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Réunion publique de Marine Le Pen à Mirande (32)

Marine Le Pen

Discours

11 mars 2017

Mes chers amis,

Merci de votre accueil enthousiaste.

Merci pour vos gentils mots.

Merci pour toute l’énergie que vous me donnez.

Vous savez, je pense que dans la campagne que je mène, passionnante, ces moments de rencontre avec vous, qui êtes le peuple patriote, sont les plus beaux moments.

La France mérite que l’on se batte pour elle.

La France, c’est plus qu’un Etat, c’est plus qu’une nation, c’est plus qu’un peuple, c’est plus qu’une économie, c’est plus qu’un territoire, c’est plus qu’une civilisation, c’est tout cela à la fois et ceci fait de notre pays, une Nation à part qui a marqué l’histoire du Monde et qui a encore tant à dire et à apporter et qui mérite qu’on l’aime, qu’on lui dise, qu’on lui montre.

Or, depuis un certain nombre d’années, il est de bon ton, dans la classe politique, de dénigrer notre peuple et notre pays, un pays, si on les écoute, trop petit, trop faible, coupable forcément de son passé, de son histoire.

Un peuple lui aussi dénigré, qu’ils présentent comme replié, allergique aux réformes, quand ils ne le décrivent pas comme paresseux, égoïste ou peureux.

Je ne reviendrai pas sur les propos violents qui ont été tenus contre notre pays par certains, qui ont osé parler de crime contre l’humanité que la France aurait commis, ou qui ont affirmé, sans vergogne, qu’il n’y a ni culture ni art français.

Ceux-là qui tiennent ces propos revendiquent leur immaturité politique. On ne leur donnera pas tort ! Il en faut certainement beaucoup pour sortir des énormités pareilles.

On leur renverra néanmoins cette vérité cinglante : lorsqu’on aspire à devenir président de la République, on ne parle pas ainsi de la France, et on ne peut pas penser cela de la France.

On peut d’ailleurs s’interroger sur les raisons qui poussent ces candidats à la présidentielle à vouloir diriger un pays pour lequel ils expriment autant de mépris.

Comment dans ces conditions attendre d’eux qu’ils le défendent envers et contre tout, qu’ils fassent passer la France, sa liberté, sa culture, son identité, sa prospérité, sa sécurité, son rayonnement avant tout ?

Je n’aime pas qu’on dise du mal de la France, mais je n’aime pas non plus qu’on ne respecte pas les Français.

Et, pardonnez-moi mais là-encore, beaucoup de candidats ne respectent pas les Français. Je vais m’expliquer.

Et je vais pour ce faire commencer par vous faire une confidence qui vous étonnera.

Mais je pense que nous devons beaucoup à Jean-Luc Mélenchon dans cette élection.

Souvenez-vous, il s’est récemment illustré en donnant à voir son hologramme à Paris, alors qu’il tenait meeting à Lyon.

Je pense qu’il a, à travers cela, dit beaucoup de la vérité de cette campagne, où je considère que nous n’avons affaire qu’à des hologrammes.

Si vous les prenez un par un, ces candidats à l’élection présidentielle sont des hologrammes. Ils se présentent à vous et vous croyez les avoir devant les yeux, mais en réalité, ils ne sont pas ceux qu’ils prétendent être.

Ce sont des hologrammes parce qu’en réalité, les personnes que vous entendez représentent d’autres personnes, les intérêts d’autres personnes.

Ils font campagne pour eux-mêmes bien sûr, mais à travers eux, ils font campagne pour d’autres, dont ils taisent soigneusement les noms, mais qui sont derrière à la manœuvre.

Je prends cette image de l’hologramme, parce que je veux que chacun mesure bien que dans cette élection, les intérêts portés par les candidats du système ne sont pas, comme ils voudraient le faire croire, les intérêts des Français.

Contrairement à ce que racontent leurs discours de campagne, ils ne cherchent pas à défendre les Français.

Ce sont d’autres intérêts qu’ils défendent.

Et c’est en cela que je considère qu’ils ne respectent pas les Français et même clairement qu’ils les trahissent.

