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Grand Meeting Présidentiel de Marine Le Pen à Toulouse

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Discours

05 février 2012

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Mes chers compatriotes, d’outre-mer, de l’étranger, chers internautes qui nous suivez en direct de par le monde, chers amis,

Une ville rose dans la France bleu marine de demain, voilà ce que je souhaite, voilà ce que je souhaite aux Français et à notre pays !

Oui, je veux le meilleur pour la France. Je lui veux le meilleur, et le meilleur ne peut que passer par le changement !

Parce que vous le savez bien, ce n’est pas en remettant une nouvelle pièce dans le juke box de l’UMPS qu’on pourra espérer que la musique change, que ça change enfin !

Chômage, dette, immigration, sécurité : ils ont tout raté ! Tout !

Gauche, droite, centre : ils se trompent sans cesse mais ils continuent.

Et permettez-moi mes chers amis de vous donner la clé pour comprendre pourquoi ils sont prêts à tout pour que rien ne change.

La clé pour comprendre la raison qui explique leur immobilisme, leur incapacité à se remettre en cause, la glaciation idéologique dans laquelle ils sont plongés depuis des lustres.

La clé pour comprendre tient en une phrase : les candidats des partis en place ne sont pas des hommes libres.

Enserrés dans les réseaux du pouvoir, ils n’ont pas la liberté de servir l’intérêt général, quand bien même en auraient-ils l’envie !

Les candidats des vieux partis, la gauche, la droite, le centre, sont des hommes soumis à des groupes de pression, à des groupes d’intérêt, qui ne sont pas là pour défendre le peuple français, mais leurs privilèges !

A la Banque ils sont tous soumis, ayant méthodiquement organisé la toute-puissance de la Banque dans l’économie.

Qui a privatisé les banques ? La gauche et la droite !

Qui a mis fin de façon parfaitement irresponsable à la salutaire séparation entre les banques de dépôt et les banques spéculatives ? La gauche ! Et la droite a suivi.

Ah, elle est belle la gauche qui s’est soumise à la banque. Elle est belle la gauche de Monsieur Hollande qui a tout déréglementé, qui a livré notre économie, nos TPE, nos PME, nos PMI au bon vouloir des grands banquiers !

Aux marchés financiers ils sont tous soumis également !

Encore une fois c’est la bien la gauche, qui a fait dans les années 80 ce qu’on a appelé le « big bang financier », comprenez la remise des clés de la maison France aux marchés financiers, qui depuis envahissent nos vies, empoisonnent la politique de la France, décident de tout, tout le temps !

Oui, c’est la gauche de Monsieur Hollande, ce sont ses amis, ce sont ceux qu’ils rêveraient de nommer dans son gouvernement, qui ont livré la France aux marchés financiers !

Je vais vous dire : la force extraordinaire de François Hollande, lorsqu’il a l’hypocrisie et même le cynisme de déclarer qu’il va s’en prendre à la finance, réside dans le silence complice de ceux qui devraient simplement informer les Français du mensonge qui fonde son discours.

Car, enfin, c’est le Parti socialiste qui a imposé en France la domination de la finance.

C’est Jacques Delors, Pierre Bérégovoy et Pascal Lamy, le directeur de l’OMC, qui ont cédé devant le Mur de l’argent avec l’Acte unique et les 300 directives européennes de déréglementation qui furent élargies à toute l’Union européenne.

Avec le zèle des nouveaux convertis,  la gauche française a mis en place une la libéralisation systématique et globale des capitaux par idéologie et dogmatisme.

Et cette véritable histoire d’amour entre la finance et la gauche n’a jamais cessé.

En 1992 et 1993, Michel Sapin, alors ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement de Pierre Bérégovoy, va méthodiquement courir le monde pour que la dette française soit détenue par l’étranger. La part du marché mondial passera ainsi de 30% à 70%, ce qui nous rend moins libre encore ! Michel Sapin ouvrit ainsi notre pays à la dépendance des fonds de pension et autre âpres au gain, qui n’hésitent jamais à démanteler les entreprises industrielles et à les vendre à la découpe. Le profit avant le travail a toujours été leur mot d’ordre.

Quand on sait que c’est ce même Michel Sapin qui aujourd’hui est en charge du projet de François Hollande, avec Laurent Fabius !, il y a de quoi être inquiet ! Ah, il est bien loin le rêve français…

Cette collusion entre le Parti socialiste et la grande finance internationale sera plus vraie que jamais avec François Hollande.

