Marine Le Pen au Salon des Forrains à Pontoise

Marine Le Pen

Discours

30 novembre 2011

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Mesdames, Messieurs,

Dans la France rurale des siècles passés, les personnes qui possédaient des terres, appelaient « forains » ceux qui avaient des propriétés en dehors de leur village.

Les mots évoluant au fil des siècles, on parla ensuite de  marchand forain, venu d’ailleurs, allant de village en village et s’installant pour les foires, mot qui prend son étymologie dans le latin « forum ». Les foires, servirent au commerce international jusqu’au milieu du 18ème siècle et jouèrent donc un rôle économique essentiel.

Devenues de nos jours une forme de divertissement très apprécié la plus célèbre d’entre elles est sans doute, la Foire du trône, dont l’organisateur est notre ami Marcel Campion. Elle est la plus célèbre mais sans doute aussi une des plus anciennes : on l’appelait  autrefois   « Foire aux pains d’épices ».

De même, la fête de Neuilly, la  fête à Neuneu, était une  fête  très populaire de Neuilly-sur-Seine créée par un décret impérial de Napoléon Ier en date du 10 juin 1815, suite à une demande de l’abbé Jean François Delabordère, maire de Neuilly. Elle établit alors la première fête patronale de l’église Saint-Jean-Baptiste…

Ce bref rappel historique prouve, s’il en était besoin, combien la fête foraine est ancrée dans nos traditions françaises et combien elle est populaire puisque   plus de 90 % de la population s’y rend au moins une fois tous les deux ans.

Les arts forains ont été reconnus par l’Etat il y a une quinzaine d’année et les artisans forains  sont une catégorie professionnelle à part entière (qu’il ne faut pas confondre avec les gens du voyage qui eux  sont une catégorie  « juridique »). Environ 30 000 familles de forains vivent et travaillent en France.

150 000 personnes et  25 000 entreprises artisanales travaillent grâce à ce secteur.

Ces entreprises sont soumises à de lourdes exigences à respecter comme, par exemple, la rigueur des  garanties de sécurité pour les emplacements octroyés par la municipalité, l’obligation de se soumettre à l’organisme de contrôle « vérificateur de manège » mandaté par le  ministère de l’Intérieur ou encore répondre à l’exigence d’études des sols devant  garantir la fiabilité et la stabilité du terrain.

S’ils en reconnaissent la lourdeur, les forains en reconnaissent aussi l’utilité car rien ne doit être laissé au hasard et la sécurité du public est un impératif absolu.

Dépendant uniquement du bon vouloir des municipalités, les forains rencontrent de multiples problèmes et de nombreuses menaces pèsent sur leur activité, « le drapeau noir flotte sur la profession » déplorait l’un d’entre eux:

  • à commencer par la suppression pure et simple de  la fête foraine : les fêtes foraines sont déplacées à l’extérieur des villes, souvent, dans des parcs d’exposition, à tel point que depuis plusieurs années, ce sont presque 100 fêtes qui ont été supprimées dont la plus récente est celle de  la CIOTAT  pourtant traditionnelle à Pâques et au mois  d’août.
  • Pour les municipalités qui acceptent encore de recevoir des cirques ou des fêtes foraines, il est de leur bon vouloir d’en modifier les dates ou d’en fixer la durée.
  • La profession de forain n’échappe pas au dogme de l’Europe de Bruxelles et une autre menace de taille pèse : l’application dans quelques mois, des décrets d’application de la directive européenne  de mars 2007,  appelée « directive Inspire » concernant les véhicules de transport routiers.

Les camions ne respectant pas les nouvelles normes écologiques concernant le rejet de CO2, c’est à dire les plus anciens, seront interdits d’entrer dans les villes. Or, la plupart des véhicules des forains, bien que n’étant pas aux nouvelles normes vu leur ancienneté sont pourtant parfaitement entretenus.

Il est clair que pour bon nombre d’entre eux, ceci impliquera bien sur l’interdiction d’entrée dans les centres villes et contribuera à les faire renoncer à leur profession.