J’ai dénoncé à Lyon, le jour où je lançais ma campagne, la gauche du fric et la droite du fric.

Je ne renie pas cette expression. Au contraire.

Elle m’apparaît, au fur et à mesure que ces hologrammes dévoilent leur vérité, de plus en plus conforme à la réalité des candidatures que j’affronte.

Et c’est un travail important que doivent faire les Français, devant tant de confusion.

C’est un travail citoyen que de réfléchir aux intérêts que portent en réalité ces candidats

Il est en particulier un point qui devrait alerter nos concitoyens.

C’est l’emprise des puissances d’argent, des banques, et des multinationales, sur différents candidats.

J’ai ainsi dénoncé dès qu’il a gagné la primaire de la droite la soumission de M. Fillon au lobby des assureurs.

Et il m’était apparu très vite que son programme en matière de santé avait été écrit par d’anciens dirigeants d’Axa, ces mêmes dirigeants qu’il veut porter au pouvoir s’il est élu.

Mais oui mes chers amis : quand on propose de privatiser une grande partie de la Sécurité sociale, c’est bien pour confier la santé des Français aux assureurs privés, et pour leur permettre de se faire du fric sur le dos de nos concitoyens, en particulier ceux frappés par la maladie !

Quand chaque jour amène son lot de révélations sur le rôle de Monsieur Ladreit de Lacharrière aux côtés de Monsieur Fillon.

Mais sait-on qu’il s’agit de l’ancien propriétaire de Fitch, l’agence de notation lourdement mise en cause dans la crise financière de 2008.

Nous sommes là au cœur nucléaire de ces grands organismes financiers dont les intérêts sont contraires clairement à ceux du peuple.

Allons voir un peu de l’autre côté, du côté du chouchou du système, M. Macron.

Son parcours personnel de banquier d’affaire, son attitude à la tête de Bercy, tout indique chez M. Macron qu’il entretient des rapports pour le moins troubles avec la haute finance, de même qu’il cultive des amitiés révélatrices avec les dirigeants de grandes multinationales.

M. Macron candidat des banques et des puissances d’argent, cela n’échappe plus à grand monde.

Mais nous apprenons aussi cette semaine qu’en matière de santé également, comme M. Fillon, le programme de M. Macron est largement influencé par des acteurs importants non pas ici de l’assurance, mais de l’industrie du médicament.

Ainsi veut-il améliorer le remboursement des traitements de l’hypertension, jusque-là rien de scandaleux… mais ces traitements figurent parmi les meilleures ventes d’un laboratoire, le laboratoire Servier et qui paye le conseiller santé de M. Macron ?

Lorsque l’on sait que ce conseiller « spécial » santé n’est autre que le frère du directeur branche médias du groupe de Monsieur Drahi, le désormais célèbre B. Mourad, qui a rejoint l’équipe de Monsieur Macron, on commence à comprendre.

Certes, il l’a fait démissionner entre-temps, avant que le scandale ne prenne trop d’importance.

Mais le mal est fait, et la vérité a éclaté : voici une preuve de plus de la collusion de cette candidature avec des intérêts qui ne sont pas ceux des Français, mais qui sont des intérêts privés, des intérêts puissants et motivés par la soif d’argent.

Tout cela n’est pas admissible.

Alors je demande à chacun d’entre vous, et au-delà de vous, à chaque Français, de faire preuve de discernement.

Et au-delà des grands discours, de regarder précisément la réalité de leurs programmes, et la réalité des intérêts que servent ces programmes.

« Dis-moi d’où tu parles » disait-on en mai 68. Eh bien je vous le dis aujourd’hui : cherchez à savoir qui parle réellement derrière les candidats à cette élection.

A côté des programmes, il y a aussi les silences, les non-dits.

Et je vois dans cette campagne de très grosses impasses. Je vois un soin particulier à ne pas évoquer certains sujets.

Cette volonté de ne pas aborder certains thèmes, pourtant essentiels quand on y vient, est-elle aussi révélatrice des candidats en présence.

Je parle ici de l’immigration, et du communautarisme. Vous aurez remarqué que c’est un sujet dont mes concurrents ne parlent quasiment jamais.