Pour donner un signal de soumission aux marchés financiers, il a désigné Pierre Moscovici comme directeur de campagne. Or, il faut dire la vérité aux Français : Pierre Moscovici est le vice-président du Cercle de l’Industrie, fondé en 1993 par…devinez qui ?...Dominique Strauss-Kahn ! Le Cercle de l’Industrie, un groupe de pression pour défendre les intérêts des grandes entreprises, et travailler avec le MEDEF, l’Institut de l’Entreprise et la Table ronde des Industriels européens. Je ne vais pas vous énumérer la liste des membres du conseil d’administration de ce cercle. Mais sachez qu’il réunit la fine fleur du CAC40 ! Les entreprises membres du cercle de l’industrie ont réalisé en 2009, 800 milliards d’euros de chiffre d’affaire.

Plus grave encore, ensemble, la gauche et la droite ont donné un monopole incroyable aux marchés financiers grâce à la loi de 73, celui de prêter à taux exorbitant à l’Etat, à notre Etat ! Et cela fait 40 ans que ce scandale dure, que cette captation de l’argent des Français par les marchés dure, dans l’indifférence générale des petits marquis qui nous gouvernent.

Elle est pourtant bien là la première cause de la dette de la France.

Qui, seule, propose de revenir sur cette emprise des marchés financiers ? Moi bien sûr !

Alors, que peut-on raisonnablement espérer de ces gens-là ? Rien.

Ils ne sont pas des hommes libres, ils sont soumis aux maîtres qu’ils se sont choisis : banques, marchés financiers, et donc bien sûr agences de notation.

Regardez-les, tous, les yeux rivés sur les agences de notation, guettant une parole d’elles comme on attend la parole du Messie !

Ils sont dans la main des marchés financiers, dans la main des banques, et peut-être même au bout de leurs fils, marionnettes d’un minable petit spectacle qu’on réactive tous les 5 ans pour faire croire qu’on s’oppose !

Au CAC 40 aussi ils se sont soumis bien sûr, tous !

Ce CAC 40 dont ils regardent fébrilement le cours varier, qui règle leur vie, et ça à la limite c’est leur problème, mais qui surtout, et ça c’est inadmissible, décide de la politique de la France, de la vie des Français !

Rappelons-nous mes chers amis de la vérité : c’est un gouvernement de gauche, celui de Lionel Jospin, qui a le plus privatisé sous la Vème République, qui a le plus bradé nos services publics et donc notre patrimoine national. Air France, France Télécom, les autoroutes : n’était-ce pas déjà Lionel Jospin, sans que François Hollande n’y trouve rien à redire ?

Pourquoi le PS puis l’UMP ont-ils eu besoin de brader les sociétés d’autoroute, qui aujourd’hui nous font payer très lourdement ce choix absurde en augmentant sans cesse leurs tarifs, en matraquant de manière inadmissible un automobiliste déjà traqué par le pouvoir ?

Qui a tout libéralisé, à coup de Traités et de directives européennes insensés ? La Poste, l’électricité, le gaz, le train ? C’est bien la gauche, c’est bien la droite, main dans la main, unies pour complaire à leurs maîtres de la grande finance !

N’avez-vous pas été frappé par le silence assourdissant du PS lorsque l’UMP, par la voix du ministre M. Borloo, a ouvert le marché du gaz en janvier 2010 à JP Morgan et Goldman Sachs, les 2 grandes banques américaines au cœur de tous les scandales de la spéculation ?

Et je ne vous rappellerai pas ces épisodes douloureux, dégradants pour le grand peuple que nous sommes, ce grand peuple qui a toujours placé la politique au-dessus de tout, et qui a vu un président de la République se soumettre d’une façon aussi voyante aux puissances d’argent.

Oui, mes chers amis, je vous épargnerai le Fouquet’s, le Yacht de Bolloré, les relations incestueuses du pouvoir avec des groupes de presse détenus par l’industrie de l’armement et la banque, les copinages, les trafics d’influence, les enrichissements sans causes.

Oui, j’épargnerai aux Français ce spectacle désolant qui est comme une tache sur notre drapeau national, parce qu’il souille tout ce qui fait la grandeur de la France, et qu’il est une insupportable offense au génie de notre peuple !

Mais nous devons les avoir à l’esprit, pour savoir quand nous mettrons un bulletin de vote dans l’urne dans quelques mois si le nom inscrit sur ce bulletin de vote est un nom soumis, ou un nom affranchi, libre de toutes les pressions !

Finance et politique chez eux font très bon ménage, parfois même trop bon ménage. Et bien en avril et en mai prochains, ce sera au peuple français de faire le ménage !

La soumission et le conflit d’intérêt sont la marque de fabrique des candidats et des appareils qui sont face à moi.

