire.

Voilà un arsenal de mesures concrètes dont beaucoup pourraient déjà être mises en œuvre.

Mais il faut aller plus loin.

La réponse pénale est urgente, elle est indispensable et importante mais elle ne doit pas être la seule.

L’islamisme est un poison dans la société française et le terrorisme qu’il engendre n’en est qu’une face.

On ne vaincra pas le terrorisme islamiste sans vaincre l’idéologie elle-même, le fondamentalisme islamiste.

Et il faudra encore plus de courage et de volonté pour y parvenir.

Ce que l’islamisme attaque, c’est notre communauté nationale.

Nous devons défendre notre nation, notre notion de la citoyenneté, tout ce qui nous unit en tant que Français.

C’est pourquoi nous inscrirons dans la Constitution : « La République ne reconnaît aucune communauté. » C’est la communauté nationale qui nous rassemble, nous devons refuser fermement de la subdiviser.

L’islamisme a répandu des ferments de division et nous n’avons pas réagi car nos dirigeants n’ont pas voulu réagir. Il est temps, plus que temps, de défendre enfin la France contre cet ennemi qui lui a montré toute la haine qu’il lui porte.

D’abord, il faut expulser les prêcheurs de haine étrangers et fermer les mosquées radicales et les écoles coraniques clandestines.

Une commission d’enquête parlementaire sera chargée de vérifier le financement des mosquées et autres lieux de culte.

La loi de 1905 doit s’appliquer : pas de financement public.

Nous interdirons aussi les financements étrangers.

Et qu’on ne vienne pas me dire, comme M. Macron, qu’un financement public est indispensable pour avoir des mosquées républicaines respectant nos valeurs !

Il suffit de regarder ce qui se passe en Belgique, où l’islam fait partie depuis longtemps des cultes financés par l’État : cela n’a pas empêché le fondamentalisme d’y prospérer et la Belgique est même un des pays qui comptent le plus de djihadistes par habitant en Europe.

Il faut préserver nos compatriotes musulmans de l’influence de certains groupes ou États étrangers qui cherchent à les communautariser et à les couper de la France.

Les prêches devront donc être en français. Ce n’est pas à l’État d’organiser l’islam en France, mais il ne permettra pas non plus que d’autres États le fassent.

Nous reverrons nos relations internationales en conséquence. Finis, les petits arrangements fiscaux avec le Qatar tels que les a décidés le gouvernement Fillon !

Finie, la complaisance d’un Hollande pour les exigences de tel ou tel prince saoudien désireux de privatiser une plage française pour ses vacances !

Finis, les meetings de ministres turcs appelant les Turcs à ne surtout pas s’intégrer !

Nous reverrons aussi les organisations françaises. L’UOIF sera dissoute, ainsi que toutes les organisations islamistes.

Cet organisme est lié aux Frères musulmans et nous connaissons depuis des décennies les méthodes que ce groupe emploie pour répandre son idéologie pernicieuse : il utilise les associations sportives, culturelles ou sociales pour les transformer en vecteurs de ses idées.

C’est pourquoi je protégerai nos associations de ce fléau.

Est-il acceptable qu’un sportif se soit fait passer à tabac à Cannes au seul motif qu’il prenait sa douche nu ? Non, bien sûr.

Dès octobre 2015, un rapport des renseignements alertait sur la radicalisation au sein des clubs de foot. Qu’est-ce qui a été fait depuis ? Rien, malgré les attentats de Paris puis de Nice.

Il faudra donc veiller à ce que les associations ne s’éloignent pas de leur objet.

Il n’est pas possible que l’État et les collectivités financent par des subventions des associations qui aident l’islamisme à s’implanter.

Il n’est pas acceptable que des clubs de sport bénéficiant de fonds publics deviennent des lieux de prosélytisme et d’embrigadement idéologique.

Dans les entreprises aussi, nous défendrons la laïcité.

La loi doit permettre à l’employeur de dire non aux revendications de nature religieuse.

D’autres attendent les avis de la Cour de justice européenne, je pense moi que c’est au peuple français de décider par lui-même et pour lui-même les règles qu’il veut voir appliquées sur son sol.

Nous étendrons aussi à l’espace public la loi de 2004 sur les signes ostensibles à l’école.

Nous devons nous doter d’un cadre légal ferme contre ce communautarisme qui se manifeste par l’affichage ostentatoire de convictions.

Beaucoup de femmes sont contraintes de porter le voile non par choix mais par pression de leur famille, de leurs voisins.

Or, le voile est d’abord un signe de soumission et d’infériorité des femmes, une façon de les reléguer. L’égalité entre hommes et femmes n’est pas négociable.

Enfin, vous le savez, on ne peut lutter contre le communautarisme en accueillant une immigration de masse.

Cela fait trente ans qu’on nous parle des problèmes de la banlieue et qu’on n’arrive pas à les résoudre parce qu’on se limite à des aspects économiques et sociaux sans jamais aborder le caractère massif de l’immigration qui rend très difficile l’assimilation républicaine.

C’est pourtant une évidence.

Je ferai baisser les chiffres de l’immigration légale de façon drastique.

Aujourd’hui, les Français ont besoin de retrouver le sentiment de leur unité, ils ont besoin de reconstruire leur économie, de reprendre les rênes de leur pays, de faire renaître leur fierté nationale.

Nous devons réapprendre à nos enfants à devenir des citoyens fiers de leur pays.

Nous devons renouer les liens de solidarité nationale mis à mal par des décennies de politiques incohérentes et désastreuses.

Nous devons faire repartir l’économie et enfin permettre à tous les Français d’avoir un travail et d’en vivre dignement.

Nous ne pouvons pas faire tout cela en continuant à accueillir chaque année des centaines de milliers de gens.

Je crois en la France. J’ai confiance en elle.

Les Français sauront retrouver le chemin de leur grandeur et de l’unité de leur nation, ils retrouveront alors le chemin de leur prospérité et de leur sécurité.

Tout ce dont ils ont besoin, c’est qu’un homme – une femme – politique prenne enfin ses responsabilités et s’engage clairement dans cette voie.

C’est ce que je propose dans mes cent quarante-quatre engagements et je compte sur vous pour m’aider à les faire connaître.

Le système se contenterait volontiers d’un pantin quelconque à la tête de l’État.

C’est pourtant de la lucidité, du courage et de la volonté qu’il faut et le projet que je porte est le seul qui en contienne.

Il est le nôtre, celui du peuple.

Et il est là le changement fondamental, rien contre le peuple, rien sans le peuple et ainsi au nom du peuple, arrivera la victoire !

Vive la République !

Vive la France !

Marine Le Pen

Discours

16 mars 2017

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