Pourquoi n’en parlent-ils pas ?

M. Fillon d’abord, n’aimerait pas trop qu’on rappelle à son bon souvenir son bilan en tant que Premier ministre de Nicolas Sarkozy sur le dossier.

1 000 000 d’entrées légales pendant la durée du quinquennat.

C’est un niveau historique, et c’est une tendance qu’ils ont installée, sans bien sûr que M. Hollande ne revienne dessus.

A côté de l’immigration légale, il y a les naturalisations, il y a la folle politique d’asile, qui a commencé avec eux d’exploser, il y a l’absence totale de lutte contre l’immigration clandestine, et la volonté farouche de ne pas toucher au dogme européen sacré de l’effacement des frontières.

M. Macron lui non plus ne parle jamais d’immigration.

Et s’il n’en parle pas, c’est parce que pour lui tout va bien à ce sujet.

Il adore l’immigration de masse, et il adore la politique de l’Allemagne qui force l’Europe tout entière à subir une crise migratoire inédite.

Il s’est même rendu à Berlin, où il est allé faire allégeance, comme Monsieur Fillon, il y retourne bientôt d’ailleurs, pour dire tout le bien qu’il pensait de l’accueil par Mme Merkel d’1,5 million de migrants, dont un tiers ont disparu dans la nature et personne ne sait où ils sont… Nous, nous avons quand même une petite idée…

Mais rien d’étonnant à cela.

L’immigration, c’est un problème pour les Français, c’est un immense problème pour la laïcité, c’est un problème pour la sécurité, c’est un problème pour nos comptes publics…

Mais ce n’est pas un problème pour les amis de Monsieur Macron, ce n’est pas un problème pour l’ami de Monsieur Fillon, Monsieur Ladreit de la Charrière qui est assez œcuménique puisqu’il avait œuvré pour Madame Aubry dans une fondation appelée « Agir pour les banlieues », ce n’est pas un problème pour le grand patronat qui ne cesse de demander davantage d’immigration, parce qu’elle lui permet d’embaucher à bas coût, de peser à la baisse sur les salaires des Français.

Il est inquiétant mes amis que personne ne veuille parler d’immigration dans cette élection.

Eh bien, moi j’en parle, et je dénonce les problèmes qui se posent.

Hier, à l’occasion de la journée des droits de la femme, j’ai écrit un billet sur mon blog où je m’alarme des reculs spectaculaires de ces droits dans notre pays.

Je dénonce le fait que les femmes ne puissent plus s’habiller comme elles le souhaitent notamment.

Je reparlerai tout à l’heure de cette liberté bafouée.

Mais je note pour l’instant que M. Macron, lui, ne fera rien pour les droits des femmes, lui qui a mis dans son projet qu’il ne s’opposera pas au burkini, cette scandaleuse régression.

N’attendez rien non plus de Monsieur Fillon sur le sujet qui, Premier ministre, inaugurait en France la plus grande mosquée d’Europe au côté d’une petite fille pré-pubère à qui l’on avait déjà imposé le voile.

Je mettrai sur la table jusqu’au scrutin toutes les vérités que certains ne veulent pas entendre sur ce sujet, comptez sur moi !

On ne peut d’ailleurs que sourire ou pleurer de voir ces pseudos nouveaux candidats qui veulent « rompre avec la vieille politique », s’entourer de personnages qui s’activent plus ou moins discrètement pour soutenir leurs poulains et sont les symboles de ce dont les Français ne veulent plus.

Il y a d’abord les fantômes qui rodent derrière ces candidats… Les François Bayrou, les Jean-Christophe Lagarde, ces experts en négociation électorale, ces gardiens du temple de la vieille politique, celle des combines, des arrangements d’appareils, qui monnayent cher leur soutien.

Soyez lucides sur le rôle de ces vieux briscards : ils sont là pour arranger la distribution des postes, ils se payent en circonscriptions législatives.

96 promises par Macron à Bayrou, 96 par Fillon à Lagarde. Qui dit mieux ?

Et ainsi par magie, les critiques disparaissent, les combats sont jetés aux oubliettes.