Soumis à l’argent, soumis à la banque, soumis aux puissants, et maintenant soumis au Qatar !

De gauche, de droite, tous se succèdent en rangs serrés au Qatar. Habitués des séjours à Doha, ils entretiennent des relations extrêmement troubles avec cet émirat.

Nicolas Sarkozy, Carla Bruni, Dominique de Villepin, François Hollande, qui vendredi encore envoyait Laurent Fabius faire des courbettes aux émirs, Frédéric Mitterrand, Bertrand Delanoë : tout ce petit monde y a ses habitudes, tout ce petit monde y fait de juteuses affaires, tout ce petit monde participe sans gêne aucune à la stratégie d’influence pour le moins étonnante du Qatar dans notre pays !

Je pose des questions :

Pourquoi en 2008 le Qatar a-t-il obtenu le vote à l’Assemblée Nationale et au Sénat d’un statut fiscal exorbitant pour ses investissements en France (exonération d’ISF pendant 5 ans, exonération plus-value immobilière) ?

Pourquoi l’UMP et le PS ne s’inquiètent-ils pas de voir cet émirat racheter les uns après les autres les intérêts stratégiques de la France ? Dexia, UraMin, il faudra creuser ces dossiers bien troubles…

Pourquoi l’UMP et le PS ne voient-ils rien à redire à ce que le Qatar ait créé en décembre dernier un fonds de 50 millions d’euros destinés aux « Français d’origine arabe » dans les banlieues françaises ? N’est-ce pas là développer le communautarisme contre la République, et développer sur notre sol une stratégie d’influence au bénéfice d’un Etat étranger ?

Que cache donc ce système Qatar, que seule j’ose évoquer clairement ? parce qu’il s’agit bien d’un système Qatar.

Je pose des questions et j’attends des réponses.

Oui, mes chers amis, la gauche et la droite, et leurs porte-drapeau aujourd’hui, ne sont pas libres.

Ils sont soumis.

Emmêlés dans les innombrables réseaux qui les tiennent, entravés par toutes leurs compromissions, empêchés par leurs multiples allégeances, les hommes de l’UMP, du PS et du centre sont les esclaves du système qu’ils ont construit !

Face à leur soumission, moi seule incarne la liberté !

Oui, je suis une femme libre ! La seule candidate qui trouble cette campagne, qui terrorise le système, par ma liberté, ma franchise.

Je ne dépends d’aucun pouvoir, je n’ai pas de maître, je n’ai pas d’autre cause à servir que la France et le bien-être des Français !

Oui, je suis libre, et de cette liberté je tire ma force !

Oui, je suis libre, parfaitement libre, et ceci fait de moi une ennemie à abattre !

On ne me tient pas. On ne m’a pas achetée, et je ne suis pas à vendre…

Je ne reconnais comme souverain légitime que le peuple français, c’est lui que je représente, lui que je défends.

Personne ne pourra me faire dévier de ma route. Mon chemin est tracé, et il est droit.

La finance et la banque n’ont pas de prise sur moi. Le CAC 40 n’est pas mon ami.

Je ne suis pas obligée de jouer un rôle comme les autres quelques semaines avant l’élection, parce que je ne passe pas mon temps à faire l’inverse de ce que je dis !

Cette liberté rend tous les espoirs possibles. Elle seule permet le changement, le véritable changement que nos compatriotes attendent au plus profond d’eux-mêmes.

Oui, mes chers amis, en avril et en mai, vous aurez à faire un choix décisif, entre la liberté et la soumission.

Une femme libre et ou des hommes enchaînés.

Et ce choix déterminera l’avenir de la France : un pays libre, ou une nation esclave !

Je serai aux côtés des petits, face aux gros.

Je stopperai les privatisations. Je partirai à la reconquête des services publics.

Je séparerai par la loi les banques de spéculation et les banques de dépôt vous le savez, et je mettrai fin au monopole des marchés financiers dans le financement de notre dette en rétablissant la Banque de France, notre Banque de France, dans les prérogatives qu’elle n’aurait jamais dû abandonner ! je rendrai la richesse de notre pays à ceux qui la créée.

J’affaiblirai considérablement les marchés financiers, qui n’auront plus la main sur notre destin. Je veillerai aussi à ce que tous les ministres, et tous les hauts-fonctionnaires fassent une déclaration de conflits d’intérêt avant de prendre leur fonction, pour éviter l’insupportable mélange des genres qui caractérise l’ère UMPS !

Oui, je ferai le choix de la PME, de la PMI, de la TPE, et pas du CAC 40. Ce sera la justice fiscale, ce sera l’accès prioritaire de la petite entreprise aux marchés publics. Et tout cela ne pourra se faire qu’en remettant à plat les Traités européens dont la gauche, le centre et la droite voudraient qu’ils restent à jamais notre prison !