On se pince lorsque l’on voit les camps de roms, par exemple à Lille, et l’état de décrépitude de véhicules qui sont de véritables bombes roulantes à qui l’on ne réclame pas le moindre respect de normes de sécurité.

  • Le désastre économique actuel de notre pays aggrave aussi les difficultés financières de cette activité : difficultés insurmontables pour obtenir des prêts, tant pour l’achat de nouveaux véhicules, que de nouveaux manèges par exemple au coût conséquent, ce qui contraint les jeunes forains à envisager une autre profession.
  • Autre menace, et non la moindre : l’insécurité ! Et qui ne se souvient pas du coup de gueule, tellement justifié de Marcel Campion en avril 2010 : dans une lettre ouverte adressée à l’ensemble du personnel politique mais aussi je cite aux « médias et intellectuels de tous bords, bons et biens pensants antiracistes », il tirait la sonnette d’alarme :

« Pour ce qui est des Champs Elysées, malgré des policiers en tenue et en civil tous les dix mètres, vous serez surpris de l’ambiance à risque parfois violente, parfois pire que les cités.

La Foire du Trône est squattérisée par des populations à risque dont la police n’arrive pas à bout les samedis.

Les puces de Clignancourt sont maintenant pires que des souks d’où les touristes sont largement chassés par des groupes violents de chapardeurs. Ce marché étant devenu maintenant à l’image d’un souk africain, en moins sympathique, puisque très agressif. En Afrique, c’est plus calme et respectueux. Prenez sur votre temps et osez venir dans ces lieux, sans vos protections habituelles, tout comme des citoyens ordinaires, si vous en avez le courage, ainsi voyez l’état de notre France actuelle à tous. »

Il semble que pas plus aujourd’hui qu’en 2010, la « caste » n’ait daigné répondre à l’appel des forains !

Il est vrai que ceux-ci sont Français, très souvent depuis plusieurs générations et que comme toutes les autres catégories de nos compatriotes, ils restent et resteront les grands oubliés.

Peu importe si ce qui était hier populaire est devenu aujourd’hui dangereux.

Cette volonté de chasser les forains des centres villes est révélatrice du mépris du peuple de ce gouvernement.

La caste n’a pour seul objectif que de régenter sans le peuple, voire contre le peuple. Aucune catégorie, aucun secteur n’y échappe. «La foire dérange. Nous vivons dans un monde hygiénique, où les camions-poubelles ferment les manifestations », avait déjà dit un architecte en 1985.

Lorsque je serai élue Présidente de la République, la fête foraine, les cirques, éléments de notre tradition et de notre identité nationale et populaire, seront non seulement maintenus et protégés mais aussi fortement encouragés : je refuserai de priver  nos compatriotes et particulièrement les familles de divertissements peu coûteux, simples et tellement conviviaux !

Je mettrai un terme à toutes ces lois européennes, et en retrouvant sa souveraineté législative, la France sera maitre chez elle de décider ce qui est bon pour elle.

Nous convaincrons donc les municipalités de laisser les véhicules des forains circuler en centre-ville et de pouvoir travailler sans entrave. Ils participent à la vie de nos villages, laissés à l’abandon.

Dans le cadre de la politique de restauration de l’emploi et du pouvoir d’achat, je donnerai une priorité absolue au développement des artisans et des commerçants, créateurs nets d’emplois alors que les grandes sociétés et la grande distribution non seulement n’en créent guère, mais les délocalisent ou les détruisent.

La valorisation de l’artisanat et du commerce ne vise pas que des objectifs économiques. C’est aussi un moyen de reconnaître l’importance sociale considérable de cette activité.

D’abord parce qu’elle place l’homme, sa créativité, son amour du travail bien fait, le principe de la transmission du savoir-faire ou du patrimoine personnel au cœur de l’activité économique.

Ensuite parce qu’elle contribue à la perpétuation de traditions qui sont intimement liées à l’histoire des villes et des campagnes françaises, véritables symboles de l’art de vivre français et du raffinement de notre civilisation. Enfin parce que l’artisanat et le commerce sont des vecteurs irremplaçables de lien social, notamment dans les zones rurales.