Bayrou a combattu férocement Macron pendant des mois, peut-être a-t-il eu les mots les plus durs d’ailleurs contre lui, puis il retourne sa veste à quelques semaines de l’élection.

Lagarde a été l’un des plus virulents contre Fillon la semaine dernière quand tous ses soutiens désertaient, et le voici qui revient plus vite que son ombre manger à la gamelle des Républicains, toute honte bue.

Voilà la réalité !

Voilà la tambouille politicienne dont nous ne voulons plus.

Où est le projet de gouvernement ?

Où est la sincérité de l’engagement politique ?

Où sont les valeurs de ces gens ?

Mêmes méthodes, mêmes retours des dinosaures.

François Hollande, Bernard Cazeneuve, mais aussi maintenant les commissaires européens…

Quand on a des amis comme cela, on a pas besoin d’ennemis.

Le système, en réalité, fait tout pour essayer de se survivre.

N’ayez aucun doute, ils utilisent tous les moyens, même illégaux, même immoraux, même anti-démocratiques, anti-républicains.

Mais contre la gauche du fric, contre la droite du fric, contre ce système cupide, nous, nous faisons campagne pour le peuple français !

Au nom du peuple est notre slogan, notre ligne de conduite, notre profession de foi.

Parce que c’est le sens même de mon investissement dans cette élection, porter les intérêts du peuple de France, l’intérêt supérieur du pays, l’intérêt général contre les intérêts particuliers, les intérêts privés qui veulent mettre la main sur le pouvoir.

Dans cette élection, il n’aura échappé à personne que je porte la liberté du peuple, sa liberté à être lui-même et à décider pour lui-même.

Je le fais d’autant mieux que je me sens moi-même parfaitement libre, parfaitement libre de toute influence, de toute ingérence, de toute soumission à quelque puissance d’argent ou quelque puissance privée que ce soit.

La France, le peuple français, ce sont mes seules missions, ce sont mes seules allégeances, ce sont mes seuls mandants, c’est pour eux que je me bats, c’est pour eux que je veux gagner !

Je suis libre, et je porte la liberté du peuple.

C’est l’étendard qui me guide dans cette campagne.

Et c’est le principe fondamental sur lequel j’ai bâti mon projet.

La liberté du peuple, sa liberté dans tous les domaines.

Mon projet est d’abord un projet de liberté.

Car, oui, je souhaite refaire de la France le pays de la liberté.

Je veux renforcer les libertés individuelles : ce sont elles qui permettent à l’individu de s’épanouir et d’être protégé.

Je veux protéger la plus grande expansion possible de la sphère privée de chacun d’entre nous, celle où s’épanouissent ces libertés individuelles.

Elle ne doit avoir que deux limites : celle de la sphère privée des autres et celle de l’espace public.

L’espace public, lui, comprend tous les éléments que nous devons mettre en commun pour constituer une communauté nationale pacifiée et protégée.

Je veux d’abord protéger les libertés nouvelles que les puissants cherchent à nous confisquer et, en premier lieu, les libertés numériques qui nous permettent d’exercer notre liberté d’expression.

Internet est devenu un espace incroyable où chacun peut dire librement ce qu’il a à dire, où l’information n’est plus confisquée par de grands groupes toujours tentés de la manipuler à leur profit ou de la censurer quand elle les dérange.

Le monopole de l’information leur échappe. Ils souhaiteraient tant le récupérer !

C’est pourquoi, dans mon projet, vous trouverez ma volonté d’inscrire parmi les libertés fondamentales reconnues par la Constitution les libertés numériques.

La question des données personnelles est sensible. Certains souhaitent se les approprier et menacent de fait nos libertés.

Pour garantir la protection de nos données personnelles, je veux créer, en l’adossant à cette même Constitution, une charte qui obligera à stocker ces données sur des serveurs localisés en France.

La cyber-sécurité doit être assurée, c’est une question importante de souveraineté.

Je veux aussi renforcer les libertés de notre peuple, qui sont au cœur de notre démocratie.

Aujourd’hui, on voit se multiplier les pétitions. Je préfère une méthode plus démocratique et plus efficace.