Car c’est bien l’ordre, l’ordre économique et social, la prééminence de la liberté sur la soumission, de la politique sur l’économie qui permet le redressement national.

Oui, c’est bien l’ordre face à la loi la jungle qui permet la justice, et la liberté !

J’ai parlé mes chers amis de ma liberté face à leur soumission. Je suis une candidate libre de toutes les chaînes auxquelles ils se sont attachés, et si je le suis, c’est parce que je veux être la candidate d’un peuple libre.

C’est pour la liberté du peuple français tout entier que je me bats !

Et qu’on ne s’y trompe pas. La liberté du peuple français ne cessera de reculer tant que le désordre continuera de progresser.

Sans ordre, une société ne peut pas être libre. C’est un message fondamental que chacun doit entendre.

Il n’est pas de société libre qui ne soit ordonnée.

Il n’est pas de liberté dans l’anarchie.

L’anarchie, c’est pourtant au plus haut niveau de l’Etat qu’elle s’est installée dans notre pays.

L’anarchie au plus haut niveau de l’Etat, contredisant le devoir d’exemplarité qui est celui du gouvernement de la République, s’est installée dans notre pays comme une mauvaise leçon infligée à tout le peuple français.

Dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy, l’ordre républicain s’est volatilisé. C’est un pouvoir non civilisé qui a commencé de s’exercer, irriguant ses mauvaises pratiques dans l’ensemble de l’action de l’Etat.

Président jouisseur, président sans entraves, Nicolas Sarkozy a très vite dégradé sa fonction, et étalé aux yeux du peuple français éberlué l’indécence quotidienne de son comportement.
Irrespectueux des formes républicaines, irrévérencieux devant les institutions et, plus grave, devant les Français mêmes, il a dès le début de son quinquennat donné l’image d’un président en dehors de sa fonction.

Ce n’est pas un président de la République que nous avons élu, mais un profiteur de la République, qui s’est installé à l’Elysée non pas pour gouverner, mais pour s’y faire plaisir, et partant, faire plaisir à ses amis.

Je ne reviendrai pas sur Nicolas Sarkozy et ses histoires de couple. Je ne reviendrai pas sur Nicolas Sarkozy en vacances à Pétra ou chez Mickey avec sa nouvelle conquête, celle avec qui, souvenez-vous, il a cru bon de nous dire que « c’est du sérieux »…

Je ne reviendrai pas sur le pathétique « casse-toi pauvre con ! », même s’il est éminemment révélateur de la triste conception que se fait Nicolas Sarkozy des Français, de ceux qui n’évoluent pas dans le star système qu’il a l’habitude, lui, de côtoyer, de ceux qui n’appartiennent pas à son univers bling bling.

Je voudrais vous donner un autre exemple de ce que je considère comme un véritable désordre républicain, comme une dérive inacceptable installée au plus haut sommet de l’Etat. Celle de la parole publique.

Comment peut-on accepter que le président de la République puisse passer son temps, à travers ce qu’on appelle les « off », vous savez, ces paroles soi-disant tenues secrètement mais qu’on s’empresse de rendre publiques, à brouiller la parole présidentielle ?

Car observez le petit manège auquel le président se livre sans cesse.

A toute occasion il parle, il bavarde, avec un public choisi, dont il sait très bien qu’il va révéler au public les propos tenus. Off lors des petits déjeuners de la majorité, off lors des rencontres avec les journalistes, off en Guyane, off par-ci, off par-là… Off à toutes les occasions, pour contenter des journalistes gourmands de confidences en tout genre.

Dans ces fameux off, le président est finalement plus vrai que nature : vulgaire, violent, agressif et fanfaron. On en apprend à chaque fois des vertes et des pas mûres. Il se permet d’entrer les moindres détails sur sa stratégie de candidat à l’élection présidentielle, il se permet de critiquer la campagne des uns et des autres, il donne ses petites leçons de politique…

Il distille ces commentaires acerbes sur des adversaires politiques qu’il n’a pas le courage de venir défier sur le terrain de la démocratie, untel est nul, l’autre faible, celui-ci n’est pas au niveau.

On nous rapporte de ces off tel jour qu’il a une pêche d’enfer, et qu’on va voir ce qu’on va voir. On nous rapporte le lendemain que Nicolas Sarkozy est déprimé, et qu’il pleurniche parce qu’il sent qu’il va perdre.