Enfin, première des libertés, la sécurité n’est plus assurée dans notre pays.

A la veille d’une échéance aussi capitale que celle de l’élection présidentielle, la Foire du Trône 2011 a pourtant bénéficié d’importants dispositifs de sécurité, jamais égalés les années précédentes : ceci participe à l’entreprise d’enfumage élaborée par les amis de Nicolas Sarkozy, qui consistera à faire oublier à nos compatriotes combien ils ont été délaissés durant tout le quinquennat…

Ne nous  y trompons pas : aussi vrai qu’aucun d’entre eux n’a daigné venir à ce salon, aucun ne prendra la mesure et les mesures de sécurité devant entourée les fêtes foraines sera très vite remise aux oubliettes après les élections.

Au-delà des discours et des promesses, la gauche comme la droite sont en échec complet face aux violences, et restent prisonnières de leurs dogmes et choix absurdes : laxisme, victimisation des coupables, désengagement de l’Etat, affaiblissement moral et matériel de nos capacités de maintien de l’ordre.

Augmentation des vols à main armé, des violences contre les personnes, nocivité et violence des bandes et des gangs toujours plus enracinés dans des quartiers hors contrôle qui sont leurs fiefs : pourquoi l’UMPS a lamentablement échoué dans la lutte contre l’insécurité ?

Parce qu’ils ont mis en place des politiques propre à lutter contre le sentiment d’insécurité et non contre l’insécurité, dans une course effrénée aux effets d’annonce, qui confine à de la publicité mensongère. L’insécurité est un fléau pour le peuple français à deux niveaux :

  • Elle crée des drames dans les vies et les familles. Une agression, même nommée « incivilité » selon une dérive sémantique très révélatrice d’un état d’esprit laxiste au plus haut niveau de l’Etat, est toujours traumatisante.
  • Elle a un coût immense pour la collectivité nationale, évaluée à 115 milliards d’euros par an selon l’étude réalisée par le professeur et économiste Jacques Bichot, soit plus de 5% du PIB de la France.

Les violences aux personnes n’ont eu de cesse d’augmenter (+45% depuis 2002). Les rapports annuels de l’Observatoire national de la délinquance révèlent que ce type de violences concerne cinq fois plus de personnes que ne le disent les chiffres du ministère de l’Intérieur : 1 200 000 par an, et non 250 000.

Selon les données officielles, les violences physiques crapuleuses ont bondi de 5,7% en 2009 puis de 7,4% en 2010.

Face à cette flambée de l’insécurité, qui trouve en grande partie son origine dans la hausse continue de l’immigration vers la France, de l’échec d’une assimilation, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait des choix irresponsables et néfastes : effets d’annonce permanents, vote de multiples lois publicitaires jamais appliquées après chaque fait divers médiatisé, et surtout, l’affaiblissement de nos capacités de maintien et de rétablissement de l’ordre.

Les forains sont laissés seuls.

Pire, lorsque face à l’inertie des pouvoirs publics ils cherchent à protéger leur activité dans le cadre d’une légitime défense, bien logique d’eux-mêmes, mais aussi du public qu’ils reçoivent, ce sont eux qui sont poursuivis par la justice, dans le cadre d’une inversion des valeurs qui s’est généralisée dans notre société et qui m’a permis d’annoncer le constat le plus cruel qui soit.

En France aujourd’hui, il n’y a bien que les honnêtes gens qui ont à craindre de l’Etat, les voyous d’en bas comme d’en haut vivent  eux dans une impunité totale.

Sauvons la fête foraine, élément de notre patrimoine culturel,

lui redonner sa place et avec elle la place aux entreprises qui en vivent et qui la font vivre,

lui permettre de redevenir ce lieu de détente et d’évasion où les Français quelles que soient leurs origines sociales ou leur niveau de fortune peuvent s’y retrouver en toute sécurité.

Voilà mon objectif.

Je vous remercie.

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Marine Le Pen

Discours

30 novembre 2011

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