Il suffira de cinq cent mille signatures d’électeurs pour déclencher obligatoirement un référendum d’initiative populaire.

C’est la pierre angulaire de la démocratie de contrôle que j’appelle de mes vœux, pour que le peuple soit au cœur des décisions et puisse se saisir de tous les sujets.

C’est pourquoi je souhaite élargir le champ d’application du référendum.

J’ajoute que je conditionnerai toute révision future de la Constitution à un référendum : seul le peuple pourra défaire et refaire la loi fondamentale de notre pays.

La France doit redevenir la grande démocratie qu’elle a été.

La proportionnelle deviendra donc la règle pour toutes les élections.

À l’Assemblée nationale, la proportionnelle sera intégrale avec une prime majoritaire de 30 % pour la liste arrivée en tête et un seuil de 5 % des suffrages pour obtenir des élus.

De cette manière, chaque Français se sentira légitimement représenté dans le cœur battant de notre démocratie.

Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

Et je ne supporte plus d'entendre tous ces moralisateurs qui font semblant de se lamenter sur le désintérêt des Français pour la politique, mais qui refusent dans le même temps que toutes les opinions politiques soient représentées selon leur poids réel.

Il faut rendre la parole au peuple, parole dont il a été dépossédé.

La promotion de ces libertés nouvelles ou menacées ne m’empêchera pas de développer des libertés qui nous semblent plus définitivement assurées.

Il faut conforter la liberté d’association dans les seules limites exigées par l’ordre public.

Je pense notamment à la ruralité où les structures associatives, de toutes tailles, doivent être soutenues pour encourager les actions culturelles, sportives, humanitaires, sociales, éducatives.

Elles sont à la base de l’animation de nos territoires.

La vie associative évite la marchandisation de toutes les activités humaines.

Nous ne devons pas être soumis à la seule loi du profit.

Un peu de fraternité fait aussi un peu de bien.

Je veillerai à ce que l’objet de ces associations soit respecté.

Des organisations islamistes ont su utiliser les structures associatives pour répandre leur idéologie de haine.

Dans certains quartiers, pour des raisons clientélistes, des associations sans activité réelle ont été grassement subventionnées, parfois pour diffuser leur idéologie de haine de la France.

Ces dérives doivent cesser.

Nos associations sont notre richesse, nous devons les protéger de ceux qui veulent s’en servir à leur seul profit personnel ou contre notre République !

Je veux aussi libérer les TPE-PME des contraintes qui pèsent sur elles et les briment inutilement.

Oui, je veux privilégier les TPE-PME plutôt que les grands groupes. C’est un choix que j’assume.

C’est un choix que j’estime essentiel.

Car ce sont elles qui créent des emplois et elles sont un levier important pour retrouver notre prospérité.

J’allégerai donc la complexité administrative et fiscale qui pèse sur elles en créant un guichet unique qui centralisera les déclarations et les démarches.

J’abaisserai les charges en redirigeant vers elle 50 milliards d’euros dont une grande partie a été mise en œuvre au bénéfice des grands groupes.

Je réduirai le nombre d’obligations administratives liées au seuil social de 50 salariés.

Je fusionnerai les institutions représentatives du personnel entre 50 et 300 salariés en une structure unique, qui conservera les mêmes compétences.

Mais une France indépendante et des libertés, c’est aussi une France des indépendants !

La France est un grand pays d’entrepreneurs.

Elle est un pays qui, malgré les difficultés, a gardé le goût de l’entreprenariat.

Ce goût de l’entrepreneuriat et du risque, qui nous distingue des autres et participe au génie français.

Il faut aider ceux de nos compatriotes qui créent des entreprises, qui innovent et qui participent au rayonnement de notre pays.

Alors, je me dois de penser au soutien que l’on doit à nos agriculteurs au travers des grands changements que je veux mettre en œuvre à leur profit et que j’ai exposé au salon de l’agriculture.

Ils sont aussi des entrepreneurs et, eux aussi, en prennent des risques pour nous nourrir : nous nourrir bien, de produits d’une qualité enviée dans le monde entier.

On ne peut pas les laisser tomber quand un malheur s’abat sur eux.