Et comparez cette parole « off » avec la parole « officielle ». Regardez le contraste avec le président qui se présente devant les Français, dans ces émissions façon ORTF qu’on nous impose tous les quinze jours, ces aimables causeries avec des journalistes dévoués, encore demain au 20 heures de France 2 pendant 20 minutes !… C’est alors un président mielleux qui s’exprime, un président surtout pas candidat, un président forcément gentil et respectueux, un président qui ne voudrait pas qu’on parle de ses états d’âme, parce que, vous savez, il préside, il n’est pas candidat… Il ne veut pas parler de sa petite personne, qui compte si peu…

Mais quel décalage ! Quelle étrange conception de sa relation avec le peuple français ! Pourquoi cette dualité de la parole présidentielle ? Pourquoi ce besoin de distordre et ainsi de décrédibiliser la parole présidentielle ? Pourquoi cette incapacité à la retenue ? A la pondération ? Pourquoi cette incapacité à la lisibilité de la parole publique ?

Parce qu’au royaume de Nicolas Sarkozy, tout est anarchie, jusqu’à la parole donnée.

Et la parole est à l’image de l’action. L’action présidentielle tout entière est désordonnée, brouillonne, illisible.

Qu’elle est la ligne politique finalement de ce président de la République ? On avait déjà du mal à la deviner lors de sa campagne de 2007. Depuis qu’il est élu, on ne la voit plus du tout.

Il n’y a aucune cohérence dans son action.

C’est à 100 jours de la fin de son mandat, se prenant sans doute pour Napoléon, que Nicolas Sarkozy lance mille « chantiers », soi-disant chantiers, destinés à relancer l’emploi.

Autant de « bombes », de « propositions chocs » dont il espère qu’elles vont lui faire remonter la pente des sondages. Mais le problème, est double : non seulement personne n’y croit, mais en plus, cela renforce l’absence totale de cohérence de son action !

Or, nous le disons avec force aujourd’hui, il faut une cohérence dans l’action publique, pour donner à tous ce qui manque : une perspective, savoir où l’on va, un cap, en un mot un chemin.

C’est la seule solution pour redonner de l’espoir au peuple français. Lui proposer une ligne claire, une vision stable de l’avenir, et s’y tenir !

Nicolas Sarkozy fait tout l’inverse. Et ce grand cirque n’est pas fini, parce qu’il paraît qu’il aurait encore plein de propositions chocs dans son chapeau ! Préparez-vous les amis !...

On rirait bien si on n’avait pas affaire au président de la République. On rirait bien s’il ne s’agissait pas là de la magistrature suprême, celle à qui notre Constitution donne d’importants pouvoirs.

On ne peut pas traiter ainsi la fonction éminente de président de la République. On doit respect à cette mission confiée par le peuple français, souverain, c’est un minimum. Président de la République, ce n’est pas un « job » comme il se plait à le dire trop souvent, mais c’est encore moins un numéro de cirque ! C’est une charge lourde, sérieuse, qui implique la plus grande maîtrise de soi-même.

Cette légèreté au plus haut niveau de l’Etat n’a pas pour seules conséquences cette incohérence et cette illisibilité de l’action publique.

Elle entraîne aussi de véritables dérives dans l’appareil d’Etat. Le mépris pour la règle, le mépris pour l’ordre républicain, ont autorisé au plus haut niveau de l’Etat les pires dérives mafieuses, et ont distillé le venin de la violence. Que tous les Français lisent les « mallettes de la République » de Pierre Péan, et ils verront que la mafia a pris ses marques au plus haut niveau de l’Etat, qu’ils lisent « l’oligarchie des incapables » de Sophie Coignard pour se rendre compte des conflits d’intérêts, des abus de pouvoir, de l’utilisation des moyens de l’Etat pour l’enrichissement de quelques-uns.

C’est en France la morale publique qui est la première victime de ce désordre au plus haut niveau de l’Etat. Je veux remettre de l’ordre dans cette République, et je veux en premier lieu remettre la morale publique partout où elle a disparu !

Je le disais tout à l’heure sur les nominations de ministres et de hauts fonctionnaires, qui doivent être exemplaires, et minutieusement vérifiées. Les notes de frais doivent aussi faire l’objet d’une publication au nom de la transparence et pour éliminer les dérives d’un système qui a souvent tendance à confondre sa carte bleue avec celle du contribuable !

Elue, je ferai un audit sur toutes les cessions du patrimoine des Français effectuées depuis 5 ans, sur les conditions de ces ventes et leurs bénéficiaires.

Cet abaissement de la morale publique contre lequel je veux lutter, il joue, par un terrible phénomène d’exemplarité et de mimétisme, dans toutes les strates de la société. Il explique que, partout, se développe ce terrible sentiment d’impunité, cette véritable indifférence devant la règle, cette désinvolture devant la loi.

Ce mauvais exemple venu d’en haut, il contribue tout directement à cette vertigineuse montée de l’insécurité et à l’aggravation de ses formes qui minent aujourd’hui notre peuple. C’est l’ultraviolence, cette barbarie parfois, qui aujourd’hui sévit et progresse, n’épargnant quasiment plus aucun territoire, touchant surtout les plus modestes et les plus faibles d’entre nous. Notamment nos personnes âgées !

On dit souvent que la sécurité est la première des libertés. Mais il ne suffit pas de le dire ! Il faut partout sur le territoire national, d’urgence, rétablir l’ordre républicain pour qu’effectivement, la liberté d’aller et venir de nos concitoyens enfin soit rétablie !

Je propose ainsi la création de l’injonction civile, décision judiciaire qui interdira aux voyous de revenir après leur peine sur les lieux de leurs forfaits et dans les environs. Ils ne pourront plus y retrouver leurs compères de vice, leurs mauvaises habitudes, et cesseront ainsi d’importuner, de brutaliser, d’agresser les braves gens !

Je ne confonds pas l’autorité de l’Etat avec l’autoritarisme. Et si je suis attentive à rétablir l’ordre républicain, c’est justement parce que je suis très sensible au respect des libertés individuelles. C’est même au nom des libertés de tous les Français que je veux qu’on rétablisse l’ordre dans ce pays.

Mais il faut arrêter de tergiverser. Tout le monde sait bien qu’il y a un moment où il faut faire preuve d’autorité. L’accompagnement social, l’éducation, toutes les meilleures intentions du monde ne peuvent pas tout ! Il y a bien un moment où il faut aussi punir, où il faut aussi sévir.

Cette myopie de la gauche et de la droite obsédés en toutes circonstances par le bien-être, la compréhension, l’explication du criminel ou du délinquant et de ces agissements, en oubliant systématiquement les victimes est insupportable ! Notre compassion, notre empathie, notre aide, notre soutien, c’est aux victimes qu’ils doivent aller.

Il faut en finir avec l’angélisme. L’angélisme de la gauche bien sûr, mais aussi l’angélisme du gouvernement actuel, ferme dans les discours, mais si faible et si mou dans les faits.

L’UMP est comme la gauche, elle laisse les voyous prospérer et achète la paix sociale à coups de milliards dans une politique de la ville aussi ruineuse qu’inefficace ! Ils ont hérité la politique de la ville des socialistes, et ils n’ont en rien changé d’orientation ! Au contraire, ils en ont gardé le pire !

Parmi mes priorités politiques et budgétaires, je l’assume très clairement, il y a la sécurité et la justice. L’un ne va pas sans l’autre et les deux bénéficieront d’un soutien clair de ma part à la tête de l’Etat, et constitueront un coût pour la Nation que j’assume.

Un coût provisoire, un investissement, pour abaisser ensuite l’insupportable facture morale et financière de l’insécurité !

L’insécurité, mes chers amis, c’est quelque chose de bien plus large que la seule insécurité physique qui menace chaque jour nos compatriotes et détruit la vie de milliers d’entre eux chaque année.

L’insécurité, c’est aussi le désordre qu’on impose dans tous les domaines de la vie économique et sociale à des individus ainsi privés de libertés fondamentales.

Je pense à l’entrepreneur qui ne peut se fier à la loi fiscale parce qu’elle ne cesse de varier sous le gouvernement Sarkozy !

Taxes supprimées, remplacées par d’autres, rétablies, créées, aggravation permanente du maquis fiscal dans lequel nos petites et moyennes entreprises tentent de surnager. Quand les règles changent tout le temps, c’est la liberté d’entreprendre qu’on tue à petit feu. Il faut là aussi fixer un cap, s’y tenir et assumer ses choix ! Je m’engage à faire des réformes, à m’y tenir, et à ne pas y revenir parce que les Français et les entrepreneurs ont besoin de règles et de stabilité !

Mais ce qui vaut pour l’entreprise vaut aussi malheureusement dans notre pays pour tous les acteurs économiques, y compris les salariés.

Combien se sentent aujourd’hui en insécurité dans leur propre entreprise, plongés dans la loi de la jungle économique, sans pouvoir se protéger face aux licenciements boursiers, ces monstruosités que la loi de la finance impose dans les grands groupes ? Ce désordre qui fait que chaque jour se font et se défont les stratégies des entreprises, à la petite semaine, sans se préoccuper de la carrière des salariés ?