Je pense, bien sûr, au drame de la grippe aviaire, ce long cauchemar dont nos éleveurs n’arrivent pas à sortir et auquel ils font face, bien seuls.

L’Etat lent, radin, ne semble que peu concerné par les drames humains qui se multiplient.

Bon sang, ça sert à ça pourtant la solidarité nationale, à être aux côtés des éleveurs dans les coups durs, plutôt que de détourner les yeux et de laisser la filière au bord du précipice.

Les indemnisations doivent arriver vite alors qu’ils attendent, pour certains encore, le solde du règlement de la dernière crise !

Notre agriculture, c’est notre indépendance, quand l’agriculture a des problèmes, c’est la France qui a des problèmes. Quand l’agriculture va mal, ce sont nous, tous, les Français qui allons mal.

De la même manière, nos indépendants, nos commerçants, nos artisans, sont les murs porteurs de notre économie.

L’esprit d’entreprendre ne prospère pas sans un minimum de liberté d’entreprendre !

Et pour cela, nous devons soutenir ceux qui veulent prendre des risques, et ils doivent se sentir protégés.

Je mettrai donc fin au RSI. Ce RSI, mis en place sous le gouvernement de François Fillon, maintenu par Emmanuel Macron et qui n’a abouti qu’à une chose : fragiliser nos indépendants et en conduire un certain nombre au RSA.

Et je leur proposerai un régime nouveau, qui répondra à leurs besoins et les protégera réellement, ou de s’affilier au régime général s’ils le souhaitent.

Enfin, je m’y suis engagée, je déclarerai une amnistie sur les arriérés de RSI tant l’Etat porte une responsabilité lourde dans les multiples erreurs qui ont été commises.

Mais nous devons veiller aussi à la liberté des salariés.

Et pour assurer cette liberté, il faut qu’ils soient effectivement représentés et défendus.

Il n’est pas normal que le taux de syndicalisation en France soit l’un des plus faibles, sinon le plus faible, des pays industrialisés.

Le monopole de représentativité, qui a été accordé aux centrales installées, les a transformées en bureaucraties rivales, en corporations, qui défendent leurs seuls intérêts plutôt que ceux des salariés.

Dans le même temps, elles se sont politisées au point d’en perdre leur nécessaire indépendance.

Il est plus que temps de moraliser leur fonctionnement pour leur rendre leur efficacité.

C’est pour cela que je préconise un contrôle public et transparent de leur financement.

C’est aussi pour cela que je propose d’instaurer une véritable liberté syndicale par la suppression de ce monopole ; ce monopole qui bride l’initiative de ceux qui cherchent à redonner vie au dialogue fécond dans l’entreprise.

Mais vouloir renforcer les libertés est un vœu pieux, si nous restons pieds et mains liés.

Rien de tout cela ne sera en effet possible sans une liberté fondamentale : la liberté de la France !

Comment la France pourrait-elle redevenir un pays de libertés si nous continuons à recevoir nos ordres des technocrates de Bruxelles et de l’Union européenne ?

Si on nous impose par le haut, ce que le peuple de France ne veut pas ?

Vous l’aurez donc compris.

La liberté de tous ne sera assurée que d’une seule manière : rapatrier en France notre souveraineté !

Assez du pilotage automatique de notre pays par la tour de contrôle Bruxelloise. Nous voulons repasser en pilotage manuel par le peuple.

Nous devons donc d’abord retrouver notre souveraineté monétaire et économique.

Oui, je veux que nous ayons une monnaie nationale, pour que nous assumions nos choix politiques en toute liberté.

Pour que nous rendions de l’oxygène à nos entreprises.

Pour que la menace de la BCE, à Francfort, d’une rupture des liquidités ne pèse plus sur nous.

Car nous n’en pouvons plus de l’austérité et la liberté de chacun sera assurée par une politique économique vigoureuse, qui rétablira le plein emploi.

Nous devons retrouver également notre souveraineté législative. Parce que les lois qui s’appliquent en France et aux Français, doivent être décidées par les représentants du peuple français ; quand ce n’est pas vous, peuple de France, directement !

Aujourd’hui, nos parlementaires ne décident plus de rien.