La menace de la délocalisation qui pèse sur tant de nos entreprises empêche les salariés et leur encadrement de se projeter dans un quelconque avenir. Là aussi l’insécurité fait loi !

Je vous le dit clairement : la flexibilité du travail réclamé à grand cris par le MEDEF est un piège.

Un moyen de se plier au chômage et à la concurrence déloyale présentés comme des fatalités.

« C’est comme ça ma bonne dame, la loi du commerce oblige à changer notre vision de l’économie et de l’homme- le salarié jetable, voilà la solution ».

Aujourd’hui, il faut se soumettre à la précarité et s’estimer heureux de surcroît d’avoir quelques mois de contrat, quelques heures de travail par semaine.

Réjouissez-vous braves salariés jetables et ne râlez pas, il y a pire que vous !

Mais c’est l’absence de règles, la dérégulation totale, la loi de la jungle qui sont à l’origine de cette insécurité permanente. S’y soumettre, c’est accepter l’inacceptable.

Quelle banque prêtera à un salarié à temps partiel pour payer les études de ses enfants ?

Quel propriétaire louera un logement à un salarié en CDD ?

Quelle vie ? Quels instruments dans la construction de leur vie pourront faire demain ceux à qui l’on prédit l’insécurité professionnelle permanente ?

Comment acheter un bien immobilier pour mettre un toit sur la tête de ses enfants quand la mobilité est devenue une exigence ?

Est-ce cela que nous voulons, une société nomade, déracinée, une société où règne le chantage permanent ?

Vous baissez vos salaires ou vous êtes au chômage ? Vous allez vivre en Pologne à 300 euros par mois ou vous êtes au chômage ?

Qui ne voit pas que nos dirigeants nous livrent à un système économique dont ils sont eux-mêmes les gardiens zélés ?

Qui ne voit pas que notre peuple devient prisonnier de la peur qu’engendre l’insécurité professionnelle et sociale ?

Cette insécurité est voulue mes amis, vous devez le savoir.

Cette insécurité physique, psychologique, sociale, permanent, organisée est votre prison. Elle brise votre résistance, elle affaiblie votre audace. Elle étouffe les velléités de revendications quelles qu’elles soient.

Elle vous contraint, vous soumet, son but est de vous faire croire à une pseudo fatalité là où il n’y a eu que des choix politiques dévastateurs.

Pour qu’enfin, épuisé par la peur de l’avenir, l’angoisse pour ceux que vous aimez, vous acceptiez l’ultime renoncement. Celui de prendre vos bourreaux pour vos sauveurs !

Voilà pourquoi celui qui dit la vérité doit être exécuté.

Voilà pourquoi celui qui prône la sécurité et la stabilité est un danger pour le système et que tous les moyens sont bons pour le faire taire, la calomnie, le mensonge, l’injure, le mépris… l’élimination politique.

Cette entreprise de démolition psychologique est aussi développée à l’égard de nos jeunes.

Regarder le sort que l’on réserve à ces jeunes cherchant à s’intégrer dans le marché du travail, à qui on ne propose que des stages à répétition, jeunes qui s’enfoncent dès leurs premières années de travail dans la précarité.

Cette précarité qui ruine tous leurs efforts d’intégration sociale, qui anéantit leur tentative légitime de s’installer dans la vie, d’essayer d’avoir pour horizon autre chose que l’incertitude et l’inconnu.

Oui, il faut inscrire dans la loi qu’un stage ne peut pas durer plus de 8 mois, et que les stages à répétition sont une inacceptable condamnation à la précarité perpétuelle !

L’insécurité des jeunes ne vient pas que du travail, elle existe dans la vie tout court. Les jeunes ne parviennent plus à acheter un logement, alors qu’on sait que cet acte fondamental dans une vie est le premier pas vers la stabilisation et la consolidation d’un foyer.

Quand on est jeune et qu’on veut élever un enfant, avec le minimum de tranquillité que cet investissement requiert, comment y parvenir quand on n’a pas de logement décent ? Quand la perspective même d’accéder à la propriété devient pour beaucoup un rêve inaccessible ?

J’instaurerai le chèque premier logement, qui sera ce coup de pouce qu’attendent nos jeunes pour s’installer et fonder un foyer.

L’insécurité, c’est aussi celle au quotidien des familles françaises devant le drame de la cherté de la vie.

Comment assurer son avenir et celui de ses enfants dans la sérénité quand on se demande chaque mois comment on va le finir ? Avec quelles ressources ? Je pense à toutes ces mères de famille qui, l’inquiétude au ventre, se livrent à des privations qu’on n’imaginait plus possibles il y a encore 30 ans !

Quelle régression que de devoir compter pour tout. Quelle régression de voir des jeunes hommes, des jeunes femmes et même nos anciens faire les poubelles des centres commerciaux pour remplir le ventre de leurs enfants, pour survivre ! Quelle indignité !

C’est sur ce constat là que l’UMP et le PS veulent se faire réélire ?

Alors, ça n’est pas seulement Marine Le Pen qu’il faut interdire d’élection, c’est l’élection elle-même qu’il faut supprimer pour empêcher le peuple de venir leur demander des comptes !

Mais le désordre, mes amis, n’est pas seulement économique, social, il est aussi dans notre société le désordre moral devant l’abandon des principes fondamentaux de notre République, l’abandon progressif de nos exigences démocratiques où selon le bulletin de vote choisi les voix ne se valent pas- où des millions de Français sont privés de représentation à l’Assemblée Nationale, privés même peut-être demain de candidat !

Où des monopoles syndicaux qui ne représentent plus personne embrigadent le dialogue social et la cagnotte d’argent public qui va avec.

Où le peuple est privé du droit au référendum pourtant inscrit dans la Constitution ou pire trahit dans sa décision quand celle-ci déplait aux oligarques comme en 2005.

Mais c’est aussi l’abandon progressif de notre laïcité devant les revendications communautaristes de groupes fondamentalistes qui cherchent avec succès à faire plier nos lois et nos valeurs pour y substituer les leurs, affaiblissant ainsi notre unité et notre identité.

Car le désordre moral qui frappe notre société et contre lequel nous devons lutter est aussi celui de la négation de nous-mêmes.

De l’affaiblissement de la fierté d’être ce que nous sommes.

Nous devons être fiers de notre histoire, de notre culture, de nos valeurs, de nos traditions. Nul ne doit pouvoir nous faire culpabiliser de notre patriotisme et même de notre chauvinisme.

Pourquoi donc serions-nous le seul peuple à ne pas pouvoir défendre notre identité, notre culture sans être traité d’égoïste et de frileux ?

Pourquoi serions-nous le seul peuple à ne pas vibrer au son de notre hymne national, à ne pas aimer notre drapeau ?

Par quelle extraordinaire inversion des valeurs et désordre national, serions-nous contraints de nous excuser d’être fier et amoureux de notre histoire, de notre patrie, de nos valeurs, de nos traditions de notre mode de vie ?

Serions-nous contraints d’abandonner notre patrimoine intellectuel et culturel, de le laisser se dissoudre, s’affaiblir, s’effacer au bénéfice de cultures surement respectables mais qui ne sont pas les nôtres ?

Par quelle extraordinaire perversion du cœur et de l’esprit, devrions-nous accepter d’oublier que les Français sont chez eux en France- que ceci leur donne des droits et même celui d’exiger que la France reste la France ?

Défendre la démocratie, exiger le respect de notre identité, assurer la pérennité de notre civilisation et de ses valeurs, donner des repères, faire revenir l’ordre dans notre pays, à tous les niveaux, c’est le seul moyen d’assurer pleinement les libertés des Français.

Sans ordre, je le dis avec solennité pour conclure ce discours, il n’y a pas de progrès, pas de développement individuel.
C’est un mensonge éternel de la gauche à ce sujet, que de faire croire qu’en méprisant l’autorité de l’Etat, en imposant le multiculturalisme en affaiblissant les lois de la République on protège les libertés de nos concitoyens.

Au contraire, on les bafoue toutes, les unes après les autres !

Et c’est une trahison épouvantable de la droite qui s’est emparée de l’ordre comme d’un thème électoraliste, et qui par sa jouissance du pouvoir a tout oublié de ce qu’elle avait pourtant promis.

Je serai cette présidente qui ramènera la raison dans notre pays et qui redonnera à chacun la dignité que doit permettre un contrat social respecté par tous !

La liberté n’est qu’un fantasme quand règne l’anarchie sociale, politique, culturelle, économique.

Je ne me soumettrai jamais à la démagogie de quelques-uns qui ont choisi de jouir sans entraves et qui condamnent les autres, l’immense majorité à la loi du plus fort dans tous les domaines !

Je veux permettre à chacun dans notre République de vivre dignement, librement, délivré du joug de la précarité, de l’injustice que crée le désordre, délivré de tous les asservissements que nous impose un modèle à bout de souffle !

Il est temps de tourner la page et de redevenir clair sur ce que nous voulons pour nous, pour notre avenir, pour nos enfants, pour notre pays !

Il est temps d’être forts !

Il est temps d’être fiers !

Il est temps d’être libres !

Vive la République !

Vive la France !

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Discours

05 février 2012

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