Ils ne font que transposer des directives qui arrivent par centaines et qui sont imposées tout là haut, à Bruxelles, par la bureaucratie de l’Union européenne.

Nous rétablirons le Parlement dans la plénitude de ses fonctions, pour qu’il vote des lois moins nombreuses, mieux pensées et surtout qui répondent à nos intérêts !

Mais l’Union européenne ne s’arrête pas là. En nous privant de notre souveraineté territoriale, en nous empêchant d’avoir des frontières, elle nous impose également l’immigration de masse.

Cette même immigration de masse qui vient jusqu’à menacer la liberté des femmes et filles de France.

La défense des droits des femmes me tient évidemment à cœur, en ce lendemain de journée mondiale de la femme.

Je dois le dire, elle est mise à mal par l’immigration de masse !

Je sais que c’est un sujet tabou, que n’aiment jamais aborder les pseudo féministes ou mes concurrents dans cette élection.

Mais nous sommes obligés d’évoquer les nouvelles menaces qui pèsent, en France même, sur les femmes.

Une menace qui est un affront fait directement à notre civilisation.

Une menace profonde qui se diffuse et qui attaque notre conception du rapport entre les hommes et les femmes.

Oui, l’islamisme radical fait reculer, dans nos quartiers, dans nos villes des acquis qui semblaient pourtant définitifs.

Souvenez-vous en effet du café de Sevran, où des femmes ne pouvaient même pas pénétrer dans l’établissement uniquement parce qu’elles étaient des femmes.

Et pourtant, certains esprits complaisants ont cautionné.

Jusqu’à Monsieur Hamon, qui considérait que ces cafés sans femme étaient normaux parce qu’ils faisaient partie de la “tradition ouvrière”.

Quel affront pour les femmes.

Quel mépris pour les ouvriers.

L’islamisme cherche aussi à renvoyer les femmes et filles de France au Moyen-Age, en les enfermant dans des cages de tissu, en les obligeant à masquer leur visage, leurs mains, leurs yeux et même tout leur corps quand elles sont sur la plage.

Oui, dans certains quartiers, les femmes ne peuvent plus se vêtir librement.

Oui, porter un short ou se promener en jupe devient impossible.

Les femmes doivent pouvoir se vêtir librement et j’y veillerai dès le premier jour de mon quinquennat.

Car la France que j’aime, la France que nous aimons, ce n’est pas celle de la burqa ou du burkini !

Trop de responsables politiques, de droite comme de gauche, ont cédé par clientélisme devant des religieux auto proclamés, qui cherchent à imposer par tous les moyens leur ordre réactionnaire.

Je regrette qu’une ministre de la République ait ainsi capitulé lorsqu’un homme a refusé de lui serrer la main sur un plateau de télévision, uniquement parce qu’elle était une femme.

Et bien moi je ne renoncerai pas. Je me battrai jusqu’au bout, pour que vous, Mesdames, vous soyez libres dans votre propre pays !

Je veux aussi une République de la liberté et de l’égalité pour toutes les Françaises, comme pour tous les Français.

Vaste programme pour libérer l’énergie des Français ! Vaste programme pour libérer la France des tutelles qui l’accablent !

Vous comprenez donc bien l’urgence de retrouver notre souveraineté.

Il n’y aura pas de libertés individuelles, ni de libertés publiques, ni de libertés des entreprises, ni de libertés des femmes sans liberté de la France.

Mais c’est bien ensemble, nous les patriotes, que nous ferons de la France à nouveau un grand pays libre et sûr.

La liberté, elle n’est jamais assurée ! Je m’engage à la défendre !

Mes chers amis, aidez nos compatriotes à ouvrir les yeux.

Je ne doute pas, je suis sûr que nous pourrons rassembler une majorité de Français sur le beau projet qui est le nôtre.

Portez haut l’espoir qui nous anime, portez haut nos valeurs, portez haut cette exigence de liberté que nous chérissons tous !

Portez haut la campagne ! Portez haut la campagne au nom du peuple !

Vive la République !

Et vive la France !

Marine Le Pen

Discours

11 mars 2